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Insolite : Mascottes nippones


Samedi 25 Avril 2015

Insolite : Mascottes nippones
Une mascotte pour chaque région, chaque ville, chaque quartier, chaque service public, chaque... stop, “il y en a trop”, a tranché le ministère des Finances du Japon. Les Japonais les adorent pourtant, ces mascottes vivantes censées faire la promotion des territoires comme de leurs spécialités ou des initiatives diverses des autorités. Ils aiment les retrouver lors des événements publics, se photographier avec, s’affubler de multiples gadgets à l’effigie de ces créatures plus ou moins réalistes souvent inspirées d’animaux, de fruits et légumes ou de robots, et animées de l’intérieur par un être humain bien réel.
Mais il faut savoir raison garder, arguent les gardiens des deniers publics. 
Quand la ville d’Osaka (ouest) finit par accumuler pas moins de 92 personnages en tout genre, qui pour représenter le gentil percepteur, qui pour faire l’article des modes de garde d’enfants ou simplement pour vanter dans le reste du pays la beauté et les bienfaits de cette région, plus personne ne s’y retrouve, et surtout pas les comptables ni les contribuables.
“Nous doutons de la pertinence d’avoir autant de représentants”, reconnaît une fonctionnaire d’Osaka interrogée par l’AFP. La municipalité s’est donc décidée à tailler (un peu) dans le vif.
A tout seigneur, tout honneur, Mozuyan la pie-grièche, plus ancienne mascotte d’Osaka, continuera de parader en tête... tout de même suivie de près de 70 autres “sous-personnages”. 
A des kilomètres de là, la localité isolée de Rumoi, dans la région septentrionale de Hokkaido, a décidé de fondre ses huit créatures existantes en un unique “kyarakuta” pour ses 53.000 habitants. 
Ainsi est né “Ororon Robo Mebius”, gigantesque robot-chimère, dont les bras, armes, visage et corps sont hérités de différentes mascottes représentant autant de quartiers.
“Nous avons estimé qu’il était mieux d’unir leurs forces plutôt qu’elles ne travaillent chacune dans leur coin”, explique un responsable de Rumoi, Mayuko Miyaji.
D’autres coquecigrues naîtront peut-être ailleurs à cause de budgets qui ne permettent plus de nourrir un régiment de personnages pour chaque localité, malgré quelques belles réussites.
Parce qu’il a été assez malin pour offrir son image gratuitement au monde marchand, le désormais très populaire ours Kumamon de la région peu touristique de Kumamoto (sud-ouest) a en effet conquis tout le pays. Il est partout: sur des gâteaux, de la vaisselle, des vêtements, de la papeterie, etc.
Lui et d’autres illustres “kyarakuta” - qui n’ont plus rien à envier à la pure star Hello Kitty ne représentant qu’elle-même - ont leur propre boutique, où sont proposés ces indénombrables produits dérivés. 
L’institut d’études Yano estime le marché annuel des surnommés “caractères” à quelque 2.350 milliards de yens (17 milliards d’euros) pour le seul Japon, où même les adultes se laissent très facilement prendre au jeu, gardant un côté infantile sans la moindre peur du ridicule. Certaines entreprises en sont dotées elles aussi.
Mais la plupart des mascottes ne parviennent pas à faire plus que la joie de quelques gamins lors d’événements publics, sans acquérir la notoriété nationale rêvée. 
Or les coûts d’entretien peuvent être phénoménaux, argue le ministère des Finances, citant le cas d’une mascotte qui avale un million de yens par an (7.700 euros), pour seulement cinq sorties.
Car ces mascottes sont généralement à taille humaine et animées par une personne en chair et en os entourée d’une équipe logistique pour chaque tournée... Chaque déplacement engendre quantité de frais. Mais au-delà de ces coûts d’entretien et de personnel, le mystère plane sur ce qui peut, à ce point, faire gonfler la facture.


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