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Mustapha Madih : On peut parler d’un projet de professionnalisme

Lundi 28 Janvier 2013

Mustapha Madih : On peut parler d’un projet de professionnalisme
Nous avons profité de la fin de la phase des matches aller pour avoir
cet entretien avec Mustapha Madih, l’entraîneur
du Hassania d’Agadir, qui nous dit ici ce qu’il pense du rendement
actuel du Hassania, du professionnalisme au Maroc.  


Libé : Quelle est votre appréciation au sujet de la prestation du Hassania pendant cette première phase du championnat ?

Mustapha Madih : Pour moi, c’est acceptable dans la mesure où l’année dernière, le Hassania a terminé la phase des matches aller avec 17 points. Donc, avec 19 points  aujourd’hui, on peut dire qu’il y a une petite progression. Mais ce qu’il faut souligner, c’est l’évolution au niveau du jeu. Il y a quand même de la qualité et ça, tout le monde le dit, bien qu’on ne dispose pas de moyens nécessaires pour faire des recrutements de grande valeur. Je  crois que les joueurs qui sont venus au Hassania ont apporté un plus à l’équipe. Donc, j’estime  que tout ça est très positif surtout en ce qui concerne le fond et la qualité du jeu de l’équipe.

D’aucuns reprochent au Hassania le fait de rater beaucoup d’occasions de but lors des matches. Comment expliquez-vous ce manque d’efficacité au niveau de la ligne d’attaque ?

Le Hassania crée beaucoup d’occasions que ce soit en Coupe ou en Championnat, mais il y a un manque au niveau de  le finition. Cela est  dû à un problème d’attaquant de pointe qu’on n’a pas actuellement. Je ne doute pas de la valeur des joueurs qui évoluent en attaque, mais le fait est là : on crée beaucoup d’occasions, et on ne marque pas de but. Je crois que Cédric, qui a participé aux deux derniers matches, va être prêt pour les matches retour(ndlr. Il revient après une longue absence pour blessure). J’espère qu’il sera à son top niveau. On va travailler encore plus devant le but pour pallier cette carence. Mais il faut reconnaître que  parfois il y a aussi un manque de chance. Et puis, il y a autre chose, lorsqu’on joue à domicile, l’état de la pelouse ne nous  facilite guère la tâche pas plus qu’à nos adversaires d’ailleurs (ndlr. le stade Al Inbiâat vient d’être fermé pour pelouse impraticable. Le Hassania sera donc obligé de jouer à Marrakech).  Il faut aussi avoir une pelouse en bon état pour essayer de marquer des buts.  Il faudra qu’on travaille tout ça et qu’on essaie de corriger les positions devant les buts.

Est-ce que vous avez pu trouver les éléments dont vous aviez besoin lors du mercato ?

Pas tous. Il y a le retour d’Agnaou, puis Talhaoui, un milieu de terrain offensif, et Salim,  qui joue sur le flanc gauche. J’avais besoin d’un attaquant de pointe de valeur, mais on n’a pas pu le dénicher.  Donc, on va faire avec ce qu’on a et nous battre jusqu’au bout. .

Au Maroc, on manque actuellement de gardiens, d’attaquants de pointe, d’arrières gauches…A quoi attribuez-vous cette carence ?

Cela vient tout simplement de la formation. Tout club qui n’assure pas une formation adéquate et d’une manière scientifique va automatiquement se trouver dans cette situation. La formation est donc indispensable en football.

Quel est l’objectif du Hassania pour la 2ème phase du championnat ?

Notre objectif est d’avoir plus de 19 points parce que j’ai des jeunes qui sont en équipe espoirs que je dois essayer. Pour l’instant, je ne peux le faire, mais dès que l’équipe aura remonté  un peu au classement, je pense que je vais commencer à lancer quelques espoirs, et là, au moins, on gagnera quelques éléments pour l’équipe première.  

Passons maintenant au professionnalisme au Maroc qui en est à sa 2ème année. Etes-vous satisfait de la tournure que prennent les choses actuellement dans le cadre de ce grand chantier ?

Je pense qu’on ne doit pas parler de professionnalisme comme ça d’un seul coup. On peut peut-être parler d’un projet de professionnalisme.  Il fallait commencer même si on commet des
erreurs.  Mais ce qui me tracasse le plus, c’est les erreurs qu’on commet chaque année. C’est la deuxième année, et on commet encore des erreurs ?

Comme quoi par exemple ?

L’état des pelouses, les budgets des clubs. Il y a des clubs qui sont très pauvres. Et puis, il y a aussi les entraîneurs. Malheureusement, on voit  des entraîneurs qui sautent dans trois, quatre clubs,  alors qu’il ne faut pas  faire plus de deux clubs dans l’année. Ce n’est pas du professionnalisme, car il faut qu’il y ait aussi une certaine stabilité technique parce que cela aide les clubs à évoluer. Et puis chez nous, dès que ça ne marche pas, c’est toujours la faute de l’entraîneur et jamais celle du  dirigeant. En outre, un entraîneur doit aussi se faire respecter, il ne faut pas qu’il dépasse deux clubs. Si on va dans un troisième ou un quatrième club, etc. , on finit par faire le tour des clubs dans l’année. Je crois que c’est inadmissible pour  un entraîneur professionnel. Mais c’est un peu de notre faute aussi. C’est pour ça que je ne suis pas très satisfait. Tenez par exemple, il n’y a même pas un ballon unique dans le championnat. Chacun joue avec son ballon alors qu’il faut un ballon unique comme dans tous les championnats qui se respectent. Il y a lieu de noter aussi qu’aucun club ne dispose de son propre stade. Donc, je pense qu’il faut d’abord commencer par ces choses-là. 
 
Il y a aussi la formation.

Oui. Alors là, la formation, c’est encore pire. Je  pense qu’il ne faut pas parler de professionnalisme mais plutôt parler d’un projet de professionnalisme. Mais d’ici dix ou douze ans, peut-être. Il faut donc y aller petit à petit.

Propos par M’bark Chbani

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