Autres articles
-
Du swing, du blue note et du guembri à Tanger
-
Clap de fin des "Nuits du film saoudien"
-
Des conteurs marocains et britanniques revisitent l’histoire commune et les influences mutuelles entre les deux Royaumes
-
Arts plastiques. Quatre artistes marocains brillent à Stronarte
-
Exposition de bijoux au Théatre Italia
Y a-t-il une rédemption possible pour un loup? La réponse est non, comme vient de le montrer Martin Scorsese, avec le talent qu'on lui connait, dans son nouveau film “Le Loup de Wall Street”. Il ne s'agit pas bien sûr, dans ce film trop acide, du mammifère carnassier, qui marche à quatre pattes, et qui symbolise la nature cruelle et sauvage, mais d'un loup bipède, d'un loup à visage humain, d'un trader cynique et impitoyable, sans valeurs spirituelles, poussé par l'appât du gain, et que rien ne peut arrêter dans la jungle de la Bourse.
Ce loup-là s'appelle Jordan Belfort, dans la vie réelle. Et il est incarné, dans ce long-métrage, par Leonardo Di Caprio, acteur fiévreux, et grand ami du réalisateur américain. Signalons que ces deux monstres sacrés du cinéma mondial ont déjà tourné quatre films ensemble, dont "Les Infiltrés", qui a permis à Scorsese d’obtenir l'Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur.
Jordan Belfort, criminel accompli, et véritable fripouille de la finance, qui ne s'embarrasse nullement de questions morales, a pu amasser une fortune colossale, grâce au "système". Mais il se retrouve en prison, en 1989, après avoir été arrêté par le FBI. En 2005, cet ancien courtier devient un écrivain à succès, en faisant paraître son livre "the Wolf of Wall Street". Et c'est Leonardo Di Caprio qui obtient les droits d'adaptation cinématographique de ce livre, après d'interminables surenchères avec Brad Pitt.
Le film, qui connaît un beau succès au box-office, a été plutôt bien accueilli par les critiques. Mais certaines voix accusent le réalisateur et son acteur fétiche de glorifier les criminels, dans ce long-métrage, tout en se vautrant dans l'obscénité. Parmi ces voix celle d'une femme, Christine McDowell, dont le père est une victime de Jordan Belfort. Elle a publié, dans "LA Weekley", une lettre ouverte aux deux artistes les accusant" de célébrer le comportement de celui qui a ruiné sa vie"
"Vous êtes des gens dangereux, dit-elle dans cette lettre. Votre film est une tentative imprudente de faire croire que ces escroqueries sont divertissantes...". Quant à Scorsese, il s'est contenté de préciser qu'il a tout simplement essayé de rendre compte de cet extraordinaire emballement." Plus on s'enfonce dans le système, plus le danger s'accroît autour de nous", a-t-il dit dans une récente déclaration à la presse.