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Célébration du 42ème anniversaire de la Marche Verte

Une marche continue vers davantage de développement


Libé
Lundi 6 Novembre 2017

Avec patriotisme et fierté, le peuple marocain célèbre aujourd’hui le 42ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte qui restera à jamais gravé dans la mémoire de tout un chacun comme une épopée à nulle autre pareille et une illustration parfaite de la détermination du Trône et du peuple à conforter sa souveraineté et à recouvrer son intégrité territoriale. 
Munie de la seule foi en la justesse de sa cause et brandissant le Livre Saint et le drapeau national, une marée humaine de 350.000 volontaires civils, en provenance de toutes les régions du Royaume, a répondu de manière spontanée à l’appel lancé par Feu Hassan II et convergé vers Tarfaya. 
Cette glorieuse marche populaire a permis de hisser, le 28 février 1976, le drapeau national sur la ville de Laâyoune et d’intier une dynamique qui ne s’est jamais démentie depuis lors. Sous la conduite éclairée de S.M le Roi Mohammed VI, nos provinces sahariennes ont, en effet, franchi une nouvelle ère à la faveur du nouveau modèle de développement global initié par le Souverain et doté d’une enveloppe budgétaire de 77 milliards de dirhams. 
Ce modèle, qui permet d'asseoir les bases d'une politique intégrée favorisant le renforcement du rayonnement du Sahara comme pôle économique et trait d'union entre le Maroc et son prolongement africain, aspire à créer des opportunités d'emploi, de consolider le développement intégré et de promouvoir la dimension culturelle en se basant sur une gouvernance responsable dans le cadre de la régionalisation avancée. 
Dans la même optique, il convient de mentionner l’ambitieux projet de la régionalisation avancée  fondée sur une implication directe des citoyens dans les prises de décision et dans la conduite des actions visant son propre épanouissement sociopolitique, culturel et économique. 

Une marée humaine de 350.000 personnes

Le 6 novembre 1975 à l’aube, un cortège de 350.000 Marocains s’ébranle dans le désert pour une marche qui durera plusieurs jours. « Cela correspond au nombre de naissances annuelles au Maroc, a expliqué Feu S.M Hassan II. J’ai pensé qu’il m’était permis d’engager la moisson solennelle que Dieu nous donne pour ramener à la Patrie une terre que nous n’avons jamais oubliée» .
Le Souverain entendait libérer nos provinces sahariennes de la présence espagnole, comme l’avait promis son père au lendemain de l’Indépendance du Maroc. Le 26 septembre, il a informé les gouverneurs de son projet lors d’une réunion à huis clos. Près de 700 fonctionnaires sont ensuite mis dans le secret pour suivre une formation spéciale accélérée. Ils apprennent la raison de cet entraînement clandestin le 16 octobre à 18 h 30 lors du discours de Feu S.M Hassan II qui révèle au monde entier son plan pour la libération de nos provinces sahariennes.
Quelques heures plus tôt, la Cour de justice de La Haye s’est prononcée sur les arguments présentés par le Royaume. Le tribunal international confirme que le Sahara n’était nullement une terra nillius et que des liens unissaient les Sahraouis au Maroc avant la conquête espagnole de 1884. Couvrant la voix des juges, des centaines de véhicules roulent déjà pour acheminer vers les provinces du Sud les tonnes de matériel et de vivres nécessaires à l’opération.
Trains, avions et navires participent au ballet logistique. Le 23 octobre, le premier convoi de marcheurs prend position à Tarfaya. Le 6 novembre au petit matin, la Marche Verte, ou opération Fath est lancée : les 350.000 soldats de cette armée pacifique s’élancent dans le désert embarqués à bord de milliers de cars et de camions pour une démonstration qui durera jusqu’au milieu du mois. Des portraits du Souverain, qui a volontairement placé la Marche sous les couleurs de l’islam, et des milliers de Corans sont brandis par la marée humaine qui croise en chemin les premières garnisons espagnoles évacuant la place.
Par les Accords de Madrid signés le 14 novembre 1975 avec le Maroc et la Mauritanie, l’Espagne abandonne ainsi ses possessions sahariennes.

