SNRT : A quand la réforme ?


L
Samedi 9 Janvier 2010

Dire que la télévision au Maroc, du moins les chaînes faisant partie du pôle de la SNRT, marginalise l’art et la culture marocains, est une lapalissade. Mais chercher à en comprendre les raisons, les tenants et aboutissants, relève de la gymnastique d’esprit.
En effet, jamais la télévision marocaine n’est arrivée à un  tel stade  de             même dans ses premières années d’émission et les années où le ministère de l’Intérieur y faisait la pluie et le beau temps. De nombreuses voix s’élèvent tous les jours pour dénoncer ce laisser-aller mais rien n’y fait. Les responsables, au lieu de trouver des solutions à même d’attirer le plus grand nombre de téléspectateurs comme le font les chaînes qui se respectent, se complaisent dans leur mutisme et montent rarement au créneau pour justifier l’injustifiable. On manque de moyens, dit-on. Les chaînes du pôle public sont en crise parce que les annonceurs les boudent et s’adressent à d’autres chaînes. On est allé, dans une initiative qui n’a aucune explication raisonnable à inviter des annonceurs pour demander des explications…le comble!
Les annonceurs dans tous les pays du monde et pour tous les supports cherchent en premier lieu l’impact. Et cet impact ne peut exister que si le support en question offre à ses clients une production viable et valable, résultat sine qua non pour attirer les clients potentiels. Les chaînes publiques au Maroc ne le voient pas ainsi et croient qu’elles gardent toujours le monopole alors que les temps ont changé et qu’un annonceur gagnerait beaucoup plus à passer un spot publicitaire sur une chaîne étrangère que sur une chaîne marocaine.
Pas d’émissions sérieuses susceptibles de drainer les téléspectateurs, pas de débats politiques, pas d’émissions culturelles, pas de soirées qui se respectent, rien. On se demande alors comment ces responsables entendent attirer les annonceurs.
D’une autre côté, le fait que le paysage audiovisuel profite d’une taxe que les contribuables payent, ne donne aucunement le droit aux responsables des chaînes publiques de faillir à leur devoir surtout que d’un autre côté elles bénéficient d’un apport financier de l’Etat assez considérable. Le contribuable est lésé, l’Etat aussi, au moment qu’il existe en principe des cahiers des charges à respecter et une certaine logique qui veut que la télévision soit le miroir de la société surtout lorsqu’il s’agit d’une société en pleine croissance économique et en pleine mutation sociale.
Des films mexicains, turcs, coréens et indiens à ne plus en finir. Pendant des heures et des heures, on est obligé de s’exiler, d’aller vers d’autres télés car la nôtre n’est plus la nôtre et l’on se demande si les responsables regardent les grilles des programmes proposés. C’est sûr que non. Dans le cas contraire, il serait légitime de s’interroger sur le rôle des responsables qui président aux destinées de nos chaînes télé.
Les soirées du samedi, dans le monde entier, répondent d’une logique, une seule logique : c’est le moment privilégié des membres d’une même famille pour se rencontrer autour de la télé. Ici c’est le contraire. La soirée du samedi est le moment où l’on se sépare de nos chaînes pour aller chercher ailleurs dans les chaînes étrangères. Plusieurs fois, on annonçait tambour battant un changement des grilles des programmes. Finalement, c’est seulement l’habillage qui change mais cela ne peut avoir aucune influence sur l’audience du fait que le contenu reste le même pour ne pas dire chute encore plus bas. Les deux soirées de fin d’année sur Al Oula comme sur 2M étaient un flop total alors que dans les autres chaînes c’étaient des moments inoubliables. Aujourd’hui, nos soirées sont souvent animées par de pseudo-artistes, de pseudo-présentateurs et de pseudo-humoristes. Dans les coulisses, il semble que c’est une autre paire de manches et l’intérêt personnel l’emporte sur la qualité.
Il est grand temps, pour ne pas perdre définitivement le téléspectateur marocain, de mettre en place un plan à l’instar de ceux qui ont touché le tourisme, l’agriculture, l’industrie, etc.. un plan stratégique bien élaboré de manière à répondre aux besoins toujours grandissants des Marocains qui, certes, n’ont que l’embarras du choix mais qui veulent à tout prix que ce soit leurs télévisions qui les accrochent et non pas les chaînes étrangères.                  



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