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Benkirane s’échine à passer au forceps sa réforme de la CMR


T.M
Mercredi 10 Février 2016

Le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane ne semble pas céder à la pression exercée par les centrales syndicales à propos du dossier de la réforme des caisses de retraite.
Lors d’un meeting organisé à Casablanca, le chef de l’Exécutif a refusé catégoriquement les appels lancés par ces dernières à retirer les projets de loi notamment celui relatif à la réforme de la Caisse marocaine de retraite (CMR).
« La réforme des caisses de retraite est une nécessité et elle est dans l’intérêt des citoyens. Et pour que cette réforme soit retirée, il est nécessaire que le gouvernement tombe. Je préfère qu’il tombe », a-t-il dit devant les élus de son parti, le PJD, à Casablanca. Il a également souligné que plusieurs personnalités lui ont conseillé de laisser tomber cette réforme, mais il a décidé qu’elle «passe cette année».
«La responsabilité gouvernementale ne signifie pas que tu dois plaire aux gens, mais exige que tu travailles pour leur intérêt», a affirmé le chef du gouvernement.
Cette soi-disant réforme préconise le départ à la retraite à l'âge de 63 ans au lieu de 65 ans comme suggéré dans la version initiale de ce projet de loi. Dès 2017, elle doit faire passer l’âge de la retraite à 61 ans, puis à 62 ans en 2018 et enfin à 63 ans en 2019. En parallèle, les cotisations devraient passer de 20% à 24%. Mais ce qui irrite les centrales syndicales, c’est la réduction des pensions pour les retraités.
Interrogé sur l’obstination du chef du gouvernement sur son projet de réforme des caisses de retraite et s’il va retirer son  projet, le secrétaire général de la FDT, Abdelhamid Fatihi, a affirmé que «le gouvernement a choisi depuis les élections du 25 septembre 2011, d’adopter la politique de la terre brûlée. Il a remis en cause tous les acquis enregistrés. Il a gelé le dialogue social et les accords signés avec les gouvernements précédents, augmenté les impôts et fait entériner les projets de loi concernant le régime de retraite civile sans concertation avec les centrales syndicales. Aucun syndicaliste responsable ne saurait accepter le fait accompli ni garder le silence».
Pour sa part, Abdelaziz Iwi, membre du Bureau central de la FDT, a affirmé que la lutte est la seule voie pour faire face à ce projet gouvernemental. «La réponse catégorique des salariés et leurs actions militantes sont la meilleure réplique à la décision du gouvernement», a-t-il expliqué dans un entretien publié récemment. Et d’ajouter que «ces actions sont à même de pousser le gouvernement à revoir sa position et exiger que le dossier de la réforme des caisses soit mis sur la table de négociations. Nous rappelons dans ce sens le changement du discours du gouvernement depuis 2014 en ce qui concerne ce dossier. Le chef du gouvernement avait, en effet, l’intention d’initier la réforme en octobre 2014 après l’avis du Conseil économique, social et environnemental, mais il a dû faire marche arrière après le succès de la grève générale organisée par la FDT et l’UGTM le 23 septembre 2014 et a appelé à un dialogue sur ce sujet en décembre de la même année. Il a dû ajourner son projet sous la pression des protestations syndicales».
Le dirigeant syndicaliste a, par ailleurs, souligné que le chef du gouvernement profite de la léthargie des syndicats pour faire passer son projet. «Aujourd’hui, il veut l’appliquer dès 2017. Il se hâte de présenter son projet de loi à la deuxième Chambre, en l’accompagnant d’autres projets de loi concernant d’autres catégories sociales dans le but de leurrer tout le monde et de faire pression sur les conseillers». Iwi fait allusion, à ce propos, à d’autres projets qui ont été présentés en même temps à la Chambre des conseillers. Il s’agit, en l’occurrence, d’un projet de loi sur les pensions des militaires et d’un autre relatif à la réforme de la CMR et au régime RCAR dont relèvent les fonctionnaires des collectivités locales et les Forces auxiliaires et d’un projet de loi relevant à 63 ans l’âge du bénéficiaire de l'Assurance maladie obligatoire (AMO).


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