Une journée mémorable

Les Marocains célèbrent, ce 6 Novembre, l’anniversaire de la Marche Verte, une épopée qui illustre un événement consacrant le loyalisme à l’histoire et le patriotisme d’une nation, du sommet à la base, aussi fermement attachée à son unité nationale et territoriale que le corps à l’âme.
En plaçant l’unité avant toute chose, le Maroc, en tant qu’Etat fidèle à son histoire millénaire et à son identité arabo-islamique et africaine, ne fait que défendre les valeurs du droit, de la légalité, de la dignité et de la liberté en rejetant toute idée de morcellement et de division.
La Marche Verte fut un événement historique unique en son genre et dans sa philosophie, un moyen de libération et d’unité et une référence en matière de lutte pacifique des nations et des peuples pour le recouvrement de leurs droits spoliés. Cette oeuvre originale a réussi grâce à l’ingéniosité de son initiateur, Feu S.M Hassan II, et au talent d’un peuple, qui a marqué ce rendez-vous historique par une adhésion spontanée à un processus libérateur dicté par une volonté d’unir les fils d’une même nation.
Plaçant l’intérêt et l’unité de la nation au-dessus de toute considération, le regretté Souverain, connu par sa sagesse et sa clairvoyance, n’a pas hésité, dès qu’il a eu connaissance de l’initiative unilatérale de l’Espagne concernant l’avenir du Sahara marocain, à transmettre au général Franco, en juillet 1974, un message le mettant en garde contre toute attitude visant à porter atteinte à l’unité territoriale du Royaume, avant d’annoncer, en septembre de la même année, sa décision de consulter la Cour Internationale de Justice (CIJ) de La Haye.
L’initiative du Réunificateur du Royaume avait un double objectif. Mettre hors-jeu toute manœuvre colonialiste et déclencher, par le canal de la légalité internationale, un processus diplomatique visant la libération du Sahara sans coup férir. Soulignant l’existence des liens de la Beiâ entre le Maroc et ses fils dans le Sahara, l’avis rendu par la Cour Internationale de Justice, le 16 octobre 1975, a ouvert juridiquement au Maroc les portes de son Sahara, renforçant ainsi ses positions sur le plan international.
Feu S.M Hassan II avait gravé à l’esprit le testament de son père, S.M Mohammed V, dans lequel le père de l’indépendance déclarait en substance :
« (…) Je te recommande ton pays bien aimé, ta patrie le Maroc (…). Sauvegarde son indépendance, défends son unité historique et territoriale. Ne tolère pas qu’il soit porté atteinte d’un pouce à sa liberté et à son intégrité. Prends garde d’accepter aucun marchandage quant à sa sécurité et celle de ses habitants. A l’heure du danger, et quand l’ennemi menacera ton pays, sois à la tête de ses défenseurs (…) ».
Une recommandation à laquelle S.M le Roi Hassan II est resté fidèle avec un sens profond de patriotisme et de loyalisme, au service de la nation et de son unité. Dès l’aube de son Indépendance en 1956, le Royaume n’a cessé d’œuvrer pour le parachèvement de sa souveraineté nationale sur les parties encore sous domination coloniale. La rétrocession de Tarfaya et Sidi Ifni, respectivement en 1958 et 1969, et la récupération des provinces sahariennes grâce à la Marche Verte, en 1975, sont le fruit d’une revendication légitime soutenue dans le cadre du processus du parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume.
La commémoration de l’anniversaire de la Marche Verte évoque le souvenir d’une journée mémorable qui a scellé l’engagement sans faille du Trône envers une nation attachée à son unité et pour un Maghreb arabe fondé sur une unité constructive et non sur des slogans trompeurs.
Journée historique, le 6 Novembre fut également un événement distingué de l’Histoire du Maroc, car il a permis aux Marocains de libérer leur Sahara avec pour seules armes le livre sacré du Coran, la foi et le drapeau national. 

