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Il a ajouté : ''Il est parti d'une passion du cinéma, d'une passion pour parler du Maroc, et d'ici, la ville de Khouribga, qui, traditionnellement, était connue comme la capitale mondiale du phosphate, mais qui n'avait pas marqué l'histoire universelle par sa créativité culturelle. Qu'on le veuille ou non. Et elle n'est pas la seule''.
Cette volonté de venir à Khouribga, pour faire émerger quelque chose, ''je le dois et le partage avec ceux qui, en 1977, y ont cru. Ils y ont cru tellement que, aujourd'hui, avec beaucoup d'émotion je vois que certains d'entre eux sont toujours là'', a-t-il souligné. Nour-Eddine Saïl a dit que pour lui, Khouribga, ''c'est des visages de ces militants qui ont fait ce festival, dont certains ne sont plus là'', rappelant l'engagement de Mohamed Dahan, secrétaire général de la Fédération des ciné-clubs (décédé), qui a présidé le jury, ''quelqu'un de formidablement amoureux de cette ville''. ''Il y a beaucoup d'absents, mais il y a beaucoup de présents, a poursuivi Saïl.
La présence de ceux qui sont ici aujourd'hui, compense symboliquement et puissamment l'absence des autres. Le président de la Fondation du Festival du cinéma africain de Khouribga a relevé que cette manifestation, c'est aussi ''des images inoubliables'', celles du film ''Yeleen'', de Souleymane Cissé, ''un film d'une rigueur et d'une symbolique extraordinaires, de ''Moolaadé'', qui montre ''la possibilité de construire une fiction africaine, par l'immense Ousmane Sembène, de ''Pégase'', ''où un public pas habitué aux complications du récit, trouve qu'il y a du plaisir à suivre le délire construit de Mohamed Mouftakir''. Ce sont ''des images qui font que je peux dire aujourd'hui, au bout de quarante ans, à tous ceux qui nous ont accompagnés, à tous ceux qui restent encore aujourd'hui et qui travaillent : merci. Il faudrait peut-être penser à continuer. Ce qui n'est pas facile'', a conclu Nour-Eddine Saïl.
Auparavant, la 20ème édition du Festival du cinéma africain de Khouribga s'était ouverte par un hommage au critique de cinéma égyptien Samir Farid (1943-2017), dont le président de la Fondation organisatrice a salué ''la sincérité et la franchise'' dans le travail d'analyse des films. Farid était ''un ami qui était avec nous, depuis 1983, pour des conférences. Qui, pour moi, était l'un des défenseurs, l'un des avocats les plus puissants du meilleur que nous puissions, ici, produire au Maroc'', a notamment souligné Nour-Eddine Saïl après avoir remis à la veuve du critique un trophée symbolique. Il lui a demandé de ''continuer toute seule, en attendant que l'Etat égyptien fasse aussi quelque chose, à perpétuer le nom et les travaux de Samir à travers un site sur lequel'' elle a commencé à travailler. Pour Saïl, Samir Farid est ''quelqu'un qui a fait un travail remarquable pour l'ensemble des cinéastes, des réalisateurs qui sont là (...) toujours avec une sincérité et une franchise qui pouvaient parfois choquer''.