-
La rupture du traitement du TDAH interroge les priorités du système de santé
-
Amina Bouayach : Le CNDH, une plateforme centrale au sein du système national des droits de l'Homme au Maroc
-
Conseil de l’Europe : La loi sur les peines alternatives, un tournant historique dans le système judiciaire marocain
-
Mohamed Abdennabaoui : Avec l'adoption des peines alternatives, le Maroc rejoint les systèmes législatifs modernes
Selon les organisateurs, plus de 5000 manifestants ont défilé dès le siège du ministère de la Santé jusqu’au Parlement en scandant des slogans contre ce projet inique et aussi contre l’intervention musclée des forces de l’ordre au cours de la semaine écoulée. Les manifestants ont également appelé le gouvernement à améliorer leurs conditions de travail.
Ils ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire, entre autres, « Les étudiants en médecine du Maroc rejettent le projet de loi », ou encore « Non au principe de l’obligation dans le service médical ».
Le gouvernement s’était pourtant engagé à ne pas déposer le projet de loi sur le service civil national au Secrétariat général du gouvernement sans consensus avec les représentants des médecins étudiants et les médecins internes et résidents, mais leur coordinateur a affirmé qu’ils ne mettront fin à leur mouvement protestataire qu’à la conclusion d’un accord final et la signature d’un procès-verbal officiel avec le département concerné.
Khadija Briki, représentante des étudiants en médecine dentaire au Maroc, a souligné que ces derniers ont pris part à cette manifestation pour soutenir les étudiants en médecine et les médecins internes et résidents, tout en se demandant si le projet de loi de Louardi les concernait également ou pas.
« Ce mouvement de protestation regroupe l’ensemble des étudiants en médecine, représentant sept facultés et intervient pour réclamer l’augmentation des indemnités de fonction, l’amélioration des conditions de formation, l’augmentation de postes d’internat et résidanat ainsi que la hausse des salaires des médecins internes et résidents », a déclaré à la MAP, le président du bureau des étudiants en médecine de Marrakech, Charaf Ziane.
« Ce service obligatoire vise à exploiter pendant deux ans les diplômés en médecine puis à les balancer dans l’inconnu sans avoir pu être employés ou passer les concours », a affirmé à l’AFP Alaa Issaoui, membre de la Coordination nationale des étudiants en médecine au Maroc. Et de s’interroger: « Si l’Etat a à sa disposition 2000 médecins par an, qu’est-ce qui le pousserait à employer des médecins ? ».
A noter que le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, avait proféré jeudi dernier des menaces contre les étudiants grévistes en affirmant que «la poursuite des études est un droit garanti par la loi, et l’Exécutif entreprendra les mesures possibles pour protéger le droit de ceux qui le souhaitent, à accéder aux salles de cours et aux différents services », et que «ceux qui veulent poursuivre leurs cours doivent avoir la possibilité de le faire, de même que ceux qui souhaitent poursuivre la grève et mettre leur avenir de médecins en péril sont libres ». Mais voyant que la répression qu’il a diligentée contre eux n’avait pas donné de résultats vu la fermeté des étudiants en médecine et leur détermination à poursuivre leur lutte jusqu’à la réalisation de leurs revendications, Abdelilah Benkirane a tenté de faire baisser la tension en se réunissant avec quelques étudiants-médecins non pas au siège de la Primature mais dans sa résidence. Mais ces derniers semblent avoir refusé le marché de dupes qu’il leur proposait comme en témoigne leur forte participation à la manifestation de mercredi.