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L’ONU apporte de l’eau au moulin des défenseurs de la légalisation du cannabis

Les Etats appelés à réguler le marché de la drogue et à cesser de criminaliser l’usage et la possession de stupéfiants


Hassan Bentaleb
Mercredi 17 Septembre 2014

L’ONU apporte de l’eau au moulin des défenseurs de la légalisation du cannabis
Les défenseurs de la légalisation du cannabis au Maroc peuvent désormais s’appuyer sur un allié de taille.  Il s’agit de la Commission globale sur la politique des drogues. Composée de l’ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, et des ex-présidents du Brésil, du Chili, de la Colombie, du Mexique, de la Pologne, du Portugal et de Suisse, elle vient d’appeler les Etats à réguler le marché de la drogue et à cesser de criminaliser l’usage et la possession de drogue. Elle milite aussi pour l’abandon des politiques fondées uniquement sur la répression en donnant la priorité à la santé publique. 
Des revendications qui vont certainement conforter la position de certains parlementaires marocains qui demandent l’élaboration d’une loi légalisant la culture, la production et la commercialisation du cannabis à des fins médicales et industrielles.  Intitulé « «Prendre le contrôle : sur la voie de politiques efficaces en matière de drogues»,  le rapport  a conclu que la guerre contre les drogues a été perdue et que l’approche punitive a montré ses limites.  Pis, la politique de répression menée depuis un siècle n’a engendré que de graves problèmes sociaux et sanitaires. 
Les membres de la Commission défendent ainsi d’autres options que l’incarcération pour les lampistes non violents tels que les fermiers et les passeurs entre autres personnes engagées dans la production, le transport et la vente de substances illégales. 
De quoi réjouir les 48.000 cultivateurs marocains de cannabis qui vivent en semi-clandestinité dans le Nord du pays de peur d’être arrêtés.  
Pourtant, la Commission a tenu à préciser qu’elle n’appelait pas à une libéralisation totale du marché des drogues mais plutôt à une régularisation car les drogues présentent des risques. « Sans réglementation légale, ni contrôle, ni application des lois, le commerce des stupéfiants restera entre les mains de criminels organisés. Ultimement, il s’agit du choix de confier le contrôle aux gouvernements ou aux bandits; il n’existe pas de troisième option, dans laquelle les marchés des drogues disparaîtraient », précise le rapport.
Cette réglementation s’impose également du point de vue de la santé publique. Le rapport estime qu’ « il est impératif de réglementer les drogues, non en raison de leur innocuité, mais précisément parce qu’elles peuvent être dangereuses et comportent des risques graves. Quelle que soit la dangerosité d’une drogue particulière prise seule, le risque qui lui est associé augmente, parfois de manière dramatique, lorsque celle-ci est produite, vendue et consommée dans un environnement criminel non réglementé. Des drogues de puissance inconnue sont vendues sans aucun contrôle de qualité; elles sont fréquemment coupées avec des adultérants, des agents d’étouffement ou d’autres drogues, et dépourvues de consignes de sécurité ou d’information sur leurs ingrédients et les risques associés ». 
Mais cette réglementation des drogues sera-t-elle si facile à mettre en œuvre ? Les rédacteurs du rapport répondent par l’affirmative. Selon eux,    la régulation n’exige pas d’examen de fond en comble des principes établis en matière de politiques notamment la réglementation et la gestion des produits et comportements potentiellement dangereux qui font partie des fonctions élémentaires de toute autorité gouvernementale.  « Les gouvernements réglementent tout, de la consommation d’alcool et de cigarettes aux médicaments, en passant par les ceintures de sécurité, les feux d’artifice, les outils électriques et les sports à haut risque. S’ils souhaitent limiter et abaisser les risques potentiels associés aux drogues, les gouvernements doivent appliquer la même logique réglementaire à l’élaboration de politiques efficaces en matière de drogues », a conclu le rapport. 


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