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«Ecrire le récit de mon arrestation, mon incarcération, les tortures et les mauvais traitements, a représenté pour moi une véritable mise à l'épreuve de ma stabilité mentale et de mes capacités intellectuelles», écrit Dr Mhamed Lachkar.
Pourtant, conscient de la nécessité de partager ce témoignage à la fois sombre et précieux, mais aussi dans un souci de solder une bonne fois pour toutes ce « terrible » passé qui continue à troubler sa conscience, ce médecin de carrière a choisi de prendre sa plume. Donnant ainsi lieu à une œuvre empreinte d'émotions, pleine d'enseignements et (surtout) débarrassée de tout exhibitionnisme. « J'ai décidé de parler pour décrire une réalité nue et sans maquillage », souligne-t-il. Un exercice « pénible » qui n'aura pas toujours été aisé au point qu'il aura fallu peu pour que l'auteur s'y résigne.
Disponible dans les librairies au Maroc depuis le 27 septembre, "Courbis: mon chemin vers la vérité et le pardon" (255 pages) décrit l'enfer qu'a connu l'auteur avec des centaines d'autres détenus dans l'un des centres de détention secrète de l'époque des années de plomb. Et que l'auteur qualifie de « mouroir ».
Une procession intellectuelle et de mémoire, c'est le cas de le dire. « Je me trouvais face à des sentiments contradictoires. J'allais être contraint de faire visiter une partie de ma vie, non seulement à mes enfants et aux miens mais aussi au grand public. Les inviter à s'introduire dans les coulisses d'une partie particulièrement sensible de ma vie. Vue de loin, ce n'est qu'un détail: six mois sur soixante ans. Mais vue de près cela change tout », explique-t-il.
« Mon objectif à travers l'écriture de ce livre est d'abord un objectif militant. Je tiens à partager mon expérience avec les autres, tous les autres. Le côté financier et matériel ne m'intéresse pas du tout, il en est de même de la notoriété », écrit-il dans Mediapart (journal d'information numérique et participatif).
Si l'auteur reconnaît n'avoir pas eu grand mal à retrouver ses souvenirs, l'idée de retourner explorer son passé, « voyager dans ma mémoire pour aller y fouiller et retrouver ces événements», semble avoir longtemps pesé sur sa conscience. Et voire sa décision d'écrire.
Qu'est-ce qui est avouable ? Qu'est-ce qui est publiable ? Sur quels points devrais-je s'étendre ? Que dois-je retenir ? Comment évoquer certaines questions sans que je sois submergé par l'émotion ? Car, toutes ces interrogations et bien d'autres ont longtemps taraudé l'auteur. Tant il est vrai que « certaines images qui ressurgissent de ce passé lointain continuent à me choquer encore aujourd'hui », avoue-t-il soulignant qu'il « cherche à travers ce travail qu'à retrouver la quiétude et la paix».
Une des appréhensions de l'auteur aura été aussi la difficulté à parler des autres. Ce récit relate des histoires « des êtres vivants, ou même des morts que j'ai côtoyés, que j'ai chéris. J'ai peur de trahir leurs pensées et leurs sentiments. Peur de mal les interpréter. Peur surtout de les mettre en scène malgré eux. C'est un exercice combien difficile qui demande beaucoup de distanciation mais qui paraît nécessaire pour moi. J'en parle pour reconnaître tout ce qu'ils m'ont apporté et surtout pour leur rendre hommage ».
Comme le suggère son titre, ce livre de 255 pages est aussi un cheminement vers le pardon. Sur ce point, l'auteur précise que « je n'ai pas l'intention de régler mes comptes avec quiconque. Je ne nourris aucun sentiment de soif ou de vengeance. Je n'ai jamais ressenti de la haine pour mes tortionnaires ».
Si le livre consacre autant de pages à raconter son "enterrement" dans cette geôle, le lecteur appréciera aussi quelques réflexions personnelles de l'auteur. Et certains passages intimes qui sont apparus à ce dernier indispensables « pour mieux saisir la portée réelle de mon aventure humaine. Une belle leçon pour ne pas perdre l'espoir même dans les circonstances les plus extrêmes et les plus cruelles de la vie », dit-il.
