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Malgré une dotation record à l’US Open: Le partage des revenus toujours critiqué

Mardi 26 Août 2025

Dernier tournoi du Grand Chelem d'une saison marquée par les revendications financières de certains joueurs, l'US Open offrira aux vainqueurs des simples dames et messieurs une dotation en nette hausse, qui ne règle pas la question du partage des revenus du tennis.
D'un montant de 5 millions de dollars (4,3 millions d'euros) en 2025, le chèque promis aux lauréats est largement supérieur à ceux encaissés par les vainqueurs de l'Open d'Australie (environ 2 millions d'euros), de Roland-Garros (2,5 M EUR) ou de Wimbledon (3,5 M EUR).
 
Au-delà du pactole versé aux vainqueurs (en augmentation de 39% sur un an), l'US Open a revendiqué un effort financier "délibéré et concerté" pour faire grimper également la dotation des joueurs éliminés en début de tournoi.
Le Français Alexandre Müller (38e mondial) a néanmoins découvert avec "un petit peu de surprise" le "prize-money" new-yorkais pour 2025.

"Le vainqueur est augmenté de presque 40% et (la dotation du) premier tour de 10%, ça fait une sacrée augmentation pour le vainqueur comparée au premier tour", a-t-il observé vendredi en conférence de presse.

L'augmentation des gains des joueurs est "un pas dans la bonne direction", mais "il reste une grosse marge d'amélioration", a acquiescé Novak Djokovic un peu plus tard.
"Ces dernières années, j'ai souligné qu'il n'y avait pas beaucoup de joueurs de tennis dans le monde qui vivaient de leur sport. Ce n'est pas un sujet qui a été suffisamment débattu", a jugé l'ex-N.1 mondial.

D'un autre côté, nuance Alexandre Müller, "les Alcaraz, les Sinner sont ceux qui font vendre les tickets et ceux qui nous rapportent de l'argent dans l'univers du tennis. Donc je trouve que c'est normal qu'ils soient plus récompensés que nous."

Depuis que des membres des top 20 féminin et masculin ont réclamé au printemps une meilleure répartition des revenus des Grand Chelem, les organisateurs de Roland-Garros, de Wimbledon et de l'US Open ont tous annoncé une amélioration des dotations, parfois en grinçant des dents.

"Le fait de se concentrer uniquement sur les dotations des quatre (...) Grand Chelem n'est pas le principal défi auquel le tennis fait face", avait estimé en juin Debbie Jevans, la présidente du All England Club, organisateur de Wimbledon.

Le directeur du tournoi Jamie Baker avait pour sa part avancé que sur les dix à vingt dernières années, le prize-money de Wimbledon avait grimpé nettement plus vite que l'inflation.

La WTA et l'ATP, accusées mi-mars par un syndicat de joueurs cofondé par Novak Djokovic d'"exploiter financièrement" les joueurs professionnels, les ont elles aussi gâté financièrement ces dernières années.

Les dotations versées par les tournois WTA à leurs participantes atteindront ainsi le montant "record" de 249 millions de dollars (214 millions d'euros) en 2025, contre 221 millions en 2024, s'est gargarisée l'organisation mardi sur Twitter.
Ces dotations mirobolantes ne sont cependant perçues que par une petite fraction des joueurs et joueuses professionnels.

"Le problème, c'est qu'il y a des joueurs qui galèrent, qui ont envie de se payer des entraîneurs, puis qui n'ont même pas les sous pour partir en tournoi. C'est ça qui est dérangeant alors qu'ils sont quand même 200e, 300e, 400e au monde", regrettait début avril le Français Ugo Humbert (20e).

Le patron de l'ATP Andrea Gaudenzi a assuré dimanche qu'"une des priorités stratégiques" de son organisation consistait à "offrir plus d'argent à plus de joueurs".
"On a étendu le système de pensions des joueurs à 300 personnes", contre 165 auparavant, et "les dotations ont plus que doublé depuis 2022 sur le circuit Challenger" (deuxième échelon du circuit masculin, NDLR), s'est-il défendu dans un entretien publié par l'ATP sur son site.

"Je ne suis pas sûre que les choses changent en un claquement de doigts", avance Diane Parry (106e). D'autant que les joueurs sont aussi des employeurs et soustraient à leurs dotations la rémunération de leur entourage, souligne la Française, accompagnée sur le circuit par deux entraîneurs, un préparateur physique et parfois un kiné.

Libé

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