La famille Royale en première ligne

Le 42ème anniversaire de la Marche Verte est une occasion pour nous rappeler que cet évènement historique phare est la concrétisation d’un défi national où l’illustre famille Royale s’est mise à l’œuvre, dans un élan de solidarité et d’engagement sans faille en faveur des causes nationales. 
Son engagement restera certes gravé en lettres d’or dans l’Histoire du Maroc, comme en témoignent le corpus médiatique très riche et la littérature abondante sur ce sujet. 
Feu S.M Hassan II, qui a annoncé au monde entier la détermination du Maroc à organiser la Marche Verte, fruit du génie d’un grand Souverain, pour parachever son intégrité territoriale, avait tenu à être le premier à s’inscrire sur les listes des volontaires devant participer à cette épopée mémorable. 
En effet, le regretté Souverain était en tête des 350.000 citoyens ayant répondu à l’appel de la patrie et du devoir pour récupérer le Sahara, dont 10% de femmes, donnant ainsi l’exemple aux Marocains, mais également aux membres de l’illustre famille Royale qui a témoigné d’un grand intérêt pour cette Marche pacifique.
Ainsi, S.M le Roi Mohammed VI, à l’époque Prince Héritier, avait présidé la cérémonie de départ des 25.000 volontaires de la province de Marrakech qui devaient gagner Tarfaya en vue de participer à la glorieuse Marche Verte vers le Sahara. 
Dans une allocution de circonstance, il avait transmis aux volontaires la bénédiction du leader de l’action unificatrice, Feu S.M Hassan II, ainsi que le souci du Souverain de les voir rejoindre dans l’ordre les autres contingents des différentes régions du Maroc. 
Pour sa part, S.A.R la Princesse Lalla Malika, présidente du Croissant-Rouge marocain (CRM), avait accueilli, un après-midi du 24 octobre à Tiznit, le convoi des volontaires de la province de Taza et quatre jours après, elle s’était rendue en visite d’inspection à l’hôpital de la ville et reçu un infirmier de réanimation volontaire venant d’Oujda à bord d’une ambulance équipée pour participer à la Marche Verte.
Elle avait également reçu une délégation des femmes de Tiznit qui se sont portées volontaires pour se joindre à celles venant du Nord pour se rendre au Sahara marocain et donné ses instructions aux autorités de la province de Tiznit pour la constitution d’un comité provincial du CRM dans la ville. 
Le 30 octobre, elle avait présidé, à Tiznit, une séance de travail regroupant les membres du CRM et les responsables des secouristes qui participaient à la marche pacifique et donné ses instructions pour l’installation de six nouveaux camps de secouristes à Tarfaya. 
Ainsi, le CRM, qui avait fait don aux autorités de Tiznit d’un matériel de camp, disposait d’un camp à Ouarzazate, un autre à Taroudant, un centre à Agadir, un camp à Ait Melloul, un à Bou Izakarne, un à Guelmim, un centre à Tan-Tan, six centres à Tarfaya en plus du centre principal à Tiznit. 
Son Altesse Royale avait effectué également une visite d’inspection des camps de secouristes dépendant du CRM installés à Ait Melloul et donné ses instructions pour continuer l’activité du secourisme au profit des marcheurs de la paix et octroyer l’aide matérielle nécessaire à ces volontaires. 
Après Tiznit et Agadir, elle s’était rendue à Tarfaya à la tête d’une importante délégation pour s’enquérir de l’état de santé des volontaires, notamment dans l’hôpital principal de la ville et le centre du CRM. 
 Son Altesse Royale faisait ainsi preuve d’une énergie et d’un dynamisme inépuisables. Elle est retournée le même jour à Agadir où elle avait inspecté les camps de secouristes se trouvant dans la zone de bivouac, hébergeant les 350.000 volontaires qui attendaient le signal de Feu S.M Hassan II pour entamer la marche. 
Le dynamisme des membres de l’illustre famille Royale s'est traduit également dans les actions de Feue S.A.R Lalla Amina et Feue S.A Lalla Fatima Azzahra, qui avaient rendu visite aux volontaires des provinces de Kelaat Sraghna, Azilal, Béni Mellal, Khouribga et Settat.

