​Mehdi Bentriia: Je suis passionné par l’histoire oubliée de l’Afrique


Libé
Mardi 11 Mai 2021

Mehdi Bentriia est un jeune artiste de Grenoble, originaire d’un quartier de la périphérie. Il travaille avec des jeunes qui s’élèvent contre l’image stéréotypée que certains médias franç ais véhiculent des jeunes de banlieue. Il a choisi YouTube pour diffuser ses oeuvres. Son film Creuse en profondeur a été sélectionné parmi les 10 lauréats de la cinquième édition du concours «Filme ton quartier» de France 3. Dans cet entretien avec Libé, il nous parle de son travail et de son lien avec le Maroc.

Libé : Votre web série sera exclusivement un travail sur la toile. Pourquoi ce choix ? Est-ce le contexte de la crise du coronavirus et son impact sur la vie culturelle ?
Mehdi Bentriia :
Non, c’est un projet que j’ai imaginé depuis longtemps, bien avant la crise sanitaire. Cela fait plus de 4 ans que je travaille dessus avec mon associé et mon équipe. Nous voulions transmettre une œuvre facile d’accès et qui nous représente bien. C’est pour cette raison que nous avons choisi YouTube comme moyen de diffusion.

Faire parler de jeunes talents pour la première fois face à la caméra n’est-il pas un choix risqué ?
C’est risqué, mais je suis un jeune talent moi aussi. J’ai voulu donner de la chance à des personnes qui n’ont jamais eu d’opportunités... J’ai donné beaucoup de rôles à des jeunes de mon quartier, mes proches... Ce projet est fait en famille, c’est ce que j’aime... On n’obtient jamais rien sans risques, surtout de la d’où je viens.

Pouvez-vous nous parler de votre expérience pour la télévision ?
J’ai réalisé plusieurs courts métrages qui ont été primés dans des festivals, notamment dans un festival de France télévision. Je n’ai jamais voulu faire de la télé ou m’engager avec une production pour le moment. Comme je l’ai dit, j’aime être en famille, j’aime mon indépendance. C’est ce qui me permet d’être spontané et authentique dans ce que je fais. En revanche j’ai maintenant plus de 7 ans d’expériences dans l’audiovisuel.

Comment voyez-vous le cinéma aujourd’hui en France ?
Le cinéma français a ses qualités et ses défauts... Avec des budgets limités, on arrive quand même à sortir des films sérieux. En revanche, je suis beaucoup influencé par la culture américaine, surtout depuis mon aventure à Toronto. C’était une belle expérience qui m’a marqué et qui m’a fait découvrir un lifestyle et une culture que j’aime. Cela se ressent dans mes réalisations. Je me suis lancé dans le cinéma parce que je ne voyais pas ce que j’amais sur nos écrans.

Quel rapport avez-vous avec le Maroc, pays d’origine de vos parents ?
Y avez-vous des projets ou est-ce juste un lien familial ? Le Maroc est mon pays également, j’ai la double nationalité. Je suis quelqu’un de très curieux et je suis passionné par l’histoire oubliée de l’Afrique. Donc j’étudie ma propre histoire, l’histoire de ma famille, l’histoire de ma communauté. Cela me touche, je suis très attaché à mes racines. J’ai plusieurs projets en tête que je souhaiterai réaliser au Maroc, et j’aimerai vraiment faire avancer le pays dans l’art qui est le mien.
Paris : Entretien réalisé par Youssef Lahlali


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