Pour la petite histoire, la couverture du livre est l'œuvre de la fille de l'auteur, Jihad, étudiante en communication visuelle à Paris.
Pourtant, conscient de la nécessité de partager ce témoignage à la fois sombre et précieux, mais aussi dans un souci de solder une bonne fois pour toutes ce « terrible » passé qui continue à troubler sa conscience, ce médecin de carrière a choisi de prendre sa plume. Donnant ainsi lieu à une œuvre empreinte d'émotions, pleine d'enseignements et (surtout) débarrassée de tout exhibitionnisme. « J'ai décidé de parler pour décrire une réalité nue et sans maquillage », souligne-t-il. Un exercice « pénible » qui n'aura pas toujours été aisé au point qu'il aura fallu peu pour que l'auteur s'y résigne.
Disponible dans les librairies au Maroc depuis le 27 septembre, "Courbis: mon chemin vers la vérité et le pardon" (255 pages) décrit l'enfer qu'a connu l'auteur avec des centaines d'autres détenus dans l'un des centres de détention secrète de l'époque des années de plomb. Et que l'auteur qualifie de « mouroir ».
Une procession intellectuelle et de mémoire, c'est le cas de le dire. « Je me trouvais face à des sentiments contradictoires. J'allais être contraint de faire visiter une partie de ma vie, non seulement à mes enfants et aux miens mais aussi au grand public. Les inviter à s'introduire dans les coulisses d'une partie particulièrement sensible de ma vie. Vue de loin, ce n'est qu'un détail: six mois sur soixante ans. Mais vue de près cela change tout », explique-t-il.
« Mon objectif à travers l'écriture de ce livre est d'abord un objectif militant. Je tiens à partager mon expérience avec les autres, tous les autres. Le côté financier et matériel ne m'intéresse pas du tout, il en est de même de la notoriété », écrit-il dans Mediapart (journal d'information numérique et participatif).
Si l'auteur reconnaît n'avoir pas eu grand mal à retrouver ses souvenirs, l'idée de retourner explorer son passé, « voyager dans ma mémoire pour aller y fouiller et retrouver ces événements», semble avoir longtemps pesé sur sa conscience. Et voire sa décision d'écrire.
Qu'est-ce qui est avouable ? Qu'est-ce qui est publiable ? Sur quels points devrais-je s'étendre ? Que dois-je retenir ? Comment évoquer certaines questions sans que je sois submergé par l'émotion ? Car, toutes ces interrogations et bien d'autres ont longtemps taraudé l'auteur. Tant il est vrai que « certaines images qui ressurgissent de ce passé lointain continuent à me choquer encore aujourd'hui », avoue-t-il soulignant qu'il « cherche à travers ce travail qu'à retrouver la quiétude et la paix».
Une des appréhensions de l'auteur aura été aussi la difficulté à parler des autres. Ce récit relate des histoires « des êtres vivants, ou même des morts que j'ai côtoyés, que j'ai chéris. J'ai peur de trahir leurs pensées et leurs sentiments. Peur de mal les interpréter. Peur surtout de les mettre en scène malgré eux. C'est un exercice combien difficile qui demande beaucoup de distanciation mais qui paraît nécessaire pour moi. J'en parle pour reconnaître tout ce qu'ils m'ont apporté et surtout pour leur rendre hommage ».
Comme le suggère son titre, ce livre de 255 pages est aussi un cheminement vers le pardon. Sur ce point, l'auteur précise que « je n'ai pas l'intention de régler mes comptes avec quiconque. Je ne nourris aucun sentiment de soif ou de vengeance. Je n'ai jamais ressenti de la haine pour mes tortionnaires ».
Si le livre consacre autant de pages à raconter son "enterrement" dans cette geôle, le lecteur appréciera aussi quelques réflexions personnelles de l'auteur. Et certains passages intimes qui sont apparus à ce dernier indispensables « pour mieux saisir la portée réelle de mon aventure humaine. Une belle leçon pour ne pas perdre l'espoir même dans les circonstances les plus extrêmes et les plus cruelles de la vie », dit-il.
Pour la petite histoire, la couverture du livre est l'œuvre de la fille de l'auteur, Jihad, étudiante en communication visuelle à Paris.