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L’USFP et le PI n’entérineront aucune opération électorale douteuse

L’Istiqlal et l’Ittihad prêts à assumer leurs responsabilités nationales à travers la proposition à leurs organes décisionnels d’une option de boycott des prochaines élections


Mercredi 18 Juin 2014

L’USFP et le PI n’entérineront  aucune opération électorale douteuse
Communiqué commun
 
 
En application du mémorandum commun de coordination signé entre le Parti de l’Istiqlal et le Parti de l’Union socialiste des forces populaires et  partant de l’alliance historique et stratégique unissant les deux partis, leurs directions respectives ont créé une commission commune chargée d’élaborer une vision unifiée concernant les positions à prendre dans la perspective des prochaines élections.  
En annonçant cette vision, les directions des deux partis rappellent que la transparence et la liberté qui doivent marquer les élections figurent depuis toujours parmi les revendications prioritaires des forces du mouvement national depuis l’aube de l’indépendance. Lesquelles ont également constitué un pilier important parmi les revendications qu’ont de tout temps fait valoir la Koutla nationale et la Koutla démocratique et dont les racines et les références se trouvent dans tous leurs documents ainsi que dans  tous les mémorandums adressés par les deux partis à feu Sa Majesté le Roi Hassan II.
Partant de ce grand héritage national, doctrinal et intellectuel, les deux partis considèrent qu’il ne saurait y avoir de débat sur les élections indépendamment du contexte national que connaît notre pays et sur lequel ils ont déjà attiré l’attention. Le pays a de nouveau échoué à faire évoluer le processus démocratique inauguré avec la promulgation de la Constitution du 1er  juillet 2011 et qui  a été le fruit d’un militantisme ardu et inébranlable qui a duré des décennies entières pour faire face à  l’absolutisme et à l’arbitraire. Cet échec est le résultat de la gestion gouvernementale catastrophique qui a fait reculer le pays des années en arrière en raison du penchant de l’Exécutif vers l’autoritarisme, le fanatisme et l’unilatéralisme. Ce qui donne davantage de crédit  à la position historique de l’USFP qui a décliné l’offre de participation au gouvernement et qui prouve, si besoin en est, la profondeur et l’objectivité de l’analyse sur laquelle le Conseil national du Parti de l’Istiqlal a basé sa décision  de se retirer de ce gouvernement. 
Ainsi, nous réitérons notre refus de la manière, du style et de la méthode suivis par le gouvernement et qui reposent sur la politique du fait accompli. L’Exécutif ne s’est même pas donné la peine d’ouvrir des concertations avec l’ensemble des partis politiques au sujet des élections alors que l’un des acquis démocratiques historiques réalisé par notre pays après de longues années marquées par les fraudes électorales, est la consultation des partis politiques à propos des échéances électorales. Un acquis arraché par les forces nationales à travers les précédentes Constitutions. Depuis l’avènement de la Constitution du 1er juillet 2011, les débats autour des prochaines élections doivent constituer un prolongement du débat national public qu’avait connu notre pays à l’issue du discours Royal du 9 mars jusqu’à la promulgation de la Constitution de  2011.
Le Maroc avait connu une normalisation avec la fixation du calendrier des échéances électorales, entamée depuis le gouvernement de l’Alternance et suivie par les Exécutifs qui se sont succédé depuis lors. Elle n’a été abandonnée qu’après la dynamique populaire de 2011 qui a amené le gouvernement d’Abbas El Fassi à appeler à des élections anticipées et précipité  l’investiture de l’actuel gouvernement. Lequel avait la charge, conformément à ce processus, d’achever toutes les échéances en 2012, conformément au discours Royal du 30 juillet 2011 et en accord avec la volonté populaire de rompre avec les institutions d’avant la Constitution de 2011. Nous attendions du gouvernement d’ouvrir le chantier des échéances électorales selon une approche participative avec les partis et d’ouvrir également de grands chantiers politiques, économiques et sociaux en vue d’inciter à la participation aux élections. L’un des grands défis auquel nous devons faire face ensemble est d’œuvrer à réunir toutes les conditions pour inciter les citoyennes et les citoyens à participer aux prochaines élections.     
Ethiquement et politiquement parlant, le gouvernement est dans l’obligation d’ouvrir des consultations politiques avec tous les partis politiques, mais il a opté pour une approche unilatérale, et nous considérons cela comme une manœuvre dilatoire visant à porter atteinte la transparence qui doit caractériser les prochaines échéances et à en contrôler l’issue. 
