Michel Hergibo expose à Tanger : La Méditerranée comme source d’inspiration


ABDELLAH CHEIKH
Jeudi 14 Mai 2009

Michel Hergibo expose à Tanger : La Méditerranée comme source d’inspiration
Les cimaises de la Galerie Lineart à Tanger abritent  du 15 au 30 mai courant  les œuvres récentes de l’artiste Michel Hergibo.  Résolument figurative à ses débuts, de facture plutôt classique, sa peinture s’affirme avec le temps plus informelle, plus suggérée, jamais abstraite. C’est avec prudence et pudeur qu’il aborde la couleur, passionné depuis longtemps par les gris, certainement issus des toits d’ardoises et des gris orléanais.
 Selon Michel Hergibo, l’expression «avoir un style» n’a pas de sens réel. C’est le sujet et le thème qui doivent déterminer la manière de peindre et non le contraire,  et ce à l’instar d’André Derain :
« Je dose le degré de présence de la figuration dans une peinture, en fonction des résultats que je me suis fixés, je souhaite obtenir une peinture qui s’équilibre, entre ce qu’elle montre, suggère et cache», affirme l’artiste.
Il apparaît, pour servir d’exemple, que le peintre cligne progressivement des yeux, pour ne garder que l’essentiel, ce qu’il nomme son tréfonds. C’est certainement là une originalité de sa peinture.
Il entretient aussi une autre passion pour l’art africain ; durant 11 ans, il réalise 50 œuvres monumentales intitulées «Les Africaines », présentées en 2006 par la Ville de Fréjus au paquebot Caquot, sur un espace de 3000 mètres carrés.
Pour lui,  la Méditerranée est une source d’inspiration constante tout autant que la Loire qui coule à Orléans, sa ville natale. Le fleuve fut le témoin, dans sa jeunesse, de ses joies et de ses douleurs.
Voilà trente ans qu’il peint sans se lasser le volume de ce fruit, la pomme, dont la rondeur symbolise la perfection qu’il retrouve dans son attrait pour les villes fétiches : Orléans, Venise et  Barcelone de Gaudi et plus récemment le Maroc.
Il ne faut pas oublier ceux qu’il appelle « ses petits personnages : les  puttis, les majorettes, les enfants sur les manèges, quelques nus féminins et d’autres personnages secrets liés à sa vie passée. Il peint avec obsession, depuis l’âge de 17 ans, un crâne de bœuf, quelques outils.
Hergibo a gardé des classiques le goût de la composition sévère, se tenant toujours à l’écart des courants et des modes. Il  nous fait comprendre  que dans la nature, tout est passage, tout est relié, que la réalité de la ligne, comme le séparateur entre les différentes formes, doit toujours être remise en question : «Je voudrais peindre le rien.  Ma peinture est un cahier intime où je range les histoires de ma vie… Je ne peux peindre que des thèmes, des sujets liés directement à ma vie, ceux qui ont de l’épaisseur et dont l’histoire croise la mienne ; mes souvenirs de jeune homme, y tiennent une place importante. C’est en 2006 que j’ai découvert  le Maroc plus particulièrement Essaouira, Marrakech, Casablanca, Bouznika. Je ne suis pas un exhibitionniste de la couleur et   je n’oublie rien du Maroc,  mais je le parcours à contrevoie. Rien d’anecdotique, de touristique, de romantisme orientaliste ne retient mon attention. Je cherche la géométrie secrète de ce pays, celle-là même qui pose, dans la voûte étoilée, bien à leur place, les étoiles. Je vois des lueurs, des formes diluées vers l’oubli ; des flaques de couleurs lacèrent le paysage, c’est l’envers du décor, celui qui parle d’éternité. Des couleurs qui caressent l’espace, pathétiques, audacieuses, discrètes ; elles sont toujours la  source, la rive vers la peinture»,  confie-t-il à Libé.
Diplômé de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, Michel Hergibo   a été  subjugué par    l’art classique ; il  a fréquenté assidûment le Louvre où il a copié inlassablement Uccello, David, Poussin. Il  avait une grande  passion  pour la Renaissance italienne et la reproduction des fresques à Pompéi où il   reconnaît Malthus comme maître contemporain.
Son penchant pour la peinture romantique l’oriente aussi vers Delacroix  qu’il vénère  et copie à plusieurs reprises : les Femmes d’Alger, un tableau qui ne cesse de l’obséder.
Devenu enseignant, il dispense les arts plastiques à l’Ecole des Beaux Arts d’Auxerre ainsi qu’à l’Education nationale. C’est la Galerie Guiot, avenue Matignon, qui lui offre d’exposer ses premières toiles en France. La Galerie Chardin, rive gauche, et Hamon au Louvre, vont contribuer à  sa carrière nationale et internationale. En 1996, il s’installe dans le Midi, lieu dont il avait toujours rêvé, et fait la connaissance d’Emilie Guérin, directrice de l’Association Ambre International. Le travail remarquable et reconnu de cette spécialiste de l’art contemporain confirme la dimension internationale de Michel Hergibo.



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