​Festival Gnaoua Entre magie du passé et promesses de l’avenir

Les Fusions, au cœur de la prochaine édition


Le Festival Gnaoua d’Essaouia revient pour une 19ème édition qui se veut un hommage aux anciens, aux grands qui ont ouvert la voie, tout en portant les regards vers la jeunesse et la relève assurée. Comme chaque année le festival sera rythmé par des fusions, des résidences, par une programmation éclectique, ainsi que par un forum des droits de l’Homme, l’ensemble ouvert à tous les publics.

Mehdi Ouassat
Mardi 12 Avril 2016

Le Festival Gnaoua et musiques du monde sera de retour pour une 19ème édition. Ainsi, du 12 au 15 mai 2016, c’est toute la ville qui sera habitée par  la musique gnaoua additionnée à toutes les musiques du monde. Les festivités commenceront par un concert hommage à l’inoubliable Mahmoud Guinea, et au percussionniste sénégalais Doudou N’diaye Rose surnommé «le magicien des rythmes». Mokhtar Guinea frère de Mahmoud, sera rejoint par 12 percussionnistes enfants de Doudou pour une fusion en hommage aux anciens et à l’Afrique des talents, sublimée par la voix profonde de la diva du Sahara : Rachida Talal. 
Pour cette 19ème édition du Festival Gnaoua et musiques du monde,  et à l’instar des précédentes, les musiciens du monde viendront à la rencontre des Gnaoua, dans un esprit de partage et de dialogue. «Cette année encore, des concerts  solos aux fusions, des soirées acoustiques aux lilas, des rencontres aux conférences, la programmation suivra la même ligne des éditions précédentes : qualité, authenticité et partage seront de  nouveau à l’ordre du jour », précisent les organisateurs.  Les concerts proposés feront ainsi l’équilibre entre gnaoui, jazz et découvertes musicales. Des artistes de talent se produiront tous les soirs sur la Place Moulay El Hassan, désormais emblématique du festival, dans des lieux mythiques de la ville, sur la plage, etc. 
Le festival sera l’occasion de découvrir ou redécouvrir de grands noms du jazz, des artistes qui ont redéfini le  jazz en développant un style unique, en proposant une vision intelligente selon une culture, un vécu, un besoin. De Randy Weston, à Jamaaladeen Tacuma, en passant par Christian Scott et Jeff Ballard Trio. 
Randy Weston a été le pionnier de la fusion gnaoua‐jazz avec son complice de Tanger Maâlem Abdallah El Gourd. Randy compose depuis maintenant près de soixante ans  dans un style caractérisé par une synthèse de musique africaine et de jazz américain. Randy a joué avec les plus grands comme Duke Ellington, Count Basie ou encore Thelonious Monk, dans le monde du jazz ; il a su faire une vraie place aux Gnaoua. 
Après Marcus Miller et Richard Bona pour ne citer qu’eux, la basse sera encore une fois un des instruments phare du festival, et quoi de plus normal au monde du gembri. «Ce festival est un réel laboratoire de fusions musicales et nous tenons à ce qu’il continue d’en être ainsi. Nous protégeons cette spécificité et cette authenticité qui caractérisent cet événement, qui lui donnent du sens et de la crédibilité. Les stars du festival, ce sont avant tout les Gnaoua», explique Neila Tazi, productrice du festival. 
Le festival c’est aussi celui de l’avant-garde du jazz et des musiques du monde. Il accueillera pour la première fois au Maroc une étoile montante, le trompettiste Christian Scott. Un génie de la trompette à ne manquer sous  aucun prétexte. Vous retrouverez aussi les passionnants Hoba Hoba Spirit qui ne sont plus à présenter  et vous découvrirez,  dans cette veine énergique, Blitz the Ambassador. Originaire du Ghana, leader d’un nouveau mouvement musical, mélangeant sonorités africaines, comme l’Highlife et l’Afrobeat, avec un son hip hop lourd et originel, Blitz The Ambassador ne transforme pas seulement le paysage musical, il amène une nouvelle voix au monde. 
Toujours en marge de la programmation musicale, la ville vivra aux rythmes de l’art, de la culture. L’hommage  aux anciens sera aussi mis en lumière par le travail du talentueux Hassan Hajjaj à travers une exposition  intitulée «  Colors of gnaoua ». Le festival se clôturera sur un concert hommage rendu à Tayeb Sadiki grand témoin et acteur de la naissance de groupes qui ont révolutionné la musique marocaine pendant les années 70 comme Nass El Ghiwane, Lamchaheb ou Jil Jilala. Ce concert sera dirigé par le fondateur de l’un de ces groupes mythiques en la personne de Mohamed Derham qui sera rejoint par Nabil El Khaldi, Omar Sayed et Maâlem Mustapha Baqbou.
Il est, par ailleurs, à rappeler que cette année, l’ouverture ne dérogera pas à la règle et offrira à son public une véritable fête des sens. En effet, chaque année, l’ouverture du Festival Gnaoua et musiques du monde d’Essaouira est un ravissement visuel et musical et donne, en beauté, le coup d’envoi des festivités. L’emblématique parade, colorée et représentative des traditions musicales marocaines, traversera la ville et emmènera son public jusqu’à la Place Moulay El Hassan qui accueillera le concert inaugural.




 


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