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L’Association Reins hausse le ton contre la médiatisation de supposés guérisseurs

Pour le Pr. Amal Bourquia, mieux vaut prévenir que guérir les affections rénales


Nezha Mounir
Jeudi 14 Mars 2013

L’Association Reins hausse le ton contre la médiatisation de supposés guérisseurs
La Journée mondiale du rein, célébrée le deuxième jeudi du mois de mars, coïncide cette année avec le 14 courant. C’est l’insuffisance rénale aigue qui est mise en avant. L’occasion pour l’Association Reins de faire le point sur la situation. Lors d’une conférence de presse, le Pr. Amal Bourquia, présidente de l’Association de lutte contre les maladies rénales (Reins) a encore une fois prôné pour une meilleure «sensibilisation à la prévention contre tous les risques pouvant affecter ces petits organes qui sont des multiplicateurs de maladie», comme elle l’a expliqué.  Les risques  sont nombreux, mais elle a notamment fustigé les consultations à distance qui ont le vent en poupe ces derniers temps. «C’est extrêmement dangereux ce qui se passe. On ne peut   recommander à travers des émissions radiophoniques nationales l’utilisation de telle ou telle plante avec un dosage précis en faisant fi des effets toxiques qu’elle pourrait engendrer», déplore-t-elle. Et de préciser : «A ce rythme-là, on assistera à une augmentation inéluctable des maladies rénales». Elle a même lancé un appel à l’Ordre des médecins afin qu’il réagisse contre cette  tendance.
En s’intéressant à l’insuffisance rénale aiguë, les néphrologues tendent à stimuler la discussion sur l’éducation et l’élaboration des politiques conduisant à améliorer la prévention et le traitement de cette maladie rénale majeure à travers le monde. Ils œuvrent également à sensibiliser la population pour protéger leurs reins et à éviter tout ce qui peut les attaquer. Cette sensibilisation, le Pr Bourquia en a fait son cheval de bataille d’abord à titre personnel et puis au sein de l’Association Reins. «Ensemble, nous avons réalisé beaucoup de travail au niveau des professionnels qui a débouché, il faut le reconnaître, sur une certaine prise de conscience. Mais cela demeure insuffisant » a-t-elle indiqué.
Selon elle, les formations, en général, ne sont pas axées sur cette problématique et encore moins sur les formations continues. On ne peut que regretter amèrement cet état de fait, car c’est ce personnel médical qui est censé prêcher la bonne parole et aider à limiter, autant faire se peut les ravages de la maladie. Une  mission qui devrait être menée à bien par les médias. «On ne le répétera jamais assez, le rôle des médias est crucial à ce niveau. Leur intervention ne devrait pas être circonstancielle mais s’inscrire dans la durée. Une sensibilisation continue est à même de dissuader les gens de reprendre leurs mauvaises habitudes.
Concernant la greffe du rein, le Pr Bourquia se dit très déçue en constatant : «Malheureusement, aucune évolution n’est enregistrée à ce niveau». Pourquoi donc? La réponse ne se fait pas attendre. Pour elle, les problèmes sont multifactoriels : «Il faut d’abord une réelle volonté politique tendant à développer ce moyen thérapeutique qui, du reste, demeure nettement moins coûteux que la dialyse. Nous comptons bon nombre d’enfants et de jeunes parmi  les malades traités par dialyse. Ils ne peuvent pas être maintenus ainsi toute leur vie durant ».
Par ailleurs, comme l’a rappelé le P. Bourquia, le recours à la greffe est freiné également par l’insuffisance des infrastructures. « Cela nécessite la mobilisation d’équipes médicales et d’une organisation de pointe ». La prise en charge n’est pas en reste et pose problème même pour les malades ayant une couverture médicale. Quant au Ramed, il ne couvre pas les transplantations. «Le combat pour une meilleure sensibilisation se poursuit en se plaçant au niveau de la maladie rénale aigue. Diagnostiquée tôt, elle peut être guérie sinon elle évolue vers la chronicité voire le décès du malade», a-t-elle ajouté.
La prévention passe par un diagnostic précoce et une intervention immédiate. Ainsi de nombreux cas d’insuffisance rénale aigue peuvent être évités simplement par l’éducation de la communauté et des professionnels de la santé. Cette information est encore plus pertinente dans les pays en développement où les enfants et les jeunes adultes risquent de développer plus particulièrement une IRA. Celle-ci apparaît fréquemment après une gastro-entérite, une intoxication ou d’autres maladies infectieuses. En outre, l’utilisation des médicaments sans suivi médical et le recours aux plantes représentent un risque important d’IRA.
Par ailleurs et à l’occasion de cette Journée mondiale, une caravane de dépistage et de sensibilisation se rendra à Azemmour. L’annonce est également faite de la parution prochaine d’un guide sur la néphrologie pédiatrique ; une première en Afrique, selon le Pr Bourquia.


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