Ferveur et mobilisation patriotiques

C’est avec une ferveur patriotique extraordinaire et une mobilisation exceptionnelle que les Marocains ont accueilli, le 16 octobre 1975, l’annonce par Feu S.M Hassan II de l’organisation de la Marche Verte pour le recouvrement des provinces du Sud. 
Dans les villes et les campagnes, la joie et l’enthousiasme qui se sont emparés des Marocains, signe de leur détermination à en découdre avec le colonialisme espagnol. 
Dès la fin du discours historique du regretté Souverain, ils sont descendus par milliers dans les rues des différentes villes et villages pour exprimer leur soutien et leur disposition à participer à cette marche, quels qu’en soient les sacrifices. 
 Tel un seul homme, ils ont exprimé leur adhésion à cette initiative historique et pleine de sagesse de Feu S.M Hassan II qui a pris au dépourvu le monde entier en décidant d’organiser une marche pacifique en direction du Sahara pour sceller, et à jamais, le rattachement de cette région méridionale au reste de la patrie, dans une démarche civilisationnelle qui respecte la légalité internationale et la libre volonté des habitants. 
 La classe politique était unanime à saluer ce coup de génie et les témoignages d’appui commencèrent à affluer des partis politiques marocains, dont l’USFP qui a été  l’un des premiers à exprimer son adhésion à l’initiative du promoteur de la procession vers le Sahara. 
Durant le mois qui avait précédé le discours du 16 octobre, Feu Abderrahim Bouabid avait effectué des tournées dans certains pays du mouvement des non-alignés et aux Nations unies afin de plaider la cause du Maroc sur le Sahara. 
Dans toutes les régions du Royaume, les Marocains se sont rués vers les bureaux mis en place par les autorités pour l’inscription des volontaires à la Marche Verte. 
 Tout le monde avait hâte de participer à cette épopée historique qui restera gravée à jamais dans la mémoire et n’attendait que l'ordre du Roi libérateur pour bouger. 
 Les autorités avaient mobilisé de gros moyens pour assurer l’acheminement de ces milliers de volontaires, leur encadrement médical, leur nourriture et leur gîte, et tous les corps et services de l’Etat (autorités locales, Gendarmerie Royale, Sûreté nationale, Forces auxiliaires, Protection civile, Entraide nationale, Croissant-rouge marocain, etc.) ont répondu présent pour contribuer à la réussite de cette épopée du siècle. 
 Il fallait compter aussi sur la générosité légendaire des Marocains qui ont mis leurs propres moyens de transport à la disposition des pouvoirs publics, dans un geste témoignant de l’adhésion spontanée et unanime à cette entreprise, fruit du génie d’un grand Souverain. 
 Vint alors le jour J et le départ vers le Sud de cette marée humaine, à bord de trains, de camions, d’autocars et autres véhicules. 
Des cérémonies de départ très émouvantes sont organisées alors dans toutes les villes et présidées par les gouverneurs qui saluent le patriotisme des valeureux marcheurs de la paix, lesquels vont converger vers Agadir avant la grande procession vers Tarfaya à bord d’innombrables camions pavoisés aux couleurs nationales pour briser les frontières factices dressées par le colonisateur pour séparer des hommes et femmes du même pays et de la même patrie. 
Au passage des volontaires, ce sont des milliers de Marocains, hommes, femmes et enfants, qui se massaient le long de la route pour saluer et acclamer les marcheurs ayant pour seule arme le Coran.
Le 5 novembre, feu S.M Hassan II demanda aux volontaires de faire mouvement, le lendemain, en direction du Sahara.
"Demain, tu franchiras la frontière. Demain, tu entameras ta Marche. Demain, tu fouleras une terre qui est la tienne. Tu palperas des sables qui sont tiens. Demain, tu embrasseras un sol qui fait partie intégrante de ton cher pays", dira le regretté Souverain dans un discours tout aussi historique que celui annonçant l’organisation de la Marche. 
Ce qui fut fait sans que la moindre goutte de sang ne soit versée et quarante deux ans après, le Sahara jouit toujours des bienfaits de la réunification et le peuple marocain reste armé du même patriotisme et du même engagement pour stopper net les gesticulations et manœuvres des adversaires de son intégrité territoriale.


