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Plusieurs jours par semaine, il travaille "dans la construction d'immeubles, et porte des parpaings", explique-t-il dans son modeste atelier à domicile. Mardi, l'Unesco a inscrit la calligraphie arabe -- "art arabe islamique" -- au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, après une requête présentée par 16 pays parmi lesquels l'Arabie saoudite, l'Irak, l'Egypte et le Maroc.
"La fluidité de l'écriture arabe offre des possibilités infinies, les lettres peuvent être allongées et transformées de nombreuses façons, afin de créer différents motifs", explique l'institution sur son site Internet. Une décision saluée par M. Hussein, espérant qu'elle poussera "le gouvernement irakien et la région autonome du Kurdistan à adopter des mesures sérieuses pour soutenir la calligraphie - le Khat, en arabe - et ses artistes".
Initié à cet art dans les années 80, ce Kurde irakien exhibe chez lui certificats et médailles -- une quarantaine au total -- attestant de sa participation à des concours. En octobre, il est arrivé deuxième lors d'une compétition en ligne en Egypte. Il s'entraîne pour un concours en janvier dans la ville sainte irakienne de Najaf (centre).
Il lui arrive de vendre les créations de son calame (tige utilisée pour l'écriture calligraphique, qu'il achète en Turquie ou en Iran) pour des affiches, des devantures de boutiques, voire des stèles funéraires, reconnaît-il. "Il n'y a aucun soutien du gouvernement, ni pour la calligraphie ni pour les autres arts", déplore le quinquagénaire. "A cause de la technologie, la sacralité de la calligraphie a baissé", regrette-t-il. "La calligraphie requiert plus de temps, plus d'efforts, elle coûte plus cher. Les gens vont vers une production technologique moins onéreuse".
Des décennies durant, dans les rues du Caire, d'Amman, Beyrouth ou Casablanca, la calligraphie s'affichait aux devantures des magasins, sur les murs où l'on pouvait lire des adages populaires, sur les plaques en cuivre à l'entrée d'un immeuble signalant la présence d'un avocat ou d'un médecin.
Elle reste aujourd'hui visible sur les façades défraîchies de certaines boutiques. Les hipsters du monde arabe, nostalgiques et grands amateurs de cette esthétique vintage, sont nombreux à prendre en photos leurs trouvailles pour les partager sur les réseaux sociaux.