Obsèques d'Alain Delon samedi en petit comité et loin des caméras

Une cérémonie dans l'intimité, au bout d'une vie dans la lumière: les obsèques d'Alain Delon auront lieu samedi dans la chapelle privée de sa propriété à Douchy, dans le Loiret, célébrées par l'ancien évêque Jean-Michel Di Falco.

C'est conforme aux voeux du défunt, qui avait choisi par avance pour cette célébration l'ancien évêque de Gap, 82 ans, longtemps considéré comme l'aumônier des célébrités.
Les obsèques auront lieu à huis clos dans la chapelle de la propriété de Douchy-Montcorbon achetée par Alain Delon en 1971, La Brûlerie.

Elles se tiendront à 16H00, ont précisé les trois enfants de la star dans un échange avec l'AFP, confirmant que Mgr Di Falco célébrera la cérémonie. Une cinquantaine d'invités sont conviés.
Mgr Di Falco connaissait l'acteur, croyant, "depuis très longtemps".

La star du "Guépard" avait évoqué sa foi lors d'une interview en 2018, confiant sa "passion folle" pour la Vierge Marie. "C'est la femme au monde que j'aime le plus (...) et celle à qui je m'adresse le plus souvent", disait-il alors.
 
Alain Delon souhaitait de longue date être enterré chez lui, près de ses chiens.
Une procédure à "titre exceptionnel" qui nécessite une autorisation préfectorale.

L'arrêté autorisant l'inhumation de l'acteur à son domicile a été signé mardi après-midi par la préfète du Loiret, a indiqué une source au courant des démarches à l'AFP.
Il a été transmis à sa famille, au maire, à l'Agence régionale de santé et aux pompes funèbres.

Le magazine Paris Match a republié une photo de 2011 où l'acteur se tient à côté du caveau où il compte reposer, dans la chapelle qu'il avait fait construire sur sa propriété. "Je n'ai absolument pas peur de la mort", déclarait-il.

Alain Delon avait également demandé que son enterrement n'ait lieu qu'en présence de quelques dizaines de proches, sans hommage national comme celui réservé en 2021 à son ami et rival, Jean-Paul Belmondo, autre monstre sacré du 7e art.
Adulé bien au-delà de la France, Alain Delon, l'une des légendes de l'histoire du cinéma, est mort dimanche entouré de ses trois enfants, Anthony, Anouchka et Alain-Fabien.

"Nous sommes extrêmement touchés et émus par la ferveur et l'affection dont a fait preuve son public en France et dans le monde", ont-ils déclaré mercredi dans un message commun transmis à l'AFP.

Dans la journée, des anonymes sont venus signer les registres de condoléances mis à disposition du public pour y inscrire un hommage, devant la grille de la propriété. Certains déposaient des fleurs.

"J'avais envie d'être au plus près de lui", a expliqué à l'AFP un fan, Thierry Saint-Luc Pault, qui a fait la route depuis Nice. "Une fleur, un mot, c'est symbolique, mais c'est important pour moi."

Sous l'oeil des caméras et appareils photos, Anouchka a fait une sortie remarquée devant les grilles couvertes de bouquets, réconfortant des personnes présentes, a constaté l'AFP.
La fleuriste du village, Agnès Bourgoin, a déclaré avoir reçu "plusieurs commandes de personnes invitées aux obsèques", sans donner de nom.

Des dizaines de gendarmes sont mobilisés pour surveiller les alentours de la propriété et une des départementales qui la longe est coupée à la circulation.

Le communiqué des trois enfants annonçant ce décès citait également son berger malinois, Loubo. Si l'acteur avait dit en 2018 qu'il demanderait que ce chien "meure dans [ses] bras" en étant euthanasié, il n'en sera rien. "Pas d'inquiétude pour Loubo ! (...) Il a sa maison et sa famille", précisait mardi la Fondation Brigitte Bardot.
Mgr Di Falco avait célébré en 2017 les obsèques de l'actrice Mireille Darc, qui fut pendant quinze ans la compagne d'Alain Delon et vécut avec lui à Douchy.

En 2016, une ancienne accusation avait ressurgi à l'encontre du prélat: un homme l'avait assigné au civil après s'être dit victime de viols et agressions sexuelles sur une période courant de 1972 à 1975, à l'époque où le père di Falco dirigeait un collège parisien.

L'ancien prêtre du diocèse de Paris a toujours fermement démenti ces allégations, objets d'un classement sans suite puis d'un refus d'informer en 2002 pour cause de prescription.