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L’AFD plaide pour le maintien de l’emploi en zones rurales

Pour l’Agence française du
développement,
le Maroc a intérêt à enrailler l’exode et à réduire
la pauvreté


Alain Bouithy
Lundi 4 Août 2014

L’AFD plaide pour le maintien de l’emploi en zones rurales
«L’exploitation familiale a beaucoup d’atouts qui ne peuvent s’exprimer efficacement que si les Etats mettent en place un cadre institutionnel et économique favorable. Isolée, l’exploitation familiale peine à se développer. Regroupée en coopérative, elle trouve plus facilement des marchés, des nouvelles techniques et des financements», estime l'Agence française du développement (AFD) dont l’appui financier et logistique aux petites et moyennes exploitations agricoles marocaines reste capital.
A titre de rappel, l’AFD a consacré en 2013 une ligne de crédit de 20 millions d'euros pour soutenir les petites et moyennes exploitations agricoles marocaines dans le cadre du Plan Maroc Vert.
«L’intérêt de soutenir les petites et moyennes agricultures familiales dans un grand pays agricole, c’est évidemment de créer de la richesse dans les zones rurales, des emplois et des revenus. C’est donc clairement de la réduction de la pauvreté», explique Emmanuel Baudran, chargé de mission auprès de l’AFD-Rabat.
Mais ce n’est pas tout. «Quand on fait face à un exode rural dans un pays où le développement économique des autres secteurs existent, mais ne peut pas absorber toute la main-d’œuvre qui vient des zones rurales, on a intérêt à maintenir un emploi en zone rurale», souligne cet agronome rappelant que «l’agriculture, c’est le premier pourvoyeur d’emplois dans les zones rurales et d’ailleurs dans tout le Maroc».  
A ce propos, il est bon de rappeler qu’au Maroc, 4 emplois sur 10 sont dans l’agriculture et que si la croissance du pays est positive, c’est bien grâce à l’agriculture.
«Il y a bien sûr les grandes exploitations, mais il y a surtout une foule de petits producteurs, plus de 750.000 dans tout le pays. Depuis 2008, l’Etat s’est fixé comme objectif de moderniser cette agriculture familiale pour la rendre plus productive, augmenter les revenus des paysans et donc faire reculer la pauvreté et enrailler l’exode rural », constate l’AFD dans un document publié récemment. 
Mais si l'agriculture marocaine demeure le premier employeur du pays et contribue à créer 15% de la richesse nationale, celle-ci rencontre toutefois des difficultés à se développer. C’est donc pour relever ce défi et dans la perspective de développer les coopératives agricoles à travers un appui technique et financier que le Plan Maroc Vert a vu le jour. 
Encourager et accompagner le regroupement des petites et moyennes exploitations en coopératives afin de mieux les aider à produire, à valoriser leurs produits et à s’insérer dans les filières agroalimentaires. Tels sont les objectifs de ce plan à travers lequel l’Etat apporte des moyens techniques, des formations et des soutiens financiers.
Une démarche qui semble soulager bien d’agriculteurs, comme en témoigne Abderrahmane Adnane, agriculteur- village de Ribat al Kheir (région de Séfrou): « Grâce au Plan Maroc Vert, tout a changé dans le village. On ne cultive plus seulement pour survivre. Le niveau de vie des agriculteurs s’est amélioré au point que nombreux ont accédé à un niveau moyen», rapporte l’AFD.
Ceci, grâce aux innovations intervenues au niveau des cultures qui ont permis de rentabiliser le travail des agriculteurs, mais également aux formations reçues avec l’aide notamment de la DAP de Séfrou (Direction provinciale de l’agriculture), dit-il. 
Il faut souligner également que les relations entre agriculteurs et administration n’ont pas été toujours au beau fixe. En effet, l’administration imposait les cultures à privilégier sans chercher à savoir quels étaient les besoins des agriculteurs. Un rapport qui semble avoir évolué. Désormais, « l’administration discute avec les jeunes et leur demande ce dont ils ont besoin », constate un agriculteur.
Confirmation avec Moulay Driss Gaouzi, directeur du Centre de conseil agricole de Ras Tabouda : «Maintenant, tout ce dont ils ont besoin, ils le trouvent ici. Je veux dire que le soutien apporté par l’Etat aux paysans est une chose concrète». 
Il faut cependant souligner que la politique de modernisation de l’agriculture engagée par le Maroc depuis quelques années a un coût. Bien que subventionnée par le budget de l’Etat, elle a aussi besoin du soutien des bailleurs de fonds nationaux et internationaux. A l’instar de l’Agence française de développement dont l’implication dans ce secteur est d’un grand appui.
En dépit de quelques écueils observés ici et là, tout porte à croire que l’agriculture familiale tend à s’améliorer. «Les coopératives écoulent leurs produits, certaines ont même pu évincer des grossistes. Elles ont réussi à approvisionner en plus des marchés locaux, des marchés régionaux», se réjouit l’AFD soulignant que l’organisation de l’agriculture familiale en coopérative incite à la recherche de la qualité. «Plus le produit est bon, plus le revenu est élevé. En plus, il y a un deuxième avantage, la coopérative protège ses adhérents; elle atténue les effets néfastes des aléas climatiques et les fluctuations du marché», estime l’agence.
«Dans un contexte généralisé où l’emploi a tendance à plutôt diminuer, l’agriculture marocaine a créé plus de 158.000 emplois cette année. Ce qui montre qu’il y a quand même un potentiel énorme dans l’agriculture et pas uniquement dans les grandes exploitations», fait observer Tariq Sijilmassi, président du Directoire du Crédit agricole du Maroc.
 
 


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