Lu 9349 fois


1.Posté par DR IDRISSI MY AHMED le 07/11/2017 14:37
JE CROIS QUE CE POÈME A SA PLACE ICI
****************************************************Salut à Libé et aux siens !



En hommages aux marcheurs de cette époque patriotique,
ce poème sur l’épopée marocaine, écrit par un médecin ,
civiliste à Taza, et qui avait participé à la Marche Verte.


ODE A LA MARCHE VERTE : '' LA BANNIÈRE ÉTOILÉE ''




Ebènes rutilants, mâtinés d'ivoire, encensés de cannelle,
Exhalant le jasmin, l'œillet et la rose vermeille,
Ils partent, maîtres du temps sur les mers du destin.

Les marins magnifiques, hôtes des milliers nautiques,
Se hissent vers les hauteurs des futurs sublimes.
Ils voguent, halés du givre épicé des parfums solaires,
Loin des algues marines et des rivages halieutiques.

Les prestigieux pilotes sillonnent l'espace nautique.
Vigoureux et sereins, malgré les présages de tempête,
Les intempéries océanes constellées de récifs,
Ils scrutent les augures et prospectent la fortune.

La bannière étendue palpite aux brises du firmament,
Dépliant ses pagnes de noblesse dans l'éther mythique.
L'étoile verte d'espoir sur le fond rouge vigoureux,
Où l'astre trace le chemin de nos crédos éthiques,
Rehaussant l'Histoire de nos actes mirifiques.

Les califes et les saints, guerriers et poètes mystiques,
Ivres de muscs orientaux, soûls d'orgies extatiques,
Vouent leurs prouesses épiques aux sables antiques,
Dans le sillage des Sindbad et des sagas d'Ali Baba.

Vêtu d'azur poivré d'ors, d'ambre et de myrrhe,
Le Commandant lucide, exulte mais demeure stoïque.
S'il conquiert les marins du regard, il inspire la crainte,
Insuffle le courage et calme les complaintes.

Les milles et une nuits jaillissent des tempêtes.
Le Maître esquive le navire des roches et des abîmes.
La barre est confiante entre ses mains expertes.
Il guide l'âme des novices vers les œuvres sublimes.

L'Empereur victorieux est porté jusqu'aux cimes.
La coque assoiffée rugit sous l'étreinte des flots.
La nef contrite, craque des flancs, et penche à tribord.

Des mains apeurées aux cals ramollis oublient de ramer.
De leurs erreurs de parallaxe surgissent nos sentences,
Et naissent courage, loyauté et bien d'autres vertus.

L'île flottante est ballottée par des montagnes de flots,
Une lugubre sinistrose nous accable de morosité.
La semonce du Maître abolit les crampes, abroge les feintes.
Sa voix emplit d'émois les anciens et les jeunes d'audace.
Ils grimpent, qui mieux mieux, vers le haut des voilures,
Corrigent le tangage et mettent le cap sur l'horizon.

