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Des pauvres libyens fêtent le ramadan dans les décombres du QG de Kadhafi


AFP
Mercredi 1 Août 2012

Des pauvres libyens fêtent le ramadan dans les décombres du QG de Kadhafi
Des dizaines de familles libyennes pauvres savourent leur premier ramadan libre depuis la chute de Mouammar Kadhafi dans les décombres du complexe militaire de Bab al-Aziziya, QG du dictateur défunt, où elles ont élu domicile.
"Nous n'arrivons pas à y croire: nous avons un foyer et célébrons le ramadan dans un endroit qui était autrefois complètement hors d'atteinte", se réjouit Sourour Rabti, l'une des habitantes du tristement célèbre complexe.
Bab al-Aziziya était la principale base à partir de laquelle opérait le colonel Kadhafi, jusqu'à ce que les rebelles soutenus par l'Otan pénètrent dans la caserne ultra-sécurisée le 23 août au cours d'une bataille décisive.
Il n'en reste qu'un gigantesque champ de ruines, de bâtiments effondrés, de décombres et d'ordures. Une quarantaine d'habitations y ont été bricolées à partir des gravats.
Mme Rabti et sa famille ont emménagé dans une maison abandonnée du complexe en octobre, mois durant lequel Mouammar Kadhafi, après avoir dirigé la Libye d'une main de fer durant quatre décennies, a été capturé par des rebelles puis tué.
Sa famille compte huit membres, dont trois gagnent de maigres salaires, et fait partie des plus aisées dans une zone de Bab al-Aziziya abritant quelques habitations décentes où la peinture fraîchement appliquée peine à dissimuler d'épaisses couches de suie.
Certains carreaux de la maison de Mme Rabti ont été fêlés par les explosifs utilisés lors de l'assaut contre Bab al-Aziziya. Spacieuse mais sommaire, elle abritait autrefois un officier de haut-rang vivant à quelques encablures de la résidence du Guide suprême libyen.
Les fenêtres brisées ont été remplacées par du plastique jaune, une porte de récupération tangue sur des charnières chancelantes tandis que d'autres ouvertures restent béantes.
Pas de vent ni d'air conditionné pour atténuer la chaleur estivale de Tripoli, où le thermomètre frise les 40°.
La famille gagne à peine de quoi se nourrir mais "nous sommes heureux car le sang des martyrs n'a pas été versé en vain" estime Mme Rabti, employée dans l'administration.
"C'est la première fois que nous célébrons le ramadan de façon détendue, sans crainte, même si nous le vivons dans la simplicité", souligne sa mère Zohra, qui cultive un peu de menthe, des tomates et des poivrons pour agrémenter les repas.
D'autres habitants de Bal al-Aziziya, moins bien lotis, ont passé un hiver sans fenêtre pour se protéger du froid, et souffrent de la chaleur et de l'alimentation très précaire en eau et électricité.
"On voudrait une solution, juste un petit geste du gouvernement pour nous donner espoir", dit à l'AFP Oum Seif, installée là depuis presque un an. Un simple câble relie son foyer au réseau électrique et l'eau que sa famille doit aller chercher à la pompe à l'extérieur du complexe est stockée dans de grands récipients en plastique.
"Mais avant tout je souhaite la stabilité, que le gouvernement me transfère ou me laisse ici", dit cette habitante dont la famille était auparavant réduite à habiter chez son beau-père.
Abdel Salam Segayer, qui vit de menus travaux de bricolage, se souvient avec fierté: "Quand nous sommes arrivés, tout était détruit".
"Nous avons ramassé les corps dans les décombres et les avons enterrés. Nous avons installé nos propres câbles électriques et nos tuyaux d'eau. Nous avons peint nos maisons. Au début, je ne dormais pas tellement j'étais enthousiaste d'avoir ma première maison", raconte ce père de deux enfants.
Mais dans d'autres parties de Bab al-Aziziya, des habitants occupant des casernes très endommagées éconduisent les visiteurs, réclamant "des solutions, pas des médias".



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