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Intégration des femmes, des jeunes et de la population rurale Le Maroc appelé à mieux faire


Hassan Bentaleb
Samedi 14 Juillet 2012

Intégration des femmes, des jeunes et de la population rurale Le Maroc appelé à mieux faire
«Le Maroc est appelé à fournir plus d’efforts en matière d’inclusion des femmes, des jeunes et des populations rurales.  Les progrès notables réalisés entre 2004 et 2009, semblent atteindre leurs limites ». C’est ce qui ressort du deuxième rapport annuel de l’Observatoire national du développement humain (ONDH) sur l’évaluation des progrès en matière d’inclusion, publié récemment. 
Selon ledit rapport, les performances économiques enregistrées pendant cette période et qui ont été accompagnées d’une amélioration des indicateurs sociaux et d’une baisse globale du taux de pauvreté n’ont pas réussi à atténuer les inégalités sociales qui sont demeurées quasiment inchangées.  
 Ainsi, concernant la question de l’inclusion des femmes, le document de l’ONDH a indiqué que les disparités de genre restent encore prégnantes. Elles  concernent particulièrement l’analphabétisme qui reste très élevé chez les femmes, notamment rurales. Ainsi en milieu urbain, le taux d’analphabétisme est estimé à 38,4% contre 71% en milieu rural malgré une amélioration relative de la proportion des femmes alphabétisées qui est passée de 45,3% en 2004 à 49,2% en 2009, soit une progression de 3,9%.
De même, les ratios de mortalité maternelle et infantile restent élevés. En 2009, le taux de mortalité maternelle s’est situé, à l’instar des autres pays d’Afrique du Nord, à 112 décès pour 100.000 naissances vivantes, contre moins de 10 décès pour 100.000 naissances vivantes dans les pays développés.
 Examinant la question de la participation des femmes à la vie économique, politique et sociale, le rapport a révélé que malgré une visibilité de plus en plus affirmée par rapport à un passé récent, les réalisations restent en deçà des attentes des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). 
Même constat concernant l’application du nouveau Code de la famille qui se heurte à d’importantes résistances sociales et culturelles. En effet, un récent sondage avait indiqué que 50% des jeunes sont rétifs à l’égalité des sexes et ne considèrent pas qu’il s’agit là d’un critère essentiel pour définir ce qu’ils considèrent comme une société idéale. 
S’agissant des jeunes, le document de l’ONDH a constaté que l’inclusion de cette catégorie sociale est conditionnée avant tout par la qualité du système d’éducation et de formation. Or, les progrès réalisés en matière de scolarisation sont contrebalancés par un abandon scolaire dont le volume annuel représente l’équivalant de 70% des effectifs nouvellement scolarisés en première année du primaire. L’abandon touche surtout les jeunes filles, qui parviennent difficilement à passer le cap du secondaire collégial (65% y accèdent, contre 70,2% pour les garçons). 
Les jeunes sont également fortement touchés par le chômage et notamment celui des diplômés de l’enseignement universitaire. En effet, le taux de chômage de la tranche d’âge de 15 à 24 ans au niveau national est passé de 16,6% à 18% entre 2004 et 2009. S’agissant des jeunes ayant un diplôme supérieur, le taux de chômage  y afférent est resté très élevé (18,3% en 2009), représentant le double du taux global et plus du quadruple de ce taux entre 2000 et 2009.
Outre ces inégalités sociales, l’ONDH a enregistré des disparités spatiales. Ainsi, pour ce qui est du monde rural, la quasi-totalité des indicateurs montrent que les territoires et les populations concernés se situent au-dessous des moyennes nationales au niveau de la participation à l’activité économique, du niveau de vie, de la pauvreté, de la scolarisation et  de l’analphabétisme, malgré les progrès réalisés. En effet, en 2009, 43% de la population rurale se trouvaient encore à plus de 6 km d’un établissement de soins, 12,5% ne sont pas raccordés au réseau d’électricité et 45,6% ne sont pas branchés au réseau d’eau potable.
Le rapport a souligné, par ailleurs, que l’analyse des réalisations en matière d’inclusion a démontré que les autres « nœuds du futur », en l’occurrence,  le savoir, l’économie, la santé et la gouvernance, identifiés par le rapport du Cinquantenaire (RDH 50) comme des problématiques clefs face auxquelles le développement du pays sera probablement compromis si elles n’ont pas été résolues, sont loin d’être dénoués.
En effet, l’économie bute sur un taux de croissance insuffisant pour répondre, notamment aux besoins en matière d’emploi et sur une incapacité à réduire les inégalités. Le savoir doit faire face à l’impératif de qualité, au caractère systémique des problèmes hérités des années 80 et au poids de l’environnement social, économique et spatial sur les politiques éducatives. Les politiques de santé se heurtent, quant à elles, aux contraintes dues à l’environnement social, culturel, spatial et à la faiblesse des revenus. 
La gouvernance reste également un problème qui se reflète dans les relations entre les citoyens et les services publics, mais aussi dans les coûts indirects engendrés pour l’économie nationale. 
Le rapport de l’ONDH a mis en lumière également à travers cette analyse, l’absence de transversalité des politiques publiques. En effet, les projets de développement conduits au niveau territorial relèvent souvent d’une démarche additive de plans sectoriels conçus au niveau national et où la recherche a posteriori de la convergence peut s’avérer vaine. Or, ces derniers, malgré les efforts de concertation qui les ont parfois accompagnés, ne se complètent pas toujours et, à bien des égards, ne s’inscrivent pas forcément dans une logique  de développement humain efficace. 
Le rapport estime que l’adoption d’une approche globale de développement mettant l’accent sur l’intégration des politiques sectorielles reste l’unique démarche qui permette, à partir d’une conception globale, d’agir sectoriellement au niveau territorial.
 
 


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