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L’école fout le camp : L’enseignement sous Benkirane en manque de dizaines de milliers de cadres

Un front social uni pour un vote anti-PJD


Mourad Tabet
Vendredi 2 Septembre 2016

Quelques jours seulement nous séparent de la rentrée scolaire 2016-2017 ; une rentrée qui s’annonce d’ores et déjà chaude. Et pour cause, trois syndicats des plus représentatifs du secteur ont averti le gouvernement qu’elle risque d’être mouvementée puisqu’ils comptent mener une série de mouvements de protestation contre le gouvernement.
Ces syndicats, en l’occurrence le Syndicat national de l’enseignement (FDT), la Fédération libre de l’enseignement (UGTM) et la Fédération nationale de l’enseignement (Option démocratique)  contestent la politique suivie par l’Exécutif dans le secteur. Lequel semble incapable de trouver des solutions aux dossiers sociaux en rapport avec l’enseignement. A preuve, il n’a réglé ni le dossier des 10.000 cadres pédagogiques et administratifs ni celui des enseignants lésés par les statuts de 1985 et de 2003 et a fortiori celui des mouvements de mutation, etc.
Ces trois syndicats protestent également contre les dysfonctionnements du secteur et dénoncent la situation catastrophique de l’école marocaine aussi bien au niveau des infrastructures qu’au niveau des programmes et des méthodes d’enseignement.
A cela s’ajoutent les lois antisociales du gouvernement Benkirane dont la réforme de la retraite, le recrutement par contrat, la loi organique relative au droit de grève et le Code de la mutualité.  
« L’année dernière, le secteur de l’enseignement souffrait d’un déficit estimé entre 20.000 à 30.000 enseignants, qui s’ajoute à 15.000 départs à la retraite au cours de cette année, ce qui aggravera  davantage le déficit en enseignants durant cette rentrée scolaire », a mis en garde, Abdelaziz Ioui, secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement dans une déclaration à Libé. Et d’ajouter que « ce sont les élèves et les enseignants qui vont payer le prix de cette situation catastrophique et du tâtonnement des responsables ». A titre d’exemple, le ministère a pris unilatéralement la décision de supprimer les annexes implantées dans les zones rurales et dont les effectifs sont inférieurs à 20 élèves et a même donné des consignes dans ce sens aux directeurs d’académies et d’écoles. Les élèves se trouveront ainsi quotidiennement contraints de parcourir de longues distances pour se rendre à l’école la plus proche. Quant aux enseignants, ils auront non seulement à subir les affres des sureffectifs dans les salles de classes, mais ceux d’entre eux qui étaient affectés dans les annexes seront aussi contraints de changer d’école.
Mais ce qui est plus grave encore, selon Abdelaziz Ioui, c’est que le ministère a pris la décision d’interdire à tout élève qui a été expulsé ou qui a échoué de retrouver un jour les bancs de l’école.
« Toutes ces mesures ont été prises par le ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle sans concertation avec qui que ce soit et comme si les enseignants n’avaient pas de syndicats à même de les représenter et de les défendre», a-t-i martelé.
Abdelaziz Ioui nous a également affirmé que les trois syndicats en question ont décidé d’ouvrir un débat élargi sur le bilan du gouvernement Benkirane dans le secteur de l’enseignement et de l’éducation en y associant les associations de la société civile en ces temps où le mandat de l’Exécutif est en train de tirer sa révérence. Ce débat sera entamé au niveau régional au cours de la semaine prochaine, nous a-t-il précisé avant d’affirmer que concernant les prochaines élections législatives « son syndicat a toujours appelé ses militants et les fonctionnaires à voter pour les partis démocratiques et progressistes ».
Une décision qu’il faut mettre en relation avec celle que l’UMT vient de prendre dernièrement. Dans une déclaration relayée par un quotidien économique de la place, son secrétaire général, Miloudi Moukharik a affirmé que sa centrale «ne va pas rester neutre lors des prochaines élections. Nous allons donner des consignes de vote pour sanctionner les partis politiques». Une première au regard du fait que cela constituera une rupture avec sa «neutralité» historique et préludera à un retour à la politique et un positionnement contre un gouvernement qui a refusé, tout au long de son mandat, de considérer les centrales syndicales comme des partenaires à part entière et mis sous le boisseau le dialogue social qu’il ne considérait que comme un simple monologue où sa voix devait être sinon la seule audible du moins prépondérante.
Tout cela augure, bien entendu, de la montée en puissance du front social anti-PJD.  






 


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