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Le taux de croissance demeure insuffisant pour réduire les inégalités et le chômage

Mohamed Benchaaboun: Le Maroc, en deçà de la moyenne des pays émergents


Alain Bouithy
Lundi 23 Septembre 2019

Le Maroc a réalisé un taux de croissance moyen de 4% par an au cours des dix dernières années. Cependant, ce taux demeure inférieur à la moyenne observée dans les pays émergents, a indiqué le linistre de l’Economie et des Finances, Mohamed Benchaaboun. « L’analyse de la croissance économique nationale confirme l’engagement du Maroc sur la voie de la modernisation et de la diversification de sa base productive », a d’emblée déclaré le ministre lors du 13ème Colloque international des finances publiques qu’il a présidé ce week-end à Rabat. « Cela a été rendu possible grâce à une stratégie de pilotage qui s’est avérée concluante en termes de renforcement de la confiance du système productif et de l’attractivité de notre économie et en matière de sauvegarde des équilibres fondamentaux des finances publiques », a-t-il expliqué. Mohamed Benchaaboun en veut pour preuve le fait que plusieurs« actions engagéesse sont traduites par l’amélioration relative des marges de manœuvre budgétaires de l’Etat, lui permettant de maintenir le dynamisme de l’investissement public et d’accompagner la mise en œuvre des stratégies sectorielles et des programmes sociaux». Au cours de cette rencontre internationale, placée sous le thème « Quelles finances locales au Maroc et en France dans un monde en mutation ? », le ministre a toutefois concédé que le rythme de croissance moyen enregistré depuis 10 ans demeure « modeste et insuffisant pour réduire les inégalités sociales et spatiales et le chômage des jeunes, notamment dans un contexte mondial marqué par les tensions économiques et sociales ». La situation est telle que « Sa Majesté le Roi Mohammed VI a rappelé notamment dans le discours du Trône de 2019, qu’il est temps pour le pays de reconsidérer son modèle de développement pour le mettre en phase avec l’évolution que connaît le Royaume», at-il relevé. En vue de remettre le Maroc sur la voie d’une croissance plus forte et durable, Mohamed Benchaaboun a rappelé les principales initiatives prises par le gouvernement dont l’élaboration des schémas directeurs de déconcentration qui visent « le transfert du centre aux services déconcentrés, des prérogatives de nature décisionnelle et celles devant faire l’objet de délégation, avec le transfert en conséquence des ressources humaines et matérielles nécessaires », a-t-il précisé. Parmi les autres actions évoquées, il y a la mise en œuvre d’une véritable politique de territorialisation des politiques publiques en cohérence avec les objectifs assignés au chantier de la régionalisation avancée ; l’adoption en 2015 des lois organiques qui définissent le partage des prérogatives entre chacune des composantes de l’organisation institutionnelle et administrative du Royaume ainsi que l’aboutissement de la réforme des centres régionaux d’investissement devant désormais constituer un levier majeur de facilitation des projets d’investissement. Mohamed Benchaaboun a également relevé que le gouvernement est en train de mettre en place un projet de loi-cadre relatif à la réforme de la fiscalité et qu’en vue de surmonter les difficultés vécues par les entreprises,«nous avons apporté tout l’appui et le soutien nécessaires au tissu économique en termes d’amélioration du climat des affaires et de facilitation de l’accès des petites et moyennes entreprises (PME) et destrès petites entreprises (TPE) aux financements bancaires et à la commande publique dans le cadre du projet «Small Business Act»». En outre, le ministre a estimé que le gouvernement a honoré les engagements pris vis-à-vis des entreprises, notamment en ce qui concerne les délais de paiement et le remboursement de la TVA. Par ailleurs, au niveau de la restructuration du portefeuille de l’Etat, «des contrats-programmes sont finalisés ou en préparation. Ils visent la révision des modèles économiques et institutionnels de certains établissements et entreprises publics, la rationalisation de leurs dépenses et la cession de certains actifs», a-t-il poursuivi. Mais au-delà de tous les efforts consentis par les pouvoirs publics, comment imaginer des finances locales en phase avec les nouvelles orientations?s’est interrogé Mohamed Benchaaboun. « Il y a quelques années encore, on pensait que la gouvernance des finances locales était moins une question de moyens qu’une question de modèle et d’outils de gestion. Au vu des changements auxquels nous assistons, il semble que la question des moyensreprend ses droits », a-t-il fait remarquer relevant que cela ne doit pas occulter le modèle ou les outils de gestion pour autant. « Aujourd’hui plus qu’avant, les ressources financières sont une denrée rare. Cela est vrai pour les collectivitéslocales autant que pour l’Etat. Il s’agit aujourd’hui de gérer cette rareté et de faire preuve d’innovation et imaginer de nouvelles sources de financement », a fait savoir le ministre assurant que la répartition optimale entre le national et le local améliorerait l’efficacité de l’action locale et répondrait mieux aux préoccupations de développement global du pays. Dédié à la réflexion et au partage autour de la thématique des finances publiques, le Colloque international de Rabat a été organisé par le ministère de l’Economie et des Finances en partenariat avec l’Association pour la Fondation internationale de finances publiques avec le soutien de la Revue française de finances publiques


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