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Des partis brésiliens accusés de payer les manifestants violents

Mondial 2014

Samedi 15 Février 2014

Des partis brésiliens accusés de payer les manifestants violents
Une nouvelle manifestation était prévue pour jeudi en fin d'après-midi à Rio tandis que des partis d'extrême gauche sont accusés de payer des protestataires pour se livrer à des actes de violence, à quatre mois du Mondial de football et à huit des élections.
Le manifestant arrêté mercredi et soupçonné d'avoir allumé un feu d'artifice qui a coûté la vie à un caméraman, au cours d'une manifestation contre la hausse du prix du ticket d'autobus le 6 février, a déclaré à la police qu'il y avait "des personnes qui encouragent les jeunes à participer aux défilés" et qu'il avait déjà été "invité à y participer contre rémunération".
Les plus radicaux, la plupart d'origine modeste, reçoivent également parfois de la nourriture et des billets de transport pour se rendre aux manifestations, a affirmé Caio Silva de Souza, 23 ans, dans sa déposition, publiée par le quotidien populaire Extra.
Le jeune homme n'a pas dit s'il avait lui-même été payé. Mais son avocat, Jonas Tadeu Nunes, a assuré mercredi à la télévision Globo que son client et d'autres manifestants recevaient 150 reais (45,6 euros) pour "déclencher des violences" et "déstabiliser le gouvernement". Le salaire minimum au Brésil est de 218 euros par mois.
Les marches de protestation qui se multiplient ont lieu à quatre mois du début de la Coupe du monde (12 juin-13 juillet), dont Rio accueillera sept matches et notamment la finale, mais aussi à huit mois des élections générales, qui concernent la présidence de la République, les gouverneurs, les sénateurs et députés fédéraux, et les députés des Etats.
La mort du caméraman de la chaîne de télévision Bandeirantes, Santiago Andrade, incinéré ce jeudi, a provoqué une grande indignation dans la population, parmi les dirigeants comme la présidente Dilma Rousseff ou chez des personnalités telles que le sélectionneur de l'équipe du Brésil de football, Luiz Felipe Scolari. Caio Silva de Souza, qui a nié avoir allumé le feu d'artifice, a déclaré à la police croire que "les partis qui emmènent (leurs) bannières (aux manifestations) sont ceux qui paient les manifestants", et en mentionne certains d'extrême gauche tels que le PSOL et le PSTU. Pour le très impopulaire gouverneur de Rio "Il y a des partis politiques et des organisations impliqués dans ces actions".
"Il y a des groupes et des courants de partis politiques qui méprisent le processus démocratique, les institutions, l'économie de marché", a ajouté Sergio Cabral, principale cible des critiques des contestataires depuis les manifestations massives de juin dernier.
 
Loi antiterroriste
 
Le député de l'Etat de Rio Marcelo Freixo (PSOL), accusé de connaître le jeune homme ainsi qu'un autre arrêté comme lui dans le cadre de cette affaire, a nié tout lien avec eux. 
Il a estimé avoir "eu tort de ne pas condamner avec plus de fermeté" les violences en général provoquées par les anarchistes du Black Bloc, portant vêtements et cagoules noirs qui sont apparus pour la première fois au Brésil en juin dernier.
C'est dans ce contexte d'accusations politiques et d'émotion liée à la mort du journaliste qu'a resurgi un projet de loi controversé qui considère comme terroriste toute violence physique perpétrée dans les manifestations de rue.
C'"est un instrument contre n'importe quelle manifestation libre, contre n'importe quelle mobilisation civile organisée", a déploré le sénateur Randolfe Rodrigues (PSOL), qui a fait le lien avec la dictature militaire (1964-1985).
Le parlementaire estime que cette loi cherche à répondre aux attentes de la Fédération internationale de football (Fifa) et donc à éviter les manifestations pendant la Coupe du monde.
Au cours de la Coupe des Confédérations de juin dernier, plus d'un million de personnes étaient descendues dans la rue pour protester contre la hausse du prix dans les transports en commun, la corruption de la classe politique et les investissements massifs dans les infrastructures destinées aux compétitions sportives plutôt que dans les services publics (santé, éducation, transports).


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