Festival Cinéma et migrations d’Agadir : Une édition réussie avec peu de moyens


M’BARK CHBANI
Mardi 14 Février 2012

Festival Cinéma et migrations d’Agadir : Une édition réussie avec peu de moyens
Après quatre jours de cinéma, de débats, de rencontres et de travail en ateliers, le rideau est tombé samedi soir sur la 9ème édition du Festival Cinéma et migrations d’Agadir qui a été présidée par le romancier et poète marocain Tahar Benjelloun.
Il faut vraiment tirer chapeau bas à toute l’équipe organisationnelle et à sa tête Aziz El Omari, le directeur du festival et à ses côtés Driss Moubarik, le président de l’Association Initiative culturelle à laquelle on doit cette manifestation artistique dédiée au 7ème Art et consacrée à la thématique des migrations.Mais ce choix n’est pas fortuit car le festival est organisé dans la capitale du Souss-Massa-Drâa, une région d’émigration depuis fort longtemps.
Comme tous les ans, la programmation a porté sur un éventail de longs métrages traitant de la thématique des migrations, de réalisateurs marocains, européens et autres (« Illégal » d’Olivier Massey-Depasse, «Beur sur la ville» de Djamel Bensalah, « Andalousie mon amour» de Mohamed Nadif, «Nuovo mondo» d’Emanuel Crialese, « Notre étrangère» de Sarah Bouyain, «La route de Kaboul » de Brahim Chkiri, «De l’huile sur le feu » de Nicolas Benamou) ; de courts métrages (« Sur la route du paradis » de Uda Benyamina, «6h 15 mn» de Mouna Karimi, «Au secours Africa » de Zaynab Toubali, «Inchallah» de Abdelhadi  El Fakir, «Hamman, sa femme et le couscous de Fettah Diouri, « Mariage mixte » de Salma Ed-Dlimi, « Rocky doit mourir » de Abdellah Nihrane, « Ensemble » de Mohamed Fekrane, « Le temps des miracles » de Lahoucine Chkiri, « Le suicidé » de Youssef Fadel, « Chlamydia » de Ben Younes Bahkani,  « Astaghfiro » de Adil El Arabi), et de documentaires (« Rosans,miel amer » de Rémi Nelson Borel, « Bruxelles-Kenya » de Zakria Bakkali, « Partir, retourner. En voyage» de Francesco Conversano Nene Grignaffini, « Afric Hotel » de Hassen Ferhani et Nabil Djedouani, «Gaza» de Hassan Rahali.
Dans le cadre du cinéma itinérant, et en partenariat avec la direction générale des établissements pénitenciaires, une série de projection  a eu lieu à la prison locale d’Aït Melloul avec au programme : «Ali, Rabiâa et les autres » de Ahmed Boulane et « La symphonie marocaine» de Kamal Kamal.
Et comme à l’accoutumée, en collaboration avec l’Association Initiative culturelle,l’Association Touche pas à mon enfant (TPAME) était au rendez-vous le samedi 11 février 2012 pour une opération de sensibilisation du public du festival quant à ce véritable fléau que représentent les abus et maltraitances contre les enfants. Cette année, l’association a choisi de faire passer son message à travers la projection du film «La danse du monstre» réalisé par  Majid Lahcen avec Hassan Benjelloun comme directeur artistique et produit par Abdellah Dari. Le scénario du film a été écrit par Amale Temmar, membre très active de Touche pas à mon enfant, que l’on retrouve aussi comme actrice principale aux côtés d’Abdallah Chakiri, Fatima Aatif et Aziz Dhiouer.
 Depuis la première édition du festival, l’Université Ibn Zohr d’Agadir a toujours été présente. Avec notamment et à chaque édition, un programme spécial dédié notamment aux étudiants des filières concernées, concocté par l’équipe du festival en concertation avec les professeurs et responsables de cette dernière.
La Faculté des lettres et des sciences humaines a accueilli cette année les ateliers suivants : « Rencontre avec un acteur professionnel : parcours et interprétation dramatique »animé par Rabie Kati ; « Rencontre  avec un acteur-réalisateur : Au menu, les trois écritures », dirigé par Mohamed Nadif ; «Grammaire de l’image et éducation aux médias »dirigé par El Houcine Oilil.
En plus des ateliers précités, une série de projections de courts métrages suivis de débats avec les étudiants en présence des réalisateurs a eu lieu à l’espace culturel de la Faculté des lettres (« Fautes volontaires » et « La tache » de Abdelillah Zirat ; « Ma poubelle géante » et « Sur la route du paradis » de Uda Benyamina ; « Mawal », «Balcon Atlantico» et «Le temps des camarades » de Mohamed Chrif Tribak).
Evidemment, Tahar Benjelloun ne pouvait venir au festival sans consacrer un peu de sont temps à l’Université. Il est donc allé à la rencontre des professeurs et des étudiants de la Faculté  des lettres où a eu lieu un débat sur la question migratoire avec les étudiants du Master « Migrations et développement durable » . A l’issue de la projection du documentaire « Partir, retourner. En voyage»sur un récit de Tahar Benjelloun.
Espace de débats sur la problématique migratoire, le festival a proposé au public gadiri quatre conférences à la Chambre de commerce : «L’arrière-plan démographique des révolutions arabes :Quels effets possibles sur les migrations »modérateur :Youssef Courbage (Syrie);  « Migrations et diasporas : Comparer le Maroc et le Mexique,leurs politiques et leurs pratiques, modérateur :Jean-Baptiste Meyer (France) ; « Migrants mineurs :Entre les logiques étatiques et les logiques particulières», modératrice :Houria Alami Mchichi(Maroc) ; « femmes en migrations : Une réalité plurielle ? » : modérateurs :Karia Mckanders (USA), Mehdi Lahlou (Maroc), Mohamed Charef (Maroc), Houria Alami Mchichi(Maroc). C’est d’ailleurs  Mohamed Charef,le directeur de l’ORMES qui est chargé de ce programme.
Et comme on devait s’y attendre, le temps fort de cette 9ème édition du festival a été l’hommage rendu à deux grands noms du cinéma marocain et égyptien :Younès Megri et Hassan Hosni.
Enfin, il est à noter qu’une bien mauvaise nouvelle avait circulé durant le festival selon laquelle  le  Rialto allait fermer définitivement ses portes juste après celui-ci et ce, pour des raisons purement matérielles,  le cinéma ne faisant plus recettes depuis des années déjà. Mais lors de la cérémonie de clôture qui a eu lieu en présence du ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Communauté marocaine à l’étranger, le ministre de l’Artisanat,le wali de la région Souss-Massa-Drâa,le président du Conseil régional et plusieurs personnalités ainsi que de nombreux acteurs, réalisateurs, producteurs, entre autres, l’un des propriétaires de la salle est monté à la tribune et annoncé à l’assistance qu’après l’intervention du wali, ils avaient décidé de ne plus fermer le cinéma qui allait continuer à remplir sa mission culturelle et artistique. Et c’est donc debout que toute la salle avait accueilli cette décision dans un tonnerre d’applaudissements.
Tout le monde s’est donc donné rendez-vous l’année prochaine pour la 10ème édition au cinéma Rialto.


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