Omar Sy dans l'enfer des tranchées


Libé
Jeudi 19 Mai 2022

Omar Sy dans l'enfer des tranchées
Les "Tirailleurs" de Mathieu Vadepied, avec Omar Sy, drame d'un père et d'un fils sénégalais projetés dans l'enfer des tranchées pendant la Première Guerre mondiale, a ouvert mercredi la sélection Un certain regard au Festival de Cannes.


Comme des centaines de milliers d'Africains, le jeune Thierno (Alassane Diong) est capturé dans son village en 1917 pour servir aux côtés des Français. Son père (Omar Sy, qui joue en peul, langue d'Afrique de l'Ouest) s'enrôle pour veiller sur lui.


Après Rachid Bouchareb dans "Indigènes" (Seconde Guerre mondiale), Mathieu Vadepied filme, caméra à l'épaule, le destin broyé de ces hommes arrachés à leur terre natale pour combattre en première ligne, dans une région froide et inconnue, sous l'uniforme français.

"On n'a pas la même mémoire mais on a la même histoire", a commenté l'acteur star de Lupin sur Netflix, Omar Sy, également co-producteur du film, en présentation de cette soirée d'ouverture.


La sélection Un certain regard présente 19 films dont, pour la première fois à Cannes, un long-métrage pakistanais.
Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, a confié que "Tirailleurs" était arrivé "assez tard en sélection": "Il y a des films comme ça qui deviennent une évidence".


Au-delà du fracas et de l'horreur de la guerre, Vadepied met au centre de son film la relation tourmentée d'un père et son fils. Face à Bakary qui veut juste ramener son garçon vivant chez lui, Thierno, galvanisé par l'ambition militaire, menace de lui échapper.


Les tirailleurs dits "sénégalais" (en fait venus de toute l'Afrique) sont montés au front aux côtés des poilus de l'Hexagone. Sur les 200.000 ayant combattu, 30.000 sont morts sur les champs de bataille de la Grande Guerre. "Les chiffres varient selon les sources", rappelle le dossier de presse du film, et "rares sont les livres, et encore moins les films, qui retracent leur histoire". Ce corps militaire a été dissout en 1960.

​Bouillon de culture

Exposition
 

Le vernissage de l'exposition photos "Tangier, something is possible" des artistes Mounir Fatmi et Guillaume de Sardes a eu lieu, mercredi au Musée la Kasbah des cultures méditerranéennes à Tanger.
Organisée par la Fondation nationale des musées (FNM), cette exposition singulière, qui se poursuivra jusqu'au 18 septembre, donne à voir une quarantaine de photographies prises par ces deux artistes talentueux, qui ont vécu à Tanger, à travers lesquelles ils exposent leurs regards croisés et restituent en images l’atmosphère à la fois particulière et saisissante de la ville du Détroit qui fut, par le passé, le pied-à-terre de nombreux intellectuels. Ces artistes livrent ainsi une exposition chorale où les regards se croisent pour offrir au public un voyage, à travers 48 images où la temporalité est confuse mais où les souvenirs restent intacts.

 
Serebrennikov
 

"Non à la guerre!", a lancé mercredi au Festival de Cannes (sud) le réalisateur russe - en rupture avec le régime - Kirill Serebrennikov, à la fin de la présentation de son film, "La femme de Tchaïkovski", en lice pour la Palme d'or. "Je suis absolument convaincu que la culture et les gens de la culture sont capables de faire en sorte que cette guerre cesse" en Ukraine, a-t-il poursuivi, sous des applaudissements nourris, entouré de ses acteurs à l'issue de la projection qui ouvrait la compétition cannoise. "Elle va arriver cette fin, elle va arriver à un moment et ce sera la paix", a-t-il ajouté, caché derrière ses lunettes de soleil.
Deux heures et demie avant, le cinéaste et son équipe avaient foulé le tapis rouge, une montée des marches très sobre et extrêmement symbolique dans le contexte de la guerre en Ukraine.
L'an dernier, assigné à résidence à Moscou, Serebrennikov n'avait pas pu venir à Cannes défendre "La Fièvre de Petrov", déjà en compétition, ni "Leto" en 2017.


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