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« Cette exposition évoque incontestablement un mouvement dont la principale thématique porte en elle, grâce, beauté et volutpté", écrit l'artiste Abdelatif Habib dans une note de présentation de l'exposition.
Il s’agit d’un thème très prisé, notamment par les peintres orientalistes agissant entre imaginaire et réalité. Son œuvre à lui, porte en elle, tout ce qu’il y a de pudique et conventionnel pour une société récemment sensibilisée à la peinture.
L'univers d'Abdelilah Chahidi est peuplé de femmes à la beauté orientale, tantôt croquées sur le vif, tantôt surgissant de l’imaginaire. En maître d'œuvre infatigable, il esquisse, orne et affectionne des silhouettes, manifestement féminines, qu'il plonge dans des ambiances feutrées, douces et brumeuses et nous livre des scènes au contenu sensuel. Ces toiles respirent les ambiances décrites par Lady Mary Wortley Montagu dans ses lettres publiées en 1717 et qui ont tant inspiré Ingres dans ses compositions.
Telle une obsession, son vœu constant de sublimer la beauté d’une femme en devenir ou de souligner la présence d’une volupté, réelle ou imaginaire, témoigne de ce goût oriental hérité aussi du contact de l'époque des Croisades avec le monde arabo- musulman. Alors que le travail de Douieb est un vrai jeu entre la présence et l’absence du corps de la femme, tantôt peinte, tantôt à peine évoquée.
Lorsqu'on examine objectivement leurs œuvres, elles nous révèlent une surface plastique dédiée à la recherche d’effets de matière contrôlés ou non et à l’expérimentation de nouveaux médiums. Les deux styles, malgré les quelques nuances, se traduisent souvent par la présence de grandes surfaces colorées ou translucides dotées d’échappées de matières et d’une riche facture-texture où se suggèrent et fusionnent formes délicates et fioritures.
La représentation picturale de la sensualité dans ses scènes se cristallise dans le trait épuré et dans le souci du détail consacré à rehausser l’esthétique de ses odalisques, aux contours ondulants.
Cette démarche expérimentale élaborée par les deux artistes nous offre, grâce aux additifs et à la peinture tantôt fluorescente tantôt phosphorescente, différentes visions de l’œuvre de jour ou de nuit; une façon d’ancrer en elles ce désir incessant de la femme à vouloir se révéler au regard.
Peut-on parler dans ce cas d’un acte d’intrusion dans l’intimité féminine ou d’une volonté de sublimer le corps au féminin ? Ou est-ce seulement, l’expression d’un « Autre »
inconnu pour l’homme ?
Pour Douieb et Chahidi, réitérer cet acte d’ingérence dans l’univers de la femme et en révéler des instants chargés d’émotions, de secrets et de sensualité n’est en aucun cas un acte d’intrusion mais plutôt un hommage légitimement mérité.