Vernissage de l’exposition “Paradoxart: l’art au service de l’entendement” de l'artiste maroco-allemand Nacir Chemao


Libé
Dimanche 7 Mai 2023

Le vernissage de l'exposition "Paradoxart: l’art au service de l’entendement" de l’artiste maroco-allemand Nacir Chemao a eu lieu, jeudi, à l’Espace Rivages de la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger, à Rabat.

Organisée du 04 mai au 03 juin 2023 et conçue pour être une rétrospective qui retrace les différentes étapes qui ont marqué le parcours artistique de Nacir Chemao, cette exposition est une invitation au voyage entre les couleurs et les tons.

A travers ses œuvres, l’artiste Nacir Chemao reflète son tempérament, à savoir “un homme libre et authentique”, d’où sa quête à vouloir perpétuellement trouver, pour ses créations, de “nouvelles formes et de nouveaux styles”, souligne le professeur universitaire Mounir Zouiten en présentant l’artiste.

Son savoir-faire et son vouloir-faire lui ont permis de s’inscrire dans plusieurs styles structuraux et formes d'expressions tels “l’art conceptuel, le néoréalisme, les formes rectilignes ou arrondies, les formes aux contours curvilignes, etc., avec, pour chacune des créations, une caractéristique originale et distinctive”.

Dans sa démarche artistique, Chemao a toujours privilégié la méthode consistant à observer des situations antinomiques et des paradoxes pour tenter de les surmonter "plastistiquement" en transcendant leur simultanéité, donnant ainsi naissance au “Paradoxart”, qu’il qualifie comme étant “une philosophie esthétique qui réhabilite l’éthique artistique dans les arts plastiques”.

S'efforçant de dégager du sens à partir des paradoxes qu’il soumet à ses investigations créatives, Chemao cherche à établir et à imposer sa propre grammaire et ses propres critères par “son langage plastique en transcendant les non-sens des paradoxes anti-art”.

Dans son travail artistique, l’artiste accorde une place prépondérante à l’éthique, se nourrissant par sa déontologie pour perpétuer “ses principes de l'ouverture, de la beauté, de la bonté et du vrai”, qu’il illustre avec brio à travers ses multiples oeuvres catégorisées en “séries”, à savoir la série industrie-nature (1986), la série des silhouettes (1986-1989), la série jazz (1990), la série du jaune paradoxart (1990-2000), la série du style « Bombas » (2000-2005), la série des toiles bleues (2005-2010), la série des chevaux (2010-2015) et la série des arbres (2015-2023).

 “Dans mes séries, il y a, en principe, un commencement et une fin”, a indiqué l’artiste dans une interview accordée à la Fondation Hassan II des Marocains résidant à l’étranger, précisant qu’il revient constamment aux séries représentant les chevaux, les silhouettes, les médinas et les arbres, parce qu’elles sont, à ses yeux, de puissants leitmotivs où l’artiste se sent “libre et serein".

“Mon approche de l’art et ma démarche esthétique me sont toujours suggérées par mon incessante quête du savoir philosophique, ethnologique, social et mystique”, a-t-il expliqué dans la même interview.

 “Nous vivons constamment avec des paradoxes, dans un monde marqué par l’entrechoque entre les cultures et les valeurs, c’est pourquoi je milite à travers mes œuvres pour remettre l’éthique au cœur des débats”, a relevé l’artiste dans une déclaration à M24, la chaîne d’information en continu de la MAP.

Refusant de se cantonner à un “style particulier” et à une palette de couleurs spécifiques, l’artiste a dit vouloir exprimer ses idées “en toute liberté” à travers ses œuvres, qui respirent l’émancipation, à travers des techniques et des matériaux différents comme le sable.

Avec une approche conceptuelle qui suit une quête et une curiosité créative, l’artiste introduit son interprétation plastique pour aborder des thèmes ou des questionnements philosophiques.

Né en 1954 à Sidi Kacem au Maroc, Nacir Chemao est un artiste plasticien qui a participé à plusieurs expositions au Maroc et à l’étranger, dont l’exposition du mouvement Art Paradoxart en Allemagne sur les cimaises de la formation des cadres au ministère de l’Intérieur (1989), l’exposition des œuvres Paradoxart, Galerie Cubus à Duisburg et Galerie Haus à Henkel KG, Düsseldorf (1988) et l’exposition des premières toiles allemandes au siège de l’Association régionale de Bouregreg, à Salé (1987).


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