“Contes africains” de Djilali Beskri éblouit le public du FICAM

"Le conte est un outil didactique par excellence, un vrai privilège dans l'éducation."


DNES: Mehdi Ouassat
Mardi 21 Mars 2017

Le réalisateur et producteur algérien, Djilali Beskri porte haut les couleurs de l’Afrique.  Son film d'animation "Contes africains", projeté dimanche dans le cadre du 16ème Festival international de cinéma d'animation de Meknès,  révèle l’importance du continent africain dans la production de films d’animation à l'échelle internationale. Le personnage de "Papa Nzenu" est l'élément central de son film. Il a été conçu afin de refléter une identité plurielle de l'Afrique. C'est un griot contemporain qui entreprend un long voyage à travers le continent pour raconter aux passants ses histoires. Avec son instrument de musique, il dévoile des vérités pour éloigner ses auditeurs de leurs préoccupations quotidiennes. En parfait pédagogue,  “Papa Nzenu” va alors étaler dans les récits qu’il racontera la sagesse africaine, à travers la morale et les valeurs ancestrales comme pour nous rappeler que nous sommes en perte effrénée de nos valeurs d’humanisme. Au-delà de leur cachet amusant, les contes développent un esprit de solidarité et aident les jeunes à l’intégration sociale à travers l’éducation morale qui prône l’acceptation, la reconnaissance, la justice, l’humilité, l’amabilité, la générosité, la bonté, l’amour et l’intelligence. "Par son enchantement, le conte exerce un pouvoir de séduction sur l'enfant tout en enrichissant ses expériences pour l'aider à mieux développer son esprit critique sur son environnement et à assimiler les autres formes de culture. Il est un outil didactique par excellence! Un privilège dans l'éducation",  explique Djilali Beskri.
Dans son film, la  diversité des contes africains propres à chaque pays ou à chaque région est un bonheur pour le spectateur. Les histoires, les couleurs, les formes, et les sonorités africaines nous transposent comme par enchantement dans un monde merveilleux et fantastique. Le conte en film d'animation conserve tout son aspect ludique en procurant un maximum de joie et de curiosité. La diction du conteur, les décors fabuleux et la musique appropriée prodiguent une réelle élévation chez les spectateurs.
Pour Djilali Beskri, "les contes africains sont un fait de manifestation culturelle de la société traditionnelle. Ils reflètent les valeurs authentiques de l’Afrique, un mode d’expression, de communication, de pensée et un art en soi". "Il s'agit d'une autre façon qui permet de mieux comprendre le monde africain, sa vision de l’univers, son concept religieux, sa notion de l’homme, des êtres et des choses", explique le réalisateur algérien, tout en soulignant  que "l'animation est un travail d'équipe, il y a ceux qui pensent, ceux qui créent, ceux qui s'appliquent et il y a aussi ceux qui veillent au bon déroulement, une réussite en animation ne peut être que collective".
Notons enfin que l'édition actuelle du FICAM se poursuit jusqu'au 22 courant, avec au programme plusieurs projections de films d'animation et des dizaines de rencontres, tables rondes et master class ouvertes au grand public. Cette édition a, par ailleurs, rendu hommage à deux sommités du cinéma d'animation, "pour leur contribution à l'enrichissement du domaine cinématographique. Il s'agit du réalisateur américain David Silverman, invité d'exception et du Français Michel Ocelot, invité d'honneur.


Lu 1695 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.











Inscription à la newsletter



services