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Benkirane, également secrétaire général du PJD, a été invité par HEM dans la région de l’Oriental à prendre la parole et adresser une « lettre ouverte à la jeunesse marocaine » au Centre d’études et de recherches humaines et sociales d’Oujda – Cerhso.
Lors de cette conférence, le chef du gouvernement a vanté les actions qu’il a menées pour « la maîtrise des équilibres macroéconomiques et la promotion des entreprises marocaines, relevant que le gouvernement a pris une batterie de mesures visant à rendre plus logique la relation entre le citoyen et l'administration », d’après une dépêche MAP. Et d’ajouter qu’« il faut être courageux pour prendre de telles décisions qui, en dépit de leur sévérité, s’avèrent utiles pour les citoyens en fin de compte ».
Alors qu’il était en train d’évoquer « ses exploits », l’assistance a commencé à s’agiter. Les étudiants et les enseignants ont montré des photos des enseignants stagiaires qui ont été brutalisés par les forces de l’ordre dans plusieurs villes du Royaume ces derniers mois et brandi des pancartes appelant le chef du gouvernement à démissionner.
Face à l’ampleur de la protestation, ce dernier a demandé à quelques personnes à ses côtés de faire intervenir les forces de l’ordre.
Après cet incident, quelques membres du PJD, tels Abdelali Hamiddine et Mohamed Yatim, n’ont pas digéré la manière avec laquelle le leader de leur parti a été malmené par les étudiants lors de cette conférence. Ils ont condamné par des posts sur Facebook ces protestations en qualifiant les protestataires de « baltajia ».
Pour sa part, la Coordination nationale des enseignants stagiaires des centres régionaux d’éducation et de formation à Oujda a rendu public un communiqué de presse dans lequel elle a tenu à démentir les allégations colportées à ce propos les accusant d’avoir perturbé le discours du chef du gouvernement.
Ce communiqué a expliqué que les enseignants stagiaires ont assisté à cette conférence après avoir reçu des invitations de cette école. Alors que Benkirane prononçait son discours, les enseignants stagiaires ont brandi les photos de leurs collègues qui ont été victimes de la répression policière. Cette forme de protestation s’est déroulée dans le calme. La même source a indiqué que quand le chef du gouvernement a émis des propos provocants, quelques membres « des mouvements protestataires sont intervenus pour clamer haut et fort leurs revendications légitimes, ce qui a alimenté la tension dans la salle. Les enseignants stagiaires ont tenté de l’apaiser ». Et la même source d’ajouter : « Avant la fin de la conférence, des enseignants stagiaires ont exprimé leur mécontentement quant à l’intransigeance du gouvernement et son refus de satisfaire leurs revendications justes et légitimes. Le chef du gouvernement, pour rappel, n’a pas répondu clairement aux questions posées par les enseignants stagiaires. Par la suite, il a quitté les lieux après la fin de la conférence sous les protestations des différents mouvements sociaux présents dans la salle».
Libé a tenté en vain, hier, d’avoir l’avis des personnes chargées de la communication au sein de la Coordination nationale des enseignants stagiaires au Maroc.
Il convient de rappeler que les enseignants stagiaires contestent deux décrets. Le premier fait une séparation claire et nette entre la formation et le recrutement; c’est-à-dire qu’après leur formation dans les centres dédiés, les enseignants stagiaires seront obligés de passer un concours pour accéder à la Fonction publique. Le second a trait à la réduction de moitié des bourses mensuelles qui passent ainsi de 2.454,51 à 1.200 DH.