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Passionnée depuis son jeune âge par la musique et la chanson, Tifyur, en rifain “plus belle que la lune”, est aujourd’hui la véritable révélation de la chanson rifaine grâce à sa voix mélodieuse et son talent avéré.
Sa dernière participation au 6ème Festival méditerranéen d’Al Hoceima (26-31 juillet 2010) n’est pas passée inaperçue. En signant une belle prestation à la manière des grands artistes, la jeune Tifyur a fait son entrée dans le monde des jeunes artistes prodiges qui promettent un bel avenir à la chanson rifaine.
Née pour chanter, Iman Bousnan a un parcours semblable à celui de la plupart des jeunes artistes. Dès son jeune âge, elle a commencé à se familiariser avec l’art de la parole et les spectacles publics et a fait sa première apparition sur scène alors qu’elle était encore sur les bancs de l’école.
“J’ai commencé à chanter à l’école à l’occasion de certaines fêtes, ce qui m’a permis de me faire connaître auprès des élèves et des enseignants”, a-t-elle confié à la MAP.
Ces fêtes scolaires vont permettre à la petite Iman de se faire remarquer par des associations locales qui vont l’adopter et lui offrir l’occasion de se produire lors des rendez-vous artistiques organisés au niveau local.
Peu après, la chance sourira à la gracieuse Iman, désormais connue sous le nom de Tifyur. Elle va quitter sa ville natale pour chanter devant une assistance qui lui est étrangère : les étudiants de la faculté d’Oujda. Pour la jeune chanteuse jusqu’alors peu habituée à quitter Ibn Taieb (près de Nador), le moment était exceptionnel.
Dans une région conservatrice comme Ibn Taieb (rif central), où être chanteuse n’est pas vu d’un bon œil, le chemin artistique de Tifyur n’aurait pas été facile, sans le soutien inconditionnel et courageux de sa petite famille qui a bravé toutes les barrières sociétales pour que leur petite étale son talent d’artiste et réalise son rêve.
“Je dois beaucoup à ma famille et surtout à mon frère aîné qui m’a soutenue et était toujours à mes côtés”, a dit avec fierté Tifyur pour qui la poursuite des études reste une chose primordiale et ne s’oppose en rien à son attachement à l’art.
“Mes résultats scolaires sont excellents et je pense qu’un artiste sans niveau d’étude supérieur a peu de chance de réussir un bon parcours artistique”, a-t-elle souligné, regrettant par ailleurs l’absence de conservatoire de musique, dans sa région où les jeunes peuvent s’initier à la musique.
La rencontre de Tifyur avec Abdelaziz El Bakkali, un jeune guitariste autodidacte, constituera un tournant décisif dans le parcours de la jeune Iman.
En effet, Abdelaziz, un autre passionné de l’art, et Tifyur vont aussitôt travailler ensemble et créer un groupe qui portera le nom de “Tifyur “.
Depuis, le groupe dont les membres sont tous des musiciens autodidactes, participe à des festivals locaux et nationaux et anime des concerts, aussi peu nombreux soient-ils et pour la plupart du temps gratuitement, pour se faire connaître à l’échelle nationale et, pourquoi pas se forger une place parmi les artistes connus ailleurs.
Tout en se disant satisfaits du chemin parcouru jusqu’à présent, Tifyur et Abdelaziz espèrent que d’autres festivals puissent voir le jour dans leur région, d’autant plus que ce type de rendez-vous artistiques constituent de véritables tremplins pour les jeunes artistes. Ils souhaitent également que les talents de la région soient encouragés par les différents acteurs notamment les médias.
Bien que Tifyur s’inspire dans tous ses tubes du folklore musical et du patrimoine oral rifains, elle affirme avoir forgé un style artistique propre où l’authenticité de l’art traditionnel amazigh est hissée par les sonorités et les instruments modernes.