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​Les petits porteurs montent au créneau contre la CGI

La grogne ne cesse de s’amplifier depuis le lancement de l’OPR de CDG Développement

Jeudi 4 Décembre 2014

​Les petits porteurs montent au créneau contre la CGI
Le milieu économique et financier est encore ébranlé suite au scandale de la Compagnie générale immobilière (CGI), entreprise marocaine opérant dans le secteur du bâtiment et filiale du groupe CDG.
L’affaire de la CGI, qui vient d’entamer récemment son retrait de la Bourse de Casablanca, continue ainsi de faire des remous. En fait, la holding CDG Développement avait déposé auprès du Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) le 21 novembre dernier, un projet d'offre publique de retrait (OPR) sur les titres CGI. De ce fait, l'autorité de marché dispose de dix jours ouvrables pour statuer sur le projet. Les prémices de cette OPR risquent de faire beaucoup d’éclats puisqu’à l'issue de cette initiative justement, la CGI a l'intention de demander sa radiation de la Bourse de Casablanca. 
Pour rappel, les faits remontent au jour où l’histoire de Madinat Badès d’Al Hoceima explose en août dernier. Ainsi, ce complexe résidentiel de plus de 2000 logements, comptant parmi les nombreux projets lancés par la CGI dans le Nord du pays et qui bénéficie d'une attention particulière du Souverain, s'est avéré, selon toute vraisemblance, être un flop technique et financier. 
En effet, à l’époque déjà, des clients mécontents avaient saisi S.M le Roi Mohammed VI, qui a ordonné une enquête par l'inspection générale des finances, l'inspection générale de l'administration territoriale ainsi que la brigade nationale de la police judiciaire. Résultat des courses, l’enquête suit toujours son cours et les responsables, en l’occurrence, les directeurs et de la CDG et de la CGI n’assument plus leurs fonctions et sont toujours mis en cause.
Dans la foulée et toujours en parlant de mécontentement, une grogne a également été constatée du côté des petits porteurs qui tirent à boulets rouges sur le promoteur immobilier. En fait, cette offre n’est pas pour les satisfaire. Et à juste titre. En effet, cotée actuellement à 725 dirhams, l'action CGI était introduite en Bourse à 952 dirhams (le 10 août 2007) et s'échangeait à plus de 2500 dirhams il y a même un peu plus de trois ans. Ainsi, beaucoup de petits porteurs sont entrés à ce niveau de prix, et n'accepteront pas de sortir dans les conditions actuelles du marché.
En décodé et d’après les remontrances du site en question, l’affaire Badès a eu le mérite de dévoiler « la contradiction entre la mission d’intérêt public pour une société jugée étatique et la cotation en Bourse. En particulier, cette dernière est synonyme de maximisation des profits  dans l’intérêt quasi-exclusif des actionnaires.»
Et à la même source d’ajouter qu’en effet, les commentaires de certains observateurs ou responsables notamment sur la cherté des logements vendus par la CGI, ont mis en lumière le statut ambigu du promoteur immobilier. Ainsi, précise-t-on sur le forum, eu égard au statut de la filiale de la CDG (à 75%), certains observateurs considèrent la CGI comme une société publique, devant privilégier l’intérêt général sur la maximisation de sa rentabilité. De même, comme sa maison mère (la CDG), elle devrait s’investir dans des projets que le privé ne peut porter à cause de la lourdeur des investissements. Aussi, elle devrait s’impliquer dans des projets sociaux à faible rentabilité, pour remplir la mission publique de lutte contre l’habitat insalubre. De fil en aiguille, l’on a relevé que la CGI baigne dans une totale contradiction entre son rôle et sa stratégie. D’où les deux options dont dispose la compagnie pour résoudre cet imbroglio. La même source fait état d’une première qui est une scission des activités de la CGI en deux avec la poursuite de la cotation de la partie commerciale et le rachat par la CDG de la partie consacrée aux projets d’intérêt général. Quant à la seconde option, précise-t-on, elle mène naturellement à une radiation de la CGI avec une OPR, sachant que le cours actuel est inférieur de 24% par rapport au cours d’introduction en Bourse en juillet 2007.
«La majorité avait acheté au moment de l’euphorie, les gens croyaient mordicus en la Bourse. Comme c’est une entreprise étatique, ils pensaient pouvoir avoir confiance », lance l'un des participants au forum de la Bourse de Casablanca, dont une page est dédiée à l'OPR CGI.
Pavé dans la mare, la confiance semble ne plus régner comme il se doit. Preuve en est par ce dernier épisode CGI pour le marché boursier. Introduite, rappelle-t-on, en 2007, la CGI qui pesait plus de 13 milliards de dirhams en Bourse avant sa suspension a été finalement «grillée» par des Marocains résidant à l’étranger (MRE) de retour au pays, qui ont pointé du doigt ce promoteur…C’est le wait and see du gendarme de la Bourse qui prévaut maintenant. En effet, le CDVM continue d’examiner la recevabilité de ce projet. 

Meyssoune Belmaza

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