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Prisme tactique : Des côtés sur courant alternatif

Les Marocains ont plus souvent attaqué dans l’axe. Mais c’est sur les ailes que se trouvait la solution.

Les Marocains ont plus souvent attaqué dans l’axe. Mais c’est sur les ailes que se trouvait la solution.

Lundi 8 Juillet 2019

Il sera long, cet été-là, accompagné par le cauchemar d’un huitième de finale perdu l’année d’un couronnement espéré. L’équipe nationale n’en a pas assez fait pour s’arracher à une angoisse suspendue, et le Bénin n’avait pas fait grand-chose, renforcé dans sa stratégie minimaliste et dans sa solidarité profonde même en infériorité numérique aux prolongations. Les Nationaux comme leurs supporters, retrouveront ainsi tout, de ces jours et ces nuits où la déception apparaîtra, sans prévenir à chaque instant de leur vie ordinaire. 
Si le Maroc en est là, c’est parce qu’il n’a pas été tout à fait lui-même, ou alors si, ce qui serait le signe que la formation d’Hervé Renard s’était dépassée face à la Côte d’Ivoire en phase de groupe, une victoire qui a enflammé le public et les attentes, avant d’être rejoint une semaine plus tard, par ce qu’il lui manque encore. Il n’est pas question d’affaiblir un gramme du mérite de cette équipe béninoise, disciplinée et avec une force exemplaire, mais l’EN n’a pas assez bien joué pour la battre. Quand bien même, les occasions réciproques et les jugements erronés de l’arbitre de ligne disent combien les Marocains méritaient un chouya mieux que ces larmes.  
Sur une pelouse qui n’a pas vraiment été un ennemi, les Marocains ont manqué de justesse, malgré un trio d’attaquants très impliqué. Mais le grand tournant de ce match aura été le penalty raté par Ziyech. Et puis soudain, aux prolongations, avec la sévère expulsion d’Adenon, le match ne s’est pas uniquement joué sur l’organisation ou sur la qualité technique. Mais sur le supplément d’âme. Pourtant, avant ces tournants cause de ses tourments, le sélectionneur aurait pu avoir tout vrai mais a finalement eu tout faux. Encore une fois.
En choisissant de maintenir un schéma en 4-3-3 avec deux joueurs de couloir, Hervé Renard avait visiblement en tête d’étirer au maximum le bloc béninois pour y trouver des ouvertures. Malheureusement, la titularisation sur les flancs de Ziyech et Amrabat en faux pieds, a fait que ces derniers ne se sont pas contentés de manger la ligne mais ont naturellement été attirés dans l’entonnoir de l’axe du terrain (Voir graphiques). Résultat, de longues séquences de conversation de balle face à deux lignes défensives resserrées, espacées de quelques mètres seulement, et de vaines  tentatives répétées, pour déceler l’intervalle face au balai parfaitement rodé des Béninois. 
Une situation qui souligne l’incohérence entre la stratégie mise en place par le sélectionneur et le choix des joueurs censés l’incarner. Avec des ailiers qui dézonent ainsi pour se retrouver dans le trafic, là où la formation de Michel Dussuyer voulait les attirer, Amrabat et surtout Ziyech a été victime d’un déchet technique inhabituel. Il a eu beaucoup de mal à se montrer dangereux. A l’exception d’une frappe à l’entrée de la surface de réparation repoussée par le portier béninois. En phases de groupe déjà, le gaucher avait été un peu moins juste, un peu moins inspiré, certainement à court de jus après une saison en club éreintante. Cela s’est vérifié vendredi soir. Charge était à Hervé Renard de le gérer, ce qu’il n’a pas su ou pu faire. Car en réalité, il a fait de Ziyech son atout numéro 1. Et les piètres prestations de Belhanda ont confirmé ce constat. 
Le plus rageant dans tout ça, et que l’unique joueur capable de dynamiter une telle défense était sur le banc de touche, à savoir Boufal. D’ailleurs son entrée en jeu (57’), a eu l’effet escompté. L’ailier au 94% de dribbles réussis dans la compétition a  provoqué, éliminé, tenté. Au final c’est de son côté que les Marocains ont le plus attaqué après son apparition sur la pelouse, avec un penalty à la clé. Mais Ziyech n’est pas parvenu à trouver le cadre. Boufal, un peu mieux contrôlé par les prises à deux béninoises, s’est montré moins tranchant au fil de la prolongation. Illustration de l’impuissance marocaine face à une défense aussi compacte et efficace, comme cela a toujours été le cas depuis la nomination du technicien français à la tête de la sélection. Bref, on n’a clairement pas avancé d’un iota.
 

Chady Chaabi

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