Ils sont sortis d'été, par temps de sécheresse.
Le sirocco des sables, chassé par les vents d'est,
Pousse ses nervis au sud en charriant les criquets.
Les cyclones du dessert, tornades de parabole,
Déchirent nos voiles et rompent nos mâtures.

Prétentieux esquif, objet ruiné par les convoitises,
Par delà l'immensité austère des éléments déchaînés,
Havre de paix pour qui refuse d'en sortir,
L'univers en débâcle chavire sous les trombes.

Des gabiers sournois, grisés de querelles intestines,
Rompus aux quiétudes fourbes des fidélités perfides,
Distants, car haut-placés, sur les mâts de vigie,
Sont pris soudain de panique et du mal de mer,
Craignant de s'empaler vifs, à la moindre chute.

Les encenseurs funèbres, censeurs séditieux,
Cerbères, jaloux des us et pratiques thuriféraires,
Négligent le compas et les mesures à prendre.
Choqués par la détresse, perclus de calamités,
Ils oublient le métier simple, qu'il est de trimer.

Les drapures du voilier, majestueuses et vastes,
S'étendent comme les nues sous les zéphyrs propices.
Les cordes frêles qui sous-tendent les gréements,
Ondulent en faisant crépiter les tentures.
Elles palpitent sous la houle des ondes et des vents,
Egrenant des rumeurs qui font grincer les dents.

Les mâts de cèdre, échines célestes, Atlas pérenne,
Parés par l'asphalte millénaire, raffermis d'airain,
Calent le navire, rempart et bouclier flottant,
L'abritant des avatars et des avanies du temps.

Avisé et prudent, le Timonier maîtrise la cadence.
La confiance aguerrie, sa mansuétude persiste.
Pragmatique, Il règle le compas, la praxis l'exige :
Le cœur et la fortune sont des juges inconstants,
La raison seule sécurise, son intellect approuve !

Arbitre suprême, Ulysse sur son vaisseau,
Fier et victorieux, le Commandeur des Croyant,
Continue sa route se défiant les bancs de sirènes.
La racaille collecte la gabelle et vendange aux semailles.
Gabegie, triangle des Bermudes des trafics et des tares !

Ardent, le preux Marin, aguerri par les épreuves,
Voit les consciences doubler et se détourne des échos.
Les tréfonds sont riches de promesses malgré la rocaille.
Un sang frais se dresse, bravant vices et canailles.

Devant tant d'appels, d'ouverture, de transparence,
L'alternance, les oblige, malgré leurs tribulations.
L'équipage enhardi, obtempère, sémillant de fierté !

Les sempiternels vampires, obséquieux et voraces,
Accrochés aux mailles de leurs sanglantes voluptés,
S'échappent en rampant, chassés par les clartés.

Arbitre suprême, Ulysse sur son vaisseau,
Fier et victorieux, le Commandeur des Croyant,
Continue sa route se défiant les bancs de sirènes.
La racaille collecte la gabelle et vendange aux semailles.
Gabegie, triangle des Bermudes des trafics et des tares !

Ardent, le preux Marin, aguerri par les épreuves,
Voit les consciences doubler et se détourne des échos.
Les tréfonds sont riches de promesses malgré la rocaille.
Un sang frais se dresse, bravant vices et canailles.

Devant tant d'appels, d'ouverture, de transparence,
L'alternance, les oblige, malgré leurs tribulations.
L'équipage enhardi, obtempère, sémillant de fierté !

Les sempiternels vampires, obséquieux et voraces,
Accrochés aux mailles de leurs sanglantes voluptés,
S'échappent en rampant, chassés par les clartés.

Le bâtiment superbe, accoste un pacifique rivage,
Ses lauriers verdissants bruissent aux alizés du nord.
Prodigieux et tenace, il promet d'initiatiques voyages,
Au Capitaine, qui un jour, accostera un beau rivage.

1998 DR IDRISSI MY AHMED

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