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Sénégal: lacunes actuelles, flou futur

Samedi 28 Janvier 2012

Le Sénégal s'est fait sortir dès le premier tour de la CAN-2012 au bout de deux défaites en autant de matches, entre manque d'efficacité, de mental et d'implication, plongeant l'avenir du sélectionneur Amara Traoré et de son groupe dans le flou.
Dans l'ensemble, le Sénégal s'est procuré un grand nombre d'occasions et n'en a converti que deux. Un drôle de constat quand on voit le secteur offensif des Lions, avec Ba (15 buts avec Newcastle), Papiss Cissé (9 avec Fribourg), Sow (6 avec Lille et 25 la saison dernière, meilleur buteur du Championnat de France) ou encore Ndoye (meilleur buteur du Danemark en 2011 avec 25 buts).
Un peu comme la France éliminée au premier tour du Mondial-2002 alors qu'elle avait les meilleurs buteurs des championnats de France (Djibril Cissé), d'Angleterre (Henry) et d'Italie (Trezeguet)...
La faute à pas de chance, selon les Lions. "On a tout essayé, il n'y a que le ballon qui ne voulait pas entrer, a estimé Traoré au lendemain de la débâcle. C'est un match qui entrera dans l'histoire de la CAN ! On a eu tous les principes offensifs, mais ça n'a pas voulu entrer".
Mais le Sénégal a fait preuve de friabilité au niveau mental, et n'a jamais semblé pouvoir rattraper les vingt minutes d'absence inaugurales contre la Zambie (défaite 2-1). Les ratés sur les multiples occasions face à la Guinée Equatoriale mercredi (défaite 2-1) ont suscité un certain découragement, dont a profité le Nzalang.
Si le mental a failli, c'est aussi à cause des leaders. Niang et Diawara n'ont pas assumé ce rôle qui leur revenait, se montrant peu impliqués dans la vie de groupe, et les vrais leaders de vestiaire auront été soit des remplaçants (Diakhité et Daf), soit un Mangane d'un naturel réservé.
"Trop beaux"
Péché de jeunesse et d'inexpérience d'une grande partie du groupe qui disputait sa première CAN, comme le staff le prétend? Les contre-exemples pullulent, comme le Ghana et sa classe biberon finaliste en 2010.
Suffisance, peut-être? L'excellent parcours de qualifications a pu dégager un excès de confiance. Le président de la Fédération sénégalaise, Augustin Senghor, a émis l'hypothèse que les Lions se soient vus "trop beaux". "Il ne suffit pas de battre le Cameroun pour être considéré comme le favori ou le meilleur d'Afrique", a-t-il lancé.
Le séisme de l'élimination remet forcément en cause le processus de reconstruction entamé en 2008, lorsque les Lions avaient déjà subi pareille avanie, entraînant un renouvellement profond à tous les étages du football sénégalais.
Si le sort de Traoré est désormais soumis à une "évaluation" ultérieure de la part de la Fédération, il est néanmoins sur la sellette. "Ce serait raconter des histoires que de dire qu'il a atteint l'objectif, assure son président. S'il faut s'en séparer, nous le ferons, si malgré cet échec Amara peut continuer, nous ne nous gênerons pas pour l'assumer".
"Il y a un contrat et l'envie de continuer, mais ce n'est pas à moi d'apprécier", répond en écho le sélectionneur. Qui se projette déjà vers les qualifications pour la CAN-2013 en Afrique du Sud. "Dans notre malheur, on a la chance de pouvoir rebondir vite". Avec ou sans lui?

