Décès du chanteur-compositeur Ahmed El Gharbaoui

L'icône lyrique marocaine n'est plus

Lundi 12 Janvier 2009

Décès du chanteur-compositeur Ahmed El Gharbaoui
Mauvaise nouvelle! L'icône lyrique marocaine Ahmed El Gharbaoui n'est plus. Il vient de rendre l'âme samedi matin à  l'hôpital militaire de Rabat, à l'âge de 71 ans, des suites d'une longue maladie. « C'est une grosse perte pour la chanson arabe en générale et marocaine en particulier ». C'est ainsi que Hassan Nafali, président du Syndicat national des professionnels de théâtre et président de la Coalition marocaine pour la culture et les arts, qualifie la disparition d'Ahmed El Gharbaoui. Les obsèques du regretté ont eu lieu dimanche au cimetière des Chouhadas de Rabat.
Il y a quelques mois, le défunt avait  subit une opération réussie au genou à l'hôpital militaire de Rabat. Une opération qui a duré presque trois heures, apprend-on d'une source proche du chanteur. Plusieurs artistes lui ont rendu visite à l'hôpital tels que Rachid El Ouali et Abdelwahed Tétouani pour ne citer que ces deux noms. 
Depuis quelques années déjà, son état de santé n'a cessé de se détériorer jour après jour. Ses admirateurs se posaient, avec un mélange d'espoir et d'angoisse, la question sur l'état de santé actuel d'Ahmed El Gharbaoui.  Sa bonne, contactée par Libé à propos de sa maladie,  nous avait appris que l'artiste se sentait  légèrement mieux avec le traitement médical qu'il suivait." La détérioration de son état de santé est due essentiellement au froid.
C'est dire qu'à cause de son allergie, il traverse de pénibles moments lorsqu'il fait mauvais temps. Entre diabète, rhumatisme et parfois hypertension, le grand maître passait  la moitié de la journée dans son lit.
De temps en temps, les plus proches de ses amis lui rendaient visite à la maison. Côté confrères, ses deux vieux complices, Abdelwahed  Tétouani, Abdelmajid Benkirane et Tahar Jimmy, le faisaient régulièrement. Pour eux, l'amitié n'est pas conditionnée par un état de santé déterminée. C'est ce que constatait également le regretté Ahmed El Gharbaoui. " Quand on est lié d'amitié ou de rapport professionnel avec quelqu'un, on doit l'être pour le meilleur et pour le pire. Il existe encore de bons et loyaux amis qui se montrent disposés à tout moment à vous rendre service, à venir à votre secours, à vous aimer tout simplement sans petits calculs et sans arrière-pensée", avait-il affirmé.
"Moulhimati", "Oumaha", "Ana âabd ezzine" entre autres, sont parmi les œuvres les plus connues du chanteur et compositeur, Ahmed El Gharbaoui. À son actif, cet infatigable artiste ne compte pas moins de 350 chansons synonymes d'un demi-siècle d'existence artistique. Dernièrement, dans une édition du magazine culturel "Nostalgia", présentée par Rachid Nini, diffusée sur 2M, on a retracé le parcours, la vie et l'œuvre du chanteur et compositeur Ahmed El Gharbaoui.
"Inaha Moulhimati." (C'est elle ma muse). On se souvient sûrement de cette magnifique chanson et on sait que son compositeur et interprète n'est autre que ce bonhomme qu'on appelle Ahmed El Gharbaoui. "Il est l'un des artistes qui ont marqué la scène musicale de leur indélébile empreinte et à qui l'on doit des rythmes d'une grande beauté", nous confie l'artiste Abdelmajid Benkirane. Certes, ses chansons sont partagées entre le sentimental, le religieux et le patriotique, mais elles vivront dans le temps et l'espace pour l'éternité.
El Gharbaoui témoigne d'un parcours assez distinct. Il a réussi à accéder à une renommée nationale et internationale, à partir des années 70, grâce à des chansons d'une grande sensibilité, notamment "Ana Abd Zine" (Je suis l'esclave de la beauté). Après l'hommage que lui a rendu l'émission "Massar", nous allons découvrir de nouveaux aspects de son riche répertoire artistique. En 1931, Ahmed Gharbaoui, chanteur parmi les plus singuliers et les plus sympathiques avait réussi à créer une symphonie intitulée: Innaha. Vingt et un ans plu tard, l'artiste crée, à Vienne, un deuxième livret qu'il nomme "Moulhimati". En 1967, il écrit « Fi koulli anin ». Notre artiste, symbole d'une scène glorieuse teintée d'un exotisme pointu, projetait de créer la première partie de sa prochaine symphonie pour "Kamanja"littéralement "la kaminje". Une symphonie que le défunt avait décidé d'enregistrer en 2013.  Sauf que le destin et la cruauté de la vie en ont voulu autrement. A Dieu nous sommes et à lui nous retournons!


AYOUB AKIL

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