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15% à 17% des couples marocains souffrent d’infertilité





Les résultats d’une enquête nationale seront dévoilés lors de la Semaine nationale de l’infertilité


Alain Bouithy
Lundi 15 Juin 2015

15% à 17% des couples marocains souffrent d’infertilité
15% à 17% des couples marocains en âge de procréer sont touchés par l’infertilité, selon des chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et des indicateurs des établissements marocains spécialisés dans la médecine de la reproduction, a indiqué la Société marocaine de médecine de la reproduction (SMMR). Ces données révèlent qu’environ 825.000 Marocains auraient du mal à procréer.
Si une étude plus approfondie et exhaustive s’impose pour corroborer ces chiffres sinon déterminer le pourcentage réel de la population qui en souffre, tout indique cependant que le nombre de couples souffrant d’infertilité va croissant au Maroc. 
Par ailleurs, et contrairement à une opinion très répandue, c’est une erreur de croire que l’infertilité ne touche que la « femme souvent considérée comme l’unique responsable quand l’enfant n’arrive pas. Ce n’est pas seulement un problème de la femme : le couple se partage parfaitement la responsabilité», a déclaré le Pr Omar Sefrioui, président de la SMMR, lors d’une rencontre tenue récemment à Casablanca. Au cours de laquelle ont été présentées les grandes lignes de la Semaine nationale de l’infertilité prévue les 25, 26 et 27 juin courant à Casablanca, Rabat et Marrakech.
Organisée à l’initiative de la Société marocaine de médecine de la reproduction, cette manifestation vise à « promouvoir un changement comportemental positif en mettant à la disposition du grand public et des professionnels de santé des outils de communications homogènes ainsi qu’un langage commun en vue d’améliorer les conversations autour de l’infertilité », ont indiqué les organisateurs. Ce rendez-vous « permettra aussi de combattre les idées reçues sur un phénomène qui concerne de plus en plus de Marocains », ont-ils ajouté soulignant  que cet événement va insister sur la réalité des faits et informer le public sur les causes de l’infertilité et les solutions médicales disponibles.
Le défi s’annonce grand pour l’association créée en 2014. Car, en plus d’informer et de sensibiliser le grand public, il est aussi question de « mettre l’action sur l’éducation en vue de créer une prise de conscience collective, sachant que l’infertilité est un véritable problème au Maroc, un fléau social et un problème de santé publique », a assuré Pr Omar S. Objectif : aboutir à des avancées concrètes en faveur des Marocains confrontés à ce problème.
« Aujourd’hui, il y a encore beaucoup à faire concernant les tabous et les croyances qui sont nocives dans la prise en charge même de ces couples », ont relevé les intervenants. D’où l’intérêt de mettre en avant, lors de cette semaine, « des témoins ayant eu recours à la procréation. D’autant plus que beaucoup de couples ont manifesté le désir de témoigner, aussi bien ceux qui ont réussi à avoir des enfants par une aide médicale et ceux qui sont encore dans la détresse», a expliqué Pr O.S.
Ce qu’il faut savoir, c’est que l’OMS parle d’infertilité « lorsqu’un couple désireux d’avoir un enfant ne parvient pas à obtenir une grossesse après un an de rapports sexuels réguliers non protégés».
Au-delà de ce rendez-vous, il est à souligner qu’une enquête nationale sur l’infertilité a été lancée en vue d’établir des indicateurs les plus fiables sur le nombre de couples marocains souffrant réellement d’infertilité. 
Les résultats de cette importante étude, menée auprès d’un panel averti de 700 couples, âgés de 25 à 45 ans, seront présentés en marge de la Semaine nationale de l’infertilité.
Selon les explications de Rachid D. en charge de celle-ci, « le premier objectif de cette enquête est de déterminer le pourcentage de la population touchée par ce problème. Le deuxième objectif est d’étudier la perception et le niveau de connaissance des Marocains par rapport à ce sujet, notamment les raisons des problèmes d’infertilité, les types de traitements existants et si ceux-ci existent au Maroc, le coût, les procédures et les chances de réussite de traitements prescrits. Troisième objectif : étudier le retour d’expérience des personnes atteintes d’infertilité, ses conséquences dans la vie quotidienne, l’impact en termes de pression sociale, le soutien de leur entourage (famille, amis et collègues, etc.)
A ce propos, le Pr Omar S. note que « le Maroc sera probablement l’un des premiers pays de la région à donner des vrais chiffres à travers cette enquête qui aura un impact national ».
Il faut cependant observer que si l’OMS considère l’infertilité comme une maladie, c’est loin d’être le cas au Maroc où elle n’est pas reconnue comme telle et donc pas prise en charge par les pouvoirs publics et assurances privées. Ce qui constitue une préoccupation majeure, estime cette association d’utilité publique à but non lucratif qui intervient dans les domaines de la gynécologie obstétrique, de la médecine et de la chirurgie de la reproduction et dont la mission principale est de sensibiliser le public aux problématiques de l’infertilité et de rendre accessibles les dernières avancées scientifiques.
« Au Maroc, on refuse encore de considérer l’infertilité comme une vraie pathologie alors qu’elle brise de nombreuses familles, des couples et génère bien de drames », déplore le Pr Nouzha Bouamoud, soulignant la nécessité de fixer un cadre juridique au pratique de la PMA (Procréation médicalement assistée) et de créer un comité bioéthique afin d’éviter tout dérapage constaté dans d’autres pays. 
Ainsi, la Semaine nationale de l’infertilité sera l’occasion d’aborder toutes ces questions à travers différentes activités inscrites au programme (tables rondes, débats, expositions), notamment celles se rapportant au flou qui entoure ces questions.
Il est à rappeler que la SMMR poursuit six objectifs clés : soutenir la formation médicale continue dans les domaines de la gynécologie et la médecine de la reproduction ; l’organisation de manifestation scientifiques au niveau national et international ; le développement de partenariats avec les sociétés savantes nationales et internationales ; l’information dans les domaines de la gynécologie obstétrique et la stérilité ; la participation à des travaux de recherche et de développement dans les domaines indiqués ; la collaboration avec des associations de soutien et de défense des intérêts des couples infertiles.
Ajoutons aussi que la SMMR, qui regroupe des professionnels marocains spécialisés dans le domaine de l’infertilité et de la reproduction, dispense une  formation médicale continue au profit de jeunes médecins praticiens, embryologistes des centre de fécondation in vitro, des biologistes généraux à travers leur participation au volet diagnostic des infertilités. 
Par ailleurs, « elle organise des manifestations scientifiques au niveau national et international, développe des partenariats avec les sociétés savantes, participe aux travaux de recherche et collabore avec les associations de soutien et de défense des intérêts des couples infertiles avec à terme une réelle implication des pouvoirs publics et assurances privées », entre autres.

 
  


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