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Crise à la Maison Blanche après la démission du conseiller de Trump à la sécurité

Flynn reconnaît avoir livré des informations incomplètes au vice-président


Mercredi 15 Février 2017

Crise à la Maison Blanche après la démission du conseiller de Trump à la sécurité
Michael Flynn, conseiller de Donald Trump à la sécurité nationale, a démissionné lundi soir à la suite de révélations sur ses conversations avec l'ambassadeur russe aux Etats-Unis avant l'investiture du 45e président des Etats-Unis.
L'ancien général était aussi accusé d'avoir trompé le vice-président Mike Pence sur le contenu de ces discussions, au cours desquelles il a évoqué les sanctions imposées à la Russie par l'administration sortante de Barack Obama.
"Malheureusement, et en raison du rythme rapide des événements, j'ai par mégarde livré des informations incomplètes au vice-président et à d'autres sur mes entretiens téléphoniques avec l'ambassadeur russe", écrit Michael Flynn dans sa lettre de démission rendue publique en fin de soirée par l'administration Trump.
"J'ai présenté des excuses sincères au président et au vice-président, qui les ont acceptées."
La démission de ce soutien de longue date de Trump, qu'il avait rejoint dès le début de la campagne, en février 2016, et qui fut un temps pressenti pour être son colistier, intervient au 25e jour de la nouvelle présidence, déjà marquée par une série de couacs et de tiraillements internes.
En fin d'après-midi, Donald Trump avait fait savoir par Sean Spicer, son porte-parole, qu'il "évaluait" la situation. A peine une heure plus tôt pourtant, sa conseillère Kellyanne Conway affirmait encore que "le général Flynn avait l'entière confiance du président".
Le général Keith Kellog, secrétaire général du Conseil de sécurité nationale, assurera l'intérim le temps que le président désigne un successeur à Flynn.
Selon un responsable de la Maison blanche, David Petraeus, général à la retraite et ancien directeur de la CIA, et Robert Harward, ancien numéro deux du CentCom, le commandement central de l'armée américaine, sont pressentis, à moins que l'intérim de Kellog ne se transforme en nomination durable.
Le Washington Post avait révélé il y a un mois que Flynn avait eu plusieurs conversations téléphoniques avec l'ambassadeur Sergueï Kislyak le 29 décembre, le jour où Barack Obama a ordonné l'expulsion de 35 diplomates russes pour sanctionner les ingérences présumées de Moscou dans la campagne électorale américaine. Le lendemain, Vladimir Poutine annonçait qu'il ne riposterait pas à ces sanctions.
Dans sa lettre de démission, Michael Flynn justifie ses contacts avec l'ambassadeur russe et d'autres interlocuteurs étrangers par le souci "de faciliter une transition en douceur et de commencer à bâtir les relations nécessaires entre le président, ses conseillers et des dirigeants étrangers".
"De tels appels sont une pratique standard dans toute transition de cette importance", ajoute-t-il.
Au moment des premières révélations du Washington Post, deux sources informées du dossier précisaient à Reuters que les deux hommes avaient eu cinq conversations et se demandaient à haute voix si Flynn avait pu donner à cette occasion à l'ambassadeur Kislyak des assurances pour calmer la Russie après la décision d'Obama.
Ces contacts pourraient tomber sous le coup du Logan Act, une loi de 1799 interdisant aux ressortissants américains sans habilitation de se mêler de la politique étrangère en négociant avec des Etats ayant des contentieux avec les Etats-Unis.
L'affaire a rebondi jeudi dernier, lorsque le Washington Post a affirmé que Flynn avait abordé la question des sanctions avec Kislyak. Selon des responsables américains, une transcription de ces discussions prouve que le sujet a bien été abordé.
Or Flynn, désigné le 18 novembre par Trump, avait assuré au vice-président qu'il n'en avait pas discuté. Ces nouvelles révélations ont provoqué la colère de Mike Pence, qui l'avait défendu dans plusieurs interviews à la télévision.
La démission du conseiller à la sécurité nationale est susceptible de freiner le rapprochement avec la Russie de Poutine voulu par Trump et dont Flynn était un ardent partisan. Son départ, dit un responsable américain sous couvert d'anonymat, "pourrait rendre moins probable un changement de cap significatif, au moins à court terme".
Un autre souligne que la démission de Flynn pourrait renforcer au sein du cabinet Trump le secrétaire à la Défense Jim Mattis et le secrétaire d'Etat Rex Tillerson, voire faire le jeu des conseillers présidentiels Steve Bannon et Stephen Miller, déjà très présents dans les prises de décision.
Dans les rangs de l'opposition, des élus démocrates ont réclamé des explications sur l'enchaînement des événements ayant conduit au départ de Flynn qui, souligne Adam Schiff, élu de Californie à la Chambre des représentants, ne met pas fin aux interrogations sur ses contacts avec les Russes.
A Moscou, le président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre haute du Parlement, Konstantin Kosatchev, a estimé que la démission de Flynn démontrait "soit que Trump n'a pas acquis l'indépendance nécessaire et qu'il se retrouve par conséquent acculé, soit que la russophobie a déjà contaminé la nouvelle administration de haut en bas".
Il est évident que Flynn a été contraint à la démission "sous la pression", et c'est un mauvais signal pour l'avenir des relations russo-américaines, a noté Leonid Sloutski, son homologue à la Douma, la Chambre basse. "La cible, c'était les relations russo-américaines (...) Nous verrons comment va évoluer la situation", a-t-il dit à l'agence RIA.

 


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