A 19 ans, Ghita Khamlichi transforme la musique en couleurs


Libé
Mercredi 29 Juillet 2015

Transformer les notes musicales en couleurs, formes et mouvements, telle est la magie de la jeune artiste peintre, Ghita Khamlichi, qui a développé une méthode unique de peinture avec un mixte de musique du monde entier. En s'inspirant de la musique, cette talentueuse artiste, qui participe pour la première fois au Moussem culturel international d'Assilah, entre dans un état de transe où seuls les instruments musicaux, les mots et les couleurs ont un effet sur son âme. Ses tableaux sont une rencontre entre les rythmes qui explosent et enfantent  les formes et les mélodies qui s'éparpillent en créant une constellation de couleurs.
Comme l'expressionniste américain Jackson Pollock, la jeune artiste n'utilise pas de chevalet pour peindre. Elle pose sa toile à même le sol et s'affaire dessus. Sauf que Pollock laisse la peinture couler de son pinceau vers la toile alors que Ghita y jette la peinture de ses propres mains avec force mais avec une rare doigté et habileté. 
«Depuis mon enfance, j'ai été attirée par la musique soufie, notamment marocaine, turque et pakistanaise. Ce genre musical m'a poussée vers la peinture», confie la jeune Ghita, 19 ans, dans un entretien accordé à la MAP.
L'idée est venue d'un jeu créé par Ghita et sa sœur, également artiste-peintre, qu'elles ont nommé "transpassion". «On mettait notre passion en transe. On s'amusait à mettre de la musique et jeter des couleurs partout», explique la jeune artiste-peintre, avec un sourire d'enfant.
Au fur et à mesure, Ghita a développé cette méthode artistique originale, notamment avec l'évolution de la peinture et la musique. «Maintenant, je fais des compositions et je choisis des morceaux qui peuvent être rassemblés», a-t-elle noté. La jeune artiste indique qu'elle a pu réaliser, lors de cette édition du Moussem d'Assilah, six tableaux (1,60m sur 1,20m) qui ont formé une grande fresque, sous le thème "Interactions musicales plastiques". Cette fresque a été réalisée devant le public sous les rythmes de six performances de la musique du monde entier. 
Avec 54 expositions, Ghita a pu s'ouvrir sur le monde, à travers des performances réalisées aux USA, en France et aux Emirats Arabes Unis. Soutenue par son milieu familial, Ghita a pu bénéficier de l'appui des artistes connus, à l'image de Abdeltef Zein et Lucien Violleau, qui l'ont poussée à percer dans ce domaine et à développer son talent.
«Artistes singulières, Ghita Khamlichi et sa sœur Hiba ont pu façonner un langage pictural original riche en termes de plasticité. Un langage conçu par deux talents indemnes de culture artistique, qui donnent libre cours à leurs propres états d’être sans obéir aux contraintes de l’art classique ou de l’art à la mode», souligne Abdellah Cheikh, critique et professeur à l'Ecole supérieure des Beaux-Arts de Casablanca. «Ces deux artistes précoces vont certainement infléchir le devenir de la création au Maroc tant par le génie que par la prouesse et l’hypersensibilité», conclut-il.


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