Les agissements de certaines parties de l’administration territoriale pour faire pression sur quelques élus en vue de les orienter vers d’autres partis, nous poussent à s’interroger sur l’engagement du gouvernement de garantir la transparence de ces élections. Ce qui conforte cette lecture nationaliste objective, c’est la contradiction dans les déclarations et les visions de composantes du gouvernement par rapport aux prochaines élections, ce  qui constitue en fait une  tentative de répartition des rôles et qui ne peut en aucun cas être admise. Cette tentative ne peut, non plus, occulter la réalité politique et constitutionnelle incombant la responsabilité des élections au chef du gouvernement, et ce en dépit du discours d’auto-victimisation derrière lequel ne cesse de se réfugier ce dernier pour fuir ses responsabilités. C’est le même discours dont il a usé en 2011 en vue de gagner les élections.
L’USFP et le PI qui ont fait face depuis l’indépendance à la fraude électorale qui est restée la même en dépit de ses différentes dénominations, et qui ont affronté, avec force, tous les projets visant l’instrumentalisation de la religion et les nominations aux hautes fonctions à des fins électoralistes, n’entérineront aucune opération électorale douteuse et mettent en garde contre le recours à certaines institutions religieuses à des fins de propagande électoraliste.
L’interdiction de la transhumance politique a été l’un des acquis importants de la Constitution du 1er juillet 2011 en réponse aux revendications visant la moralisation de la vie politique et le renforcement des partis. Mais certains milieux manœuvrent pour  vider ces dispositions constitutionnelles de leur  contenu via une «opération d’orientation et de contrôle préalables» de plusieurs élus et conseillers communaux. Nous ne pouvons que condamner cette tentative de chercher à  contrôler et à influencer les élections, tout en mettant en garde tous ceux qui sont concernés par la stabilité du pays, contre toute forme de contrôle qui aura, à coup sûr, des conséquences catastrophiques sur la stabilité politique de notre pays.
Les élections ne consistent pas uniquement en de simples mesures techniques, mais il s’agit plutôt d’une opération politique et d’une étape cruciale du développement du processus démocratique, et il est impossible d’appliquer la logique des lignes rouges quand il est question de débattre des lois électorales.
Tous les décrets et lois ayant trait aux prochaines élections doivent faire l’objet d’un large débat, d’une concertation réelle et non fictive, d’amendements essentiels et non de retouches. 
Nos positions sur les lois et textes réglementaires relatifs aux  prochaines élections, sont sous-tendus par les dispositions de l’actuelle Constitution et du corpus constitutionnel dans son intégralité. Il est inconcevable  que ces élections se déroulent conformément à des lois remontant à  la Constitution d’avant 2011.  Le mode de scrutin à  adopter ainsi que le découpage électoral sont des questions qui nécessitent  davantage de transparence et de respect de la démocratie et ils n’ont pas à être dictés par une  obsession de mainmise sur le processus électoral.  La gestion de nombreuses villes  exige également  la révision de la Charte communale et que des solutions appropriées soient apportées aux dysfonctionnements  du système de l’unité de la ville ainsi qu’au traitement de la campagne électorale  et du scrutin par les médias publics.
Pour tout cela, nous considérons comme   nécessaire l’amendement  de l’ensemble  des textes  encadrant les opérations électorales,  et ce en partant des lois et règlements (loi sur les partis, loi sur la Région, loi organique concernant  l’élection des membres de la Chambre des représentants, loi  organique relative à  la Chambre des conseillers).
Les deux partis réitèrent leur demande de créer  une commission nationale indépendante pour superviser les élections et débattre de tout ce qui se rapporte aux prochaines échéances.  
Partant de cela, les deux partis qui ont  eu, pendant de longues décennies de l’histoire de la lutte du peuple marocain,  à recourir à  l’arme du boycott pour faire face à la fraude électorale et à l’absolutisme, sont aujourd’hui prêts à assumer leurs responsabilités nationales, à travers la proposition à leurs  organes décisionnels respectifs d’une option  de boycott des prochaines élections au cas où  il y aurait davantage de preuves que le pays se dirige  droit vers des élections orientées.


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