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Les Africains en quête de nouveaux leviers pour booster leur développement

Le Forum de Marrakech entre atouts et défis

Mercredi 15 Octobre 2014

Les Africains en quête de nouveaux  leviers pour booster leur développement
Les travaux de la 9ème session du Forum pour le développement de l'Afrique se poursuivent dans la ville ocre et ce jusqu’à demain jeudi. Lors de ce forum biennal, initié pour la première fois hors du siège à Addis-Abeba de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA), le chef du gouvernement, Abdelillah Benkirane, a donné lecture, lundi soir, au message que S.M le Roi Mohammed VI a adressé aux participants. Dans son message, le Souverain a appelé à la fédération des énergies pour gagner le grand pari du 21ème siècle, celui d'une Afrique unie, stable et prospère, tout en soulignant que «l'Afrique d'aujourd'hui, au regard de ses atouts et ses potentialités, a plus besoin de partenariats gagnant-gagnant, plutôt que d'assistance conditionnée». Des partenariats, précise le message Royal, susceptibles de jouer le rôle de catalyseur pour la mobilisation des ressources financières, de faire progresser l'intégration économique régionale et d'améliorer le positionnement de l'Afrique dans la chaîne internationale de la création de la valeur. Le Souverain a également précisé que «le Maroc prône, dans le cadre de ses relations avec ses frères africains, une démarche globale et intégrée, susceptible de promouvoir, dans le même élan, la paix et la stabilité, de favoriser le développement humain durable pour toutes les Africaines et les Africains, de respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale des Etats et de préserver l'identité culturelle et spirituelle de nos populations». 
A la suite de la lecture du message Royal, différents intervenants se sont succédé à la tribune pour mettre en exergue l’importance de la recherche des mécanismes de financement novateurs comme une alternative réelle au financement du développement de transformation en Afrique. 
Ainsi, le secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA), Carlos Lopez, qui a ensuite pris la parole, n’a pas manqué de remercier le Souverain et le Royaume pour la tenue de cet évènement, avant d’appeler à la transformation structurelle de l'économie africaine, à travers une meilleure utilisation des ressources naturelles et l'industrialisation. Transformation qui doit, selon ce responsable onusien, se traduire par l'amélioration de la productivité agricole et la modernisation du vaste secteur des services. Et d’ajouter, non sans regret, que même si l'Afrique a enregistré une croissance de plus de 5% en 2014, la valeur ajoutée dans le secteur manufacturier a diminué au cours de la même période alors qu'elle se trouvait déjà à un niveau très bas (9 % du PIB combiné). Trêve de pessimisme pour M. Lopez qui estime qu’après deux ans de débats autour de la transformation structurelle, le temps est venu de répondre vraiment à la grande question de savoir comment nous allons financer la transformation de l'Afrique. Il a précisé, dans ce sens, qu’il existe des perspectives d'investissement dans des secteurs tels que les infrastructures, l'énergie et l'eau et qu'il faut instaurer un nouveau partenariat régional et international et adhérer au financement des changements climatiques. Pour lui, ces perspectives sont d’une extrême importance dans la mesure où l'aide n'est plus la panacée... 
Dans la foulée, des chefs d’Etat sont également montés sur l’estrade à l’instar du président sénégalais, Macky Sall, qui a appelé à la réforme de la gouvernance économique et financière mondiale pour améliorer les conditions d'accès des pays en développement aux marchés des capitaux.Pour M. Sall, il y a urgence à intensifier la coopération internationale pour la transparence des industries extractives, y compris l'élaboration des contrats miniers. 
Il a souligné également la nécessité de mettre en place un système multilatéral plus efficace de prévention et de répression des flux financiers illégaux, dont la corruption, le blanchiment des capitaux, la fraude fiscale, avant de rappeler que, selon un rapport de la CEA de 2013, il s’agit là entre autres de pratiques illicites qui coûtent à l'Afrique un préjudice annuel estimé entre 50 et 148 milliards de dollars.
Selon le président sénégalais, pour aller de l'avant sur la voie du progrès, les pays de l'Afrique doivent se donner les moyens de changer de paradigmes, car ce qui est possible sur tous les continents l'est aussi en Afrique. Dans ce sens, il a invité la CEA et toutes les instances africaines appropriées à plaidoyer pour la levée de certaines contraintes qui freinent l'élan des pays africains vers le développement.
De son côté, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a affirmé que le Maroc se présente comme un modèle de coopération Sud-Sud, grâce à la vision et la clairvoyance du Souverain. Dans son intervention, M. Ouattara a ainsi déclaré que l'Afrique change, évolue et devient de plus en plus compétitive. Le principal défi du continent africain, a-t-il poursuivi, est d'être en mesure d'accompagner cette transformation. Dans ce cadre, il a appelé à encourager le secteur privé à investir dans les économies africaines et à promouvoir le partenariat public-privé.
«La Côte d'Ivoire ambitionne d'atteindre l'objectif de l'émergence à l'horizon 2020 et c’est du domaine du possible», aspire-t-il avant de relever que leur croissance est tirée par la consommation du fait de l'augmentation des revenus du pays par 20 % et l'augmentation des salaires des fonctionnaires de 10 % en trois ans, ainsi que la valorisation du SMIG. En déclarant avoir foi en l’Afrique, un continent d'avenir et plein de promesses, le président ivoirien n’était pas le seul à afficher un optimisme sans faille, bien au contraire, tous les participants ou presque ont noté qu’il s’agit d’un continent qui surprendra le monde entier. 
Organisé sous le thème "Des modes de financement innovants pour la transformation de l'Afrique", ce forum a, entre autres, pour objectif d'établir des liens entre l'importance d'intégrer la mobilisation des ressources et la réduction des barrières commerciales dans les cadres économiques, institutionnels et politiques et de faire avancer les objectifs de développement post-2015. 

DNES à Marrakech, Meyssoune Belmaza

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