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Du rififi chez les harakis et une majorité qui vole en éclats : Le thermomètre politique n’en finit pas de grimper


Narjis Rerhaye
Samedi 13 Août 2011

Depuis jeudi 11 août, la fièvre est montée d’un cran dans les états-majors partisans. Alors que les concertations sur l’organisation des élections législatives anticipées vont bon train, remplissant les soirées ramadanesques du personnel politique, la question de la date de tenue des législatives fait plus que jamais débat. Entre les partisans d’un report du scrutin parce qu’ils estiment que toute précipitation serait préjudiciable au processus et les défenseurs de l’organisation de législatives anticipées avant la fin du mois d’octobre pour donner sens et contenu au changement imposé par la nouvelle Constitution, la tenue de cette consultation fait désormais figure d’enjeu politique majeur.
Jeudi, quatre formations politiques ont franchi un pas de plus dans la pression en publiant un communiqué commun appelant à tenir les prochaines législatives « dans un délai ne dépassant pas fin octobre ». Le Rassemblement national des indépendants, l’Union constitutionnelle, le Mouvement populaire et le Parti authenticité et modernité sont à l’origine de cette position commune et publique. Explications : ces formations appartenant à la majorité mais aussi à l’opposition estiment que « le Maroc a besoin d’institutions puisant leur légitimité des dispositions de la nouvelle Constitution, reflétant ainsi l’adhésion des citoyens à cette dynamique à travers le choix de représentants comptables de leurs actes ». En d’autres mots, les partis de MM. Mezouar, Laenser, El Abied et Biadillah veulent clairement en découdre avec Parlement et gouvernement de 2007. Les échanges aigres doux sur l’Exécutif que conduit Abbas El Fassi ne se font même plus en coulisses. « Tout le monde le sait, le gouvernement actuel est en fin de mandat, les ministres expédient les affaires courantes. Ils n’ont pas la cote. L’ont-ils jamais vraiment eu ?», s’interroge perfide un dirigeant du RNI.
Un communiqué à quatre pour sonner le glas à « la surenchère politique et au chantage », main sur le cœur, les auteurs affirment que c’est l’intérêt suprême de la patrie qui doit primer aussi bien du côté du gouvernement, des partis que de la société civile. Le ton est à la polémique à peine voilée.
Dans la foulée la majorité semble voler en éclats ou n’est pas loin de le faire. Le RNI,  un poids lourd du gouvernement d’Abbas Al Fassi en détenant quatre gros portefeuilles ? Le Mouvement populaire venu prêter main forte à la majorité gouvernementale depuis le retrait fracassant du PAM ? Tout ceci n’est plus que conjectures, en tout cas des souvenirs couleur sépia à reléguer dans le grenier politique. « C’est fou ce que la classe politique sait être amnésique. C’est même un signe distinctif chez nous ! », ironise un député de gauche.
A quelques semaines des législatives anticipées –auront-elles lieu fin octobre ou début novembre ? Aucun homme politique n’est aujourd’hui en mesure de répondre à cette interrogation désormais existentielle- les premiers contours d’une future alliance seront-ils en train de se dessiner ? En signant ensemble un communiqué éminemment politique, le RNI, l’UC, le PAM et le MP autorisent en tout cas à toutes les supputations. « Un pôle de droite tendance libérale est peut-être en train de naître. Mais attention avec ce genre de partis, il faut toujours se méfier. Toute alliance est ponctuelle et électoraliste car elle n’est pas construite autour d’un projet commun. Rappelez-vous, l’alliance RNI et PAM au Parlement n’a pas fait long feu », précise un politico-sceptique.
Dans la planète partisane, le remue-ménage ne fait que commencer. Et les prochaines semaines s’annoncent, à l’image de la météo, caniculaires. Jeudi soir, à Rabat, un comité de redressement du Mouvement populaire, mené par l’ancien ministre MP Hassan Maouni,  a choisi d’agir à visage découvert en donnant une conférence de presse. Objectif : dénoncer les méthodes unilatérales et anti-démocratiques du leadership haraki et, surtout appeler à l’organisation d’un congrès extraordinaire du Mouvement populaire. 


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