R. Kelly dépeint en “ prédateur ” sexuel au premier jour de son procès


Libé
Jeudi 19 Août 2021

R. Kelly dépeint en “ prédateur ” sexuel au premier jour de son procès

Il a longtemps échappé à la justice malgré des accusations et une réputation sulfureuse, il doit maintenant rendre des comptes: le chanteur américain R. Kelly, star déchue du R&B, a été dépeint mercredi en "prédateur" par l'accusation au premier jour de son procès pour abus sexuels à New York.

Le chanteur de 54 ans, connu dans le monde entier pour son tube "I Believe I Can fly", est apparu silencieux, parfois la tête baissée, dans la salle d'audience du tribunal fédéral de Brooklyn où il est jugé pour extorsion, exploitation sexuelle de mineure, enlèvement, corruption et travail forcé, sur une période allant de 1994 à 2018.

Selon l'acte d'accusation, R. Kelly, vainqueur de trois Grammy Awards en 1998, dirigeait un réseau qui recrutait et préparait des jeunes filles à avoir des relations sexuelles avec lui, les enfermant dans leurs chambres d'hôtel quand il était en tournée, leur demandant de porter des vêtements amples quand elles n'étaient pas avec lui, de "garder la tête baissée" et de l'appeler "papa" ("daddy").

Le chanteur est accusé d'avoir abusé de six femmes, dont des mineures.

La première victime présumée appelée à témoigner à la barre par le bureau du procureur, identifiée sous le nom de Jerhonda, a ainsi affirmé que le chanteur filmait leurs relations sexuelles quand elle n'avait que 16 ans, soit en dessous de l'âge du consentement aux Etats-Unis.

La femme aujourd'hui âgée de 28 ans a expliqué que R. Kelly lui avait dit qu'il allait la "former pour le satisfaire sexuellement".

"Nous parlons d'un prédateur (...). Un homme qui, pendant des décennies, a utilisé sa célébrité, sa popularité et un réseau de personnes à sa disposition pour cibler, préparer et exploiter des jeunes filles, garçons et femmes pour satisfaire ses envies sexuelles", a lancé, à l'ouverture des débats, la procureure Maria Cruz Melendez devant l'accusé, costume gris, cravate violette.

Elle a décrit un système sophistiqué, dans lequel R. Kelly aurait usé de "toutes les techniques du prédateur" pour approcher les mineures ou leurs familles, mais aussi utilisé son entourage, gardes du corps, chauffeurs, avocats, comptables, pour se protéger, à coups de menaces notamment.

S'il est reconnu coupable de toutes les charges par le jury, sept hommes et cinq femmes sélectionnés la semaine dernière, R. Kelly, actuellement en détention provisoire, risque de 10 ans à la prison à vie.

Le chanteur a plaidé non coupable de l'ensemble des faits qui lui sont reprochés. "Vous allez entendre toute l'histoire dans son ensemble et justice sera rendue", a promis l'une de ses avocates, Nicole Blank Becker.



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