​Carol Mansour : Rien ne va changer dans le monde post-pandémie


Mardi 30 Juin 2020

​Carol Mansour : Rien ne va changer dans le monde post-pandémie
La réalisatrice libanaise, Carol Mansour, estime que “rien ne va changer” dans le monde après la pandémie de Covid-19, malgré les opportunités qui se sont présentées pendant cette crise. Lors d’un entretien avec l’AFP via l’application Zoom, elle explique que les restrictions liées à l’épidémie ont fait émerger “une dimension personnelle” dans son travail et l’ont poussée à regarder autrement sa ville, Beyrouth, “devenue la ville des chats”. L’avenir du cinéma reste selon elle en suspens: C’est comme si “nous avions appuyé sur pause” depuis l’apparition du virus. “Mais j’ai très peur de ce qui se passera après le retour à normale” car la crise “ne nous a apparemment rien appris”. “Les régimes (politiques) restent inchangés. Voyez ce qui se passe en Amérique et dans d’autres pays (...) Je pense que nous retournerons rapidement là où nous étions et peut-être pire”, tant que “3% de la population mondiale, c’est-à-dire ceux qui nous gouvernent”, dominent la planète. La plus grande peur de la réalisatrice est de n’avoir rien appris de la crise. “Peut-être que le ciel et les rivières se sont un peu assainies, mais si la crise ne nous change pas, je ne sais pas ce qui le pourrait.”
En collaboration avec le site d’information libanais Daraj —qui traite les thématiques liées aux droits des femmes, des minorités, de l’environnement et du changement climatique—, Mme Mansour a produit deux courtes vidéos sur l’épidémie, dont l’une sur son père, décédé des suites du Covid-19 au Canada où il habitait.
“Chaque jour, nous entendons parler du nombre de personnes décédées, mais je n’aurais jamais imaginé que mon père serait l’un de ces chiffres”, déclare-t-elle dans le premier court-métrage.
Dans la deuxième vidéo, la cinéaste souligne les contradictions entre “ses espoirs et ses préoccupations” dans sa ville affectée par les restrictions. “Beyrouth est laide”, soutient Carol Mansour, “à cause de la construction aveugle, de la prolifération d’immenses centres commerciaux et des démolitions de vieux bâtiments”. Mais cela “a changé” avec l’épidémie. Elle explique qu’au pic de l’épidémie, elle pouvait se promener dans des rues d’habitude bondées, “seule parmi les chats”, car avec le confinement, Beyrouth “est devenue la ville” des matous. “Beyrouth est-elle devenue belle ou le calme l’a-t-il embellie?”, s’interroge-t-elle.
Connue pour ses films documentaires, la réalisatrice libanaise aux origines palestiniennes a remporté plusieurs prix internationaux, dont le prix du meilleur documentaire au Festival international du film de New Delhi pour “La Palestine, de fil en aiguille”. 


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