Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager

L'ONU va alourdir nettement les sanctions contre la Corée du Nord

Les pays membres de l'ONU seront tenus d'inspecter toutes les marchandises en provenance et à destination de la Corée du Nord.


Jeudi 3 Mars 2016

Le Conseil de sécurité des Nations unies devait imposer mercredi une nouvelle série de lourdes sanctions contre la Corée du Nord après les derniers essais nucléaire et balistique menés par le régime communiste.
 Cette résolution du Conseil, qui devait être adoptée mercredi matin, a été présentée par les Etats-Unis et acceptée par la Chine, seul allié de Pyongyang, après de longues et difficiles tractations.
 Elle répond à un quatrième essai nucléaire et au tir d'une fusée effectués respectivement les 6 janvier et 7 février par la Corée du Nord, en violation de plusieurs résolutions de l'ONU.
 Le texte prévoit les sanctions les plus lourdes jamais imposées à Pyongyang depuis une vingtaine d'années, selon des responsables américains. Mais son application dépendra en grande partie de la Chine.
 La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a affirmé mardi que la Corée du Nord devait "payer le prix" de ses "provocations".
 Pour la première fois, les pays membres de l'ONU seront tenus d'inspecter toutes les marchandises en provenance et à destination de la Corée du Nord.
 Ils devront aussi interdire aux navires soupçonnés de transporter des cargaisons illégales vers la Corée du Nord de faire escale dans leurs ports.
 Et la mesure impose de nouvelles restrictions aux exportations nord-coréennes afin de limiter la capacité du régime à financer ses programmes militaires.
 Elle interdit ainsi les exportations de charbon, de fer et de minerai de fer, sauf si les revenus générés sont utilisés pour la "subsistance" de la population nord-coréenne.
 Pyongyang aura aussi interdiction de vendre de l'or, du titane et des minerais rares utilisés dans la haute technologie, et ne pourra plus se procurer de carburant pour l'aviation et pour les fusées.
 De plus, les restrictions bancaires existantes sont durcies et les pays seront tenus de bloquer tout avion soupçonné de transporter des marchandises en contrebande vers la Corée du Nord.
 La liste noire dressée par l'ONU des individus et entreprises sanctionnés pour leur implication dans le développement par Pyongyang d'armes nucléaires et balistiques s'allonge avec 16 personnes et 12 entités --dont l'agence spatiale nord-coréenne (NADA)-- supplémentaires.
 Les diplomates nord-coréens "impliqués dans des activités illicites" devront être expulsés et les dignitaires du régime ne pourront plus se procurer montres de luxe ou jet-skis.
 Depuis l'accord de Washington et Pékin la semaine dernière sur la résolution, Etats-Unis, France et Royaume-Uni poussaient pour une adoption rapide, d'abord prévue mardi.
 Mais la Russie a réclamé davantage de temps pour examiner le texte. Elle a arraché quelques amendements qualifiés de "modifications mineures et techniques" par l'ambassadeur japonais Motohide Yoshikawa.
 En particulier, le nom du représentant en Russie des industries minières nord-coréennes a disparu de la liste noire, selon la version finale du projet obtenue par l'AFP.
La Corée du Nord est déjà sous le coup de quatre séries de sanctions internationales depuis son premier essai nucléaire en 2006, suivi par trois autres en 2009, 2013 et 2016.
 Ces sanctions ne l'ont cependant pas empêchée de poursuivre sa course aux armements, soulignaient récemment des experts de l'ONU.
 La Chine et la Russie "trouveront des échappatoires comme toujours" pour ne pas appliquer strictement les sanctions, a estimé Roberta Cohen, experte à l'institut de recherche américain Brookings.
Mais le renforcement des liens militaires entre Washington, Séoul et Tokyo --dont un projet de bouclier anti-missiles-- montre à la Chine "qu'elle ne peut pas continuer comme avant" à laisser son protégé défier la communauté internationale, a-t-elle ajouté.
 La Chine, pourtant irritée par les dernières initiatives de Pyongyang, s'est efforcée de limiter la portée des nouvelles sanctions tout au long des sept semaines de négociations avec Washington, selon des diplomates.
 Pékin redoute en effet un effondrement du régime communiste qui déverserait un flot de réfugiés à sa frontière et n'aimerait pas voir une Corée réunifiée sous influence américaine.
 Ces inquiétudes sont partagées en partie par la Russie. Les deux pays disposent d'un droit de veto au Conseil.
La Corée du Nord qualifie la présidente sud-coréenne de "chauve-souris hideuse".

 


Lu 992 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Dossiers du weekend | Actualité | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Billet | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | Economie_Automobile | TVLibe









L M M J V S D
1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 11 12 13 14
15 16 17 18 19 20 21
22 23 24 25 26 27 28
29 30          





Flux RSS
p