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Candidat de l’opposition, Ghellab compte sur le vote blanc des déçus du PJD et du RNI


Narjis Rerhaye
Jeudi 10 Avril 2014

Candidat de l’opposition, Ghellab compte sur le vote blanc des déçus du PJD et du RNI
La candidature de Karim Ghellab à la présidence de la Chambre des représentants a provoqué une véritable onde de choc dans les états-majors partisans. L’Iistiqlalien est officiellement candidat à sa propre succession. Soutenu par les partis  de l’opposition parlementaire (Istiqlal, USFP, PAM et UC), il se présente contre le candidat de la majorité, le RNI Rachid Talbi Alami.
 Depuis l’annonce de Ghellab, l’exercice démocratique se fait explication constitutionnelle. Le président sortant de la Chambre basse est le premier à s’en expliquer. Il l’a fait mardi soir au cours d’une conférence de presse tonitruante. « Ma candidature n’est pas fortuite.  Elle procède du droit d’un représentant appartenant à l’opposition. Une opposition  à laquelle la Constitution a accordé une place d’importance », dit l’ancien ministre de Jettou.
Le député Ghellab –il est élu à Casablanca-  est formel : sa candidature préserve la démocratie. L’homme va encore plus loin pour mieux enfoncer le clou. “Il n’est pas normal, dit-il,  que l’opposition ne présente  pas de candidat à la présidence de la Chambre alors qu’elle y a droit”.
Le candidat adoubé par l’opposition se fait fort d’interpréter la Constitution. Jusqu’au bout. La séparation des pouvoirs ne doit pas être un principe vain. Et l’élection du président de la Chambre des représentants se décide, soutient-il,  au sein du Parlement et non ailleurs.  « L‘élection du président de la Chambre des représentants à bulletin secret préserve le principe de la séparation des pouvoirs. Il ne faut pas considérer la présidence comme un fait accompli avant même le vote ».
Les formations politiques formant opposition sous la Coupole ont sonné le tocsin de la mobilisation. « Il faut au moins assurer la présence du maximum de nos députés. Depuis mardi,  nous mobilisons nos troupes pour qu’elles soient présentes vendredi, le jour du vote », confie ce ténor de l’Istiqlal.  Les téléphones portables fonctionnent à plein régime. Loin de la politique, l’arithmétique ne donne en principe aucune chance au challenger de Talbi Alami.
 
Politique et arithmétique
 La majorité dispose d’un lit de voix confortable. Sauf que l’opposition met en avant la procédure de vote à bulletin secret autorisant toutes les surprises.  Ici, la surprise peut venir du vote blanc de certains représentants de la majorité.  « Il ne faut pas perdre de vue que des déçus du PJD et du RNI peuvent glisser un bulletin blanc dans l’urne », indique ce député de l’Union socialiste des forces populaires.
Dans le camp de la majorité, les commentaires acerbes fusent. Pas question de tordre le cou à la Constitution et lui faire dire tout et n’importe quoi. « M. Ghellab est un ingénieur très compétent. Mais il n’est sûrement pas un spécialiste du droit constitutionnel. Dans toutes les démocraties du monde, le perchoir est occupé par un représentant de la majorité grâce aux voix de la majorité. Dans les régimes de démocratie présidentielle, quand le siège présidentiel est occupé par l’opposition, il est alors question d’élections organisées à mi-parcours et de cohabitation. Nous sommes loin d’être dans ce cas de figure », fait valoir un cacique du Rassemblement national des indépendants.
En attendant vendredi 11 avril, jour d’ouverture de la session de printemps du parlement et de l’élection du président de la Chambre des représentants, le candidat de la majorité, Rachid Talbi Alami, affiche une sérénité à toute épreuve. « S’il n’est pas élu au premier tour, il compte retirer sa candidature au deuxième tour. Un président de l’opposition est un scénario de crise pour un gouvernement qui sera condamné alors à aller à des élections anticipées », conclut ce politologue de la place. 


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