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Célébration aujourd'hui de la Journée mondiale des droits de l'Homme : Les violations sont toujours de mise


Nezha Mounir
Lundi 10 Décembre 2012

Célébration aujourd'hui de la Journée mondiale des droits de l'Homme : Les violations sont toujours de mise
Le 10 décembre. Journée mondiale des droits de l'Homme. Et si on vérifiait le baromètre de la situation au Maroc? Déplorable ? En nette évolution? Le  verre est-il à moitié vide ou à moitié plein? C'est selon qu'on se place de l'un ou de l'autre côté. La position du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane,  à cet égard, est sans ambiguité.  A le croire, la tendance générale de l'évolution des droits de l'Homme au Maroc a maintenu sa courbe positive. Autrement dit, le pays est sur la bonne voie. Un avis que sont loin de partager les militants des droits de l'Homme qui déplorent bon nombre de violations qui ternissent sérieusement l'image du Maroc sur la scène internationale. Un tableau qui dégage beaucoup de pessimisme.
Le chef du gouvernement, lors de la séance mensuelle au Parlement, bombe le torse et énumère fièrement  toutes les réalisations en matière de consolidation de cohésion sociale, d'initiative nationale de développement humain ou de compensation…Des efforts louables à ne pas en douter. Mais  quand on l'interpelle à propos des  violences contre les manifestants, la réponse surprend plus d'un. En effet, M. Bekirane estime que le recours à la violence lors de manifestations évite aux protestataires  d'être arrêtés et incarcérés et à leurs familles d'être peinées. Très touchant ! De quoi faire sortir les militants associatifs de leurs gonds. Ils se disent très préoccupés par cette situation. C'est le cas de Mohammed Nachnach, président de l'Organisation des droits  humains (OMDH) pour qui « la violence génère la violence ». Une violence qui prend même la forme de torture au sein des prisons comme l'indique le rapport publié par le Conseil national des droits de l'Homme qui évoque également la promiscuité sévissant dans le milieu carcéral. Une situation qui est loin d'être reluisante. Autre sujet qui fâche, la corruption qui, malgré tous les mécanismes instaurés, continue et continuera à gangréner la société. « Mais on constate qu'il y a deux poids deux mesures» comme n'a pas manqué de le préciser M.Nachnach. Et d'ajouter tout indigné: «Tout le monde n'est pas logé à la même enseigne. Alors que les gros corrompus sont amnistiés, la loi s'applique rigoureusement aux petits délinquants ». L'occasion pour lui d'évoquer le chantier de la justice. « Cette réforme de la justice, on nous en a rabattu les oreilles depuis une cinquantaine d'années et on est en droit de se demander si cette fois est la bonne ». Quel genre de justice voudrait-on pour notre pays? Surtout pas un système qui n'a pas le courage de ses actes et qui hésite à se prononcer pour une abolition de la peine de mort. A cet égard, le président de l'OMDH déplore la position du Maroc qu'il qualifie de paradoxale. Alors que la dernière exécution remonte à 1993, le Maroc s'est quand même abstenu lors du vote du projet de résolution appelant à un moratoire sur les exécutions à l'ONU.  
Quant à Mustapha  El Manouzi, du Forum vérité et justice (FVJ), il ne mâche pas ses mots et c'est avec beaucoup de dérision qu'il aborde la situation. « Pour qu'on soit positifs, indique-t-il, il faut reconnaître que le gouvernement compte à son actif bon nombre de réalisations en matière des droits de l'Homme notamment la ratification du projet de loi relatif à l'immunité des militaires légitimant l'impunité de ces derniers, responsables de violations graves des droits de l'Homme durant les années de plomb ». Très remonté, il pointe également  du doigt l'atermoiement concernant l'exécution des recommandations de l'IER notamment le dossier de la régularisation et l'intégration sociale des victimes des années de plomb sans oublier  le fait  d'écarter le dossier des disparitions forcées de l'agenda gouvernemental.  Notre source estime que le dossier des violations des droits de l'Homme doit  être  définitivement clos et par là,  mettre fin à  un triste héritage du passé. Elle affirme, par ailleurs, que c'est d'abord une question de société et de souveraineté avant d'être une simple question de gestion gouvernementale dépendant des humeurs des politiciens et des agendas électoraux.


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