La gazette

Responsabilités. Le président de la Fédération sénégalaise, Augustin Senghor, a déclenché un éclat de rire parmi les journalistes présents à sa conférence de presse jeudi. La question était de savoir qui étaient les responsables de l'élimination la veille des Lions de la Téranga. Réponse: "C'est d'abord la Zambie et la Guinée Equatoriale!".
Chat noir. "Il faut tuer le chat noir qui nous poursuit", a lancé le sélectionneur du Sénégal Amara Traoré, en référence à la série (en cours) des quatre derniers matches, laborieux, de s Lions de la Téranga. "Le dernier match remporté par le Sénégal à une Coupe d'Afrique des nations remonte à 2006", a-t-il aussi souligné. Une manière de relativiser son échec ?
Félicitations. Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a félicité jeudi son "cher frère", le président Teodoro Obiang, pour la "brillante victoire" de la Guinée Equatoriale contre le Sénégal (2-1) et "son historique qualification". Ali Bongo assure avoir suivi la rencontre avec "passion" et adresse ses "encouragements" aux Equato-Guinéens, leur souhaitant d'aller "le plus loin possible dans la compétition sportive que nous co-organisons". "Je me félicite que de telles manifestations sportives soient l'occasion de fraternité entre les peuples", conclut-il. Si les deux pays, producteurs de pétrole, ont trouvé un terrain pour l'organisation de la CAN, ils entretiennent parfois des relations tendues notamment en raison d'un différend frontalier sur l'îlot de Mbanié situé au large du Gabon.
Chaussettes. L'Angola a débuté son match contre le Soudan à dix. Le milieu Gilberto n'avait pas revêtu les chaussettes aux couleurs des Palancas Negras et a mis trois bonnes minutes avant d'entrer en jeu, l'arbitre mauritanien Ali Lemghaifry ne l'ayant pas attendu pour donner le coup d'envoi de la rencontre.

Ils ont dit

François Zahoui (sélectionneur de la Côte d'Ivoire): "Ce qui était important, c'était d'atteindre l'objectif et de gagner le match. On était face à un adversaire déterminé à 200% qui avait perdu son premier match. Ils nous ont posé des problèmes mais on a été calmes, patients. Il fallait être serein en défense et ne pas faire n'importe quoi. Je suis satisfait. Il y a des choses à améliorer mais on avance pas à pas. J'ai des joueurs qui ont de l'expérience et qui savent que le plus important c'est de ramener la coupe. On essaye de ne pas négliger le jeu mais quand on mène, on essaye de ne pas se jeter à l'abordage et de respecter l'équilibre de l'équipe. On n'encaisse pas de buts et on sait qu'une équipe avec une bonne base défensive va loin en Coupe d'Afrique."

Paulo Duarte (sélectionneur du Burkina Faso): "On a fait le match parfait, un grand match contre une grande équipe. On a contrôlé le match et on est le vainqueur moral mais on perd sur une erreur défensive et un but contre notre camp. On a fait deux grands matches mais on a zéro point. La Côte d'Ivoire n'a rien montré."

José Vidigal (sélectionneur de l'Angola): "C'était un match intéressant. On a mené deux fois au score mais malheureusement, les Soudanais ont réussi à chaque fois à égaliser. On a quand même été réaliste et on a bien suivi nos principes de jeu. C'est une compétition très difficile avec de très bons joueurs, certains font même partie des meilleurs du monde. On a déjà 4 points et on va continuer à nous battre pour remplir notre objectif. C'est normal que le Soudan ait pris plus de risques, nous, on avait déjà assuré nos 3 premiers points. On est resté concentré mais on a commis des erreurs. C'est un résultat équitable. On garde notre destin en main et on garde toutes nos chances de qualification."

Mohamed Abdallah (sélectionneur du Soudan): "On a débuté en attaquant parce que pour survivre dans cette compétition, on était obligé de gagner. On connaissait bien cette équipe, on l'avait jouée en demi-finales de la CHAN et je voulais que l'on mette l'accent sur un jeu d'attaque. On encaisse le premier but sur une grosse erreur défensive, le 2e sur un penalty mais mes joueurs n'ont pas assez d'expérience. Je suis heureux que l'on ait réussi à revenir deux fois au score. En fin de match, on a même eu plusieurs grosses occasions."

Libé

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