Les soldats israéliens, appuyés par des chars et l’aviation et la marine, combattaient dans la Bande de Gaza vendredi au deuxième jour d’une opération terrestre censée anéantir les infrastructures artisanales du Hamas palestinien malgré le risque pour les civils. Au moins 23 Palestiniens dont plusieurs enfants ont été tués en quelques heures ainsi qu’un soldat israélien depuis le début jeudi soir de l’invasion terrestre lancée malgré les appels de la communauté internationale à éviter l’escalade et les pertes civiles.
Selon un responsable de l’ONU, quelque 30.000 personnes se sont réfugiées dans les installations de l’ONU dans cette bande de terre palestinienne de 362 km2, où s’entassent dans la misère 1,8 million d’âmes soumises à un blocus israélien depuis plusieurs années. La plupart des hostilités se déroulaient dans le sud du territoire, à Khan Younès et Rafah, et dans le nord, non loin de la frontière avec Israël.
Selon l’armée, les troupes ne comptent pas s’enfoncer dans Gaza et visent en priorité les tunnels construits par le Hamas qui contrôle le territoire enclavé entre Israël, l’Egypte et la mer Méditerranée. Soutenues par l’aviation et l’artillerie, l’infanterie était accompagnée d’unités du génie avec pour mission de repérer et détruire ces souterrains qui sont à l’abri des bombardements, et qui sont utilisés pour faire entrer des marchandises, de l’argent et surtout des armes.
L’armée israélienne aurait détruit vingt lance-roquettes, mené neuf frappes sur des tunnels et visé 103 autres cibles du Hamas. Le Hamas à Gaza a affirmé qu’»Israël allait payer un prix élevé» et son chef en exil Khaled Mechaal a estimé que l’assaut terrestre serait «voué à l’échec». Malgré cette incursion, les combattants du Hamas et du Jihad islamique, son allié, ont continué de lancer des roquettes et neuf ont frappé l’Etat hébreu dans la journée.
Vendredi, l’agglomération de Gaza était une ville fantôme, les rues complètement désertées.
A Chajaya, à l’est de la ville, de nombreux résidents fuyaient emportant avec eux nourriture, ustensiles de cuisine, vêtements et couvertures. Du crépuscule à l’aube, les bombardements n’ont pas cessé et des habitants ont quitté le front est pour aller dans une école de l’ONU.
Israël qui avait déclenché le 8 juillet une vaste offensive aérienne contre Gaza a décidé jeudi d’»étendre ses opérations» avec un assaut terrestre après l’échec d’une proposition de trêve égyptienne rejetée par le Hamas.
Depuis cette date, au total 264 Palestiniens ont été tués et 1.770 blessés, selon des sources médicales palestiniennes, à 75% des civils d’après l’ONU.
Un civil et un soldat israélien ont été tués durant la même période. Il s’agit de la première offensive terrestre à Gaza depuis celle menée en décembre-janvier 2008-2009 et qui s’était soldée par la mort de quelque 1.400 Palestiniens sans pour autant mettre définitivement fin aux tirs de roquettes.
Sur le plan diplomatique, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, était attendu vendredi en Egypte et en Israël afin de s’entretenir des moyens de mettre un terme au conflit. Le ridicule ne tuant point, son homologue américain John Kerry en a profité et s’est contenté d’une conversation téléphonique avec Netanyahu, en l’exhortant à éviter les «dégâts collatéraux» et d’être «précis» dans ses cibles.
