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Driss Lachguar à la journée d’étude sur les Marocains du monde

En matière de désignation aux hautes fonctions, l’Exécutif a brillé par des choix qui ne répondent ni aux critères légaux ni à ceux de la compétence


Hassan Bentaleb
Mercredi 12 Août 2015

Les conditions auxquelles sont soumis les Marocains du monde risquent de pervertir leurs relations avec leur pays d’origine

Le constat est sans équivoque : les Marocains du monde sont encore considérés comme des citoyens de second degré. Ils font encore l’objet de discrimination et de déni de droit. Ils ne bénéficient pas d’une citoyenneté pleine et entière et leur exclusion de la représentation parlementaire en dit long.  C’est ce qui ressort de la journée d’étude organisée hier à Rabat à l’initiative du Groupe parlementaire socialiste.
En ouverture des travaux, Driss Lachguar, Premier secrétaire de l’USFP, a rappelé que le dernier discours du Trône a été une occasion pour questionner l’action gouvernementale concernant la participation des Marocains du monde aux institutions et l’action des consulats. Pour lui, l’Exécutif a démontré son incapacité et son incompétence à mettre en œuvre les dispositions de la nouvelle Constitution et notamment celles relatives aux droits des MRE.  
Le Premier secrétaire de l’USFP craint, à ce propos, que le discours du Trône et notamment son volet relatif aux consulats ne soit perverti par le gouvernement. « Nous redoutons de voir la réforme de nos consulats à l’étranger se transformer en vrais règlements des comptes et en guerre contre les consuls honnêtes et intègres. D’autant que l’Exécutif a brillé ces derniers temps par ses choix en matière de désignation aux hautes fonctions qui ne répondent ni aux critères légaux ni à ceux de la compétence », a-t-il précisé.   
Driss Lachguar a estimé également que la qualité du traitement des problèmes des Marocains du monde ne laisse pas à désirer uniquement à l’étranger. Mais il commence au Maroc et le dernier discours Royal a mis à l’index plusieurs dysfonctionnements au niveau de l’administration, des corpus législatif et juridique et au sein des ambassades et consulats.   Une situation d’autant plus absurde que la solution de ces problèmes ne coûte pas grand-chose au budget de l’Etat. « On a mis en place 10 propositions de loi destinées à apporter des solutions aux problèmes de l’immobilier, des actes de mariage et de divorce, de la loi sur la nationalité et de l’état civil mais elles sont restées lettre morte», a-t-il souligné.
Concernant la représentativité des MRE, Driss Lachguar a expliqué qu’il est temps de concrétiser les dispositions constitutionnelles relatives à ce sujet. « On est à une année des élections législatives et nous demandons à l’Exécutif d’accélérer la cadence pour permettre à ces Marocains d’intégrer les institutions législatives. Nous ne voulons pas un élargissement de cette représentativité et une réforme des institutions consultatives les concernant. Nous exigeons une représentativité  politique complète », a-t-il déclaré.  
Un vœu qu’expriment avec persistance les MRE. Salahedinne El Manouzi, président de la Commission migration de l’USFP a précisé que ces derniers ont tant attendu mais n’ont rien vu venir. « La promesse de Benkirane d’une éventuelle représentativité  politique s’est volatilisée et n’a pas été traduite en actes concrets. Ceci d’autant plus que l’absence de représentation  des MRE au sein de certains conseils consultatifs comme le CESE et le Conseil supérieur de l’enseignement en dit long sur ce qui risque d’advenir des dispositions relatives à la représentativité  politique des Marocains du monde», a-t-il affirmé.
De son côté, Mohamed Idrissi, secrétaire provincial de l’USFP en Espagne a mis en lumière la situation jugée critique de ces derniers. Selon lui, ils vivent dans des conditions de plus en plus désastreuses comme en attestent plusieurs études, rapports et plaintes déposées en justice. Des conditions qui risquent de pervertir les relations entre ces Marocains et leur pays d’origine. « On a tellement de problèmes en matière de permis de conduire, d’enseignement, d’organisation des mosquées et de transferts des dépouilles », a-t-il précisé.  
 Pour Mohamed Idrissi, il est grand temps de se demander si l’ensemble des institutions représentatives des MRE   ont atteint leurs limites et s’il est temps d’opérer une véritable rupture avec les anciennes pratiques concernant les Marocains du monde et de penser à mettre en place une nouvelle stratégie les concernant.


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