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800.000 cas d'addiction aux substances illicites recensés en 2014

Rabat a abrité une conférence sur les politiques publiques en matière de drogues


Jeudi 8 Octobre 2015

Toute lutte contre la drogue et la toxicomanie devra s'articuler autour d'une approche globale et intégrée, inspirée des réussites avérées à l'échelle internationale et prenant en considération la promotion de la santé publique, a estimé récemment à Rabat, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Nizar Baraka.
Cette approche doit aller au-delà de la prise en charge médicale des toxicomanes en leur offrant des opportunités d'insertion sociale et professionnelle et de créer au sein de la société de véritables relais d'accompagnement post-cure de ces personnes, a-t-il ajouté lors d'une conférence sur "Les politiques publiques en matière de drogues : l'expérience internationale, les réformes marocaines".
Cette démarche amène à mettre au point des mécanismes ciblés avec des déclinaisons locales et un suivi rigoureux des résultats, a encore dit M. Baraka lors de cette conférence, initiée par le CESE en partenariat avec la Global commission on drug policy (GCDP) et le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH).
La tenue au Maroc de cette rencontre témoigne du sérieux des efforts entrepris par le Royaume en matière de lutte contre la consommation des drogues et des stupéfiants, s'est félicité le président du CESE, citant, à titre indicatif, le programme national de lutte contre les conduites addictives qui, du haut de sa portée sociale, vise à améliorer la qualité de la prise en charge des personnes addictives, notamment les usagers de drogue.
De plus, la création de centres dédiés à la lutte anti-drogue à Rabat, Oujda, Casablanca, Nador, Marrakech et dernièrement à Tanger traduit la forte volonté d'aider cette catégorie à s'affranchir des conduites addictives et à participer à la vie sociale. En chiffres, un rapport de l'Observatoire national des drogues et des addictions a fait état de près de 800.000 cas d'addiction aux substances illicites en 2014. Pis encore, a prévenu M. Baraka, 3000 personnes sont des usagers des drogues injectables, relevant un "véritable défi" de santé publique.
Au titre de la période 2014-2015, ce sont près de 10.000 personnes qui ont pu bénéficier des soins offerts par les différents centres d'addictologie opérationnels, a-t-il fait remarquer, saluant les efforts consentis dans ce sens par les ministères de la Santé et de l'Intérieur.
Le CESE, à son tour, a rappelé son président, a réservé dans sa Charte sociale, élaborée en 2011, un volet au droit à la santé physique et mentale, mettant l'accent sur la nécessité d'assurer l'effectivité de la prévention d'addiction et la lutte contre le trafic et la diffusion illégale de substances psychoactives et ce, conformément à la convention contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes, mise en application le 11 octobre 1990.
De son côté, l'ancien président du Brésil Fernando Henrique Cardoso, président de la GCDP, a insisté que le paradigme répressif ne saura régler la problématique des drogues, mettant en garde que l'idéologie punitive ne fait qu'accentuer la criminalité.
"Les pays ont intérêt à initier un effort de réglementation judicieuse tout en gardant à l'esprit que les drogues présentent un grand danger", a-t-il dit.
Un nouveau système de contrôle des drogues, préservant mieux la santé et la sécurité des personnes et des collectivités à l'échelle mondiale est plus que jamais indispensable, a-t-il relevé, ajoutant que les mesures découlant d'idéologies punitives doivent être remplacées par des approches humaines régies.
Le président du CNDH Driss El Yazami a, lui, appelé à désidéologiser le débat national autour de cette problématique et à l'approfondir davantage en y impliquant l'ensemble des acteurs concernés.
La participation de la GCDP à cette rencontre est une première dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord.
Cette conférence a connu la participation d'un parterre d'académiciens, de médecins, d'acteurs associatifs et de représentants de départements publics.


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