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Le football national à la croisée des chemins : Le salut passe par une rationalisation de la formation

Jeudi 1 Mars 2012

Le football national à la croisée des chemins : Le salut passe par une rationalisation de la formation
Avec l'élimination de l'équipe nationale au premier tour de la CAN 2012, le football national vient de vivre, encore une fois, un des moments les plus tristes de son histoire.
Un malaise qui a fait et qui fait encore couler beaucoup d'encre. Un traumatisme psychosocial suscitant tant de débats et de controverses au sein même de nos instances politiques les plus hautes du pays.
Etant sous le choc, nos citoyens d'ici et d'ailleurs veulent des explications et les critiques ne cessent de tomber les unes après les autres.
Les unes concernant le sélectionneur national : les clauses de son contrat ( ?), ses choix techniques, les conditions de préparation de l'équipe nationale et surtout le sujet polémique de choix entre joueurs évoluant dans des championnats étrangers et ceux du championnat national.
Les autres (critiques) sont allées beaucoup plus loin pour accuser la faillibilité du système actuel de formation du joueur de haut niveau…
Bref, c'est le football national qui se trouve à la croisée des chemins et dans de telles situations, il faut laisser passer la tempête en prenant du recul pour pouvoir parler de / des vraie(s) problématiques de notre football.
La problématique du football d'un pays n'est guère un ramassis de déclarations selon les circonstances de résultats de son équipe nationale, mais elle est le fruit d'un travail en profondeur, de conception et de recherches scientifiques…
Mûrement réfléchie et minitieusement élaborée, cette problématique pourra être constructrice de projets footballistiques d'avenir…
C'est donc au département recherche (?) de la DTN qu'incombe la responsabilité, en cas de crise, de dire et d'expliquer aux uns et aux autres ce qui ne va pas en ce moment de l'histoire de son football. C'est encore elle (DTN) qui, au moyen de bilans scientifiques, communique aux directions techniques (?) des clubs : les point forts et les point faibles de son football. C'est à elle toujours d'arrêter les «écarts» concernant les facteurs de la performance de nos joueurs et ceux d'ailleurs.
Des écarts qui démontrent à tout un chacun en quoi les autres nous ont dépassés. Il s'agit de faire des études comparatives comme condition sine qua non à l'élaboration des programmes de formation successibles de réduire ces «écarts» en vue d'être plus compétitif dans l'avenir et de rattraper les retards enregistrés…
N'étant pas à ce stade de la communication technique, nous allons faire un tour du côté de ce qui fait l'unanimité de nos techniciens.
Notre football a besoin de joueurs de haut niveau aptes à animer un championnat de haut niveau.
Ce constat de terrain exprime explicitement un besoin en joueurs de haut niveau.
Un besoin signifie insuffisance ou carence ou les deux à la fois pour dire tout haut ce que plusieurs pensent tout bas.
Suite à ce constat, il est de notre droit de demander des réponses aux questions liées à cette problématique de joueurs de haut niveau et de leur formation chez nous : est-ce que le système actuel de formation de nos jeunes footballeurs est susceptible de former des joueurs de haut niveau capables de rivaliser avec leurs homologues des équipes africaines? Quels sont les moyens et les conditions nécessaires à la réalisation de cet objectif ? Qui sont les cadres techniques chargés actuellement de la formation de nos jeunes joueurs pour le haut niveau?
Bâtir le football d'un pays sur des assises plus solides nécessite, selon nous, une modernisation du secteur de la formation des joueurs de haut niveau. Il s'agit de l'élaboration, d'abord, par la DTN d'un projet de formation qui sera mené conjointement par la DTN de la FRMF et les directions techniques des clubs souhaitant aller vers le professionnalisme. Ensuite, il faut mettre en place les moyens nécessaires à la réussite de ce projet (il faut investir davantage).
Parmi ces moyens, on cite en premier lieu les cadres techniques aptes à relever ce défi: de vrais interlocuteurs de la DTN au sein des directions techniques des clubs dits professionnels. Un profil de cadres aptes à assurer le suivi et le contrôle de la réalisation des objectifs des programmes de formation de ce grand projet national. Ce profil existe, il suffit de le répertorier. Les lauréats de l'I.R.F.C (Institut national de sport, Moulay Rachid) et ceux de l'E.N.S (E.P.S) spécialité football et disposant d'antécédents sportifs comme vécus sur le terrain sont, selon nous, les mieux placés actuellement sur la scène footballistique nationale pour mener à bien cette mission nationale.
Un capital humain mal investi. Un profil fait pour le terrain et non pour travailler dans des bureaux. (Un gâchis). C'est une problématique que nous avons longuement développée dans notre article (dossier d'analyse) «Football national, une réflexion sur la formation des cadres au Maroc» publié dans le quotidien national d'information Libération du 10/06/2011.
Comment peut-on moderniser le secteur de la formation sans l'apport de cadres techniques ayant fait des études supérieures dans le domaine du sport ou du football ? Comment nos clubs peuvent-ils assurer cette transition vers le professionnalisme en l'absence de techniciens ayant fait des études académiques très poussées?.
Non loin de chez nous, la fédération tunisienne et la fédération algérienne de football n'ont pas hésité à délivrer cette licence (A) de la CAF aux lauréats de leurs instituts supérieurs de sport (spécialité football). Elles étaient fort convaincues que, vu les contenus des programmes et les volumes horaires réservés à la formation de ces lauréats, ce profil n'a pas besoin de stages pour l'obtention de cette licence de la CAF.
Alors au moment où les autres  modernisent le processus de formation des joueurs de leurs pays en le renforçant par des compétences techniques, nos cadres techniques les mieux formés continuent, quant à eux, de subir les manœuvres et les barrages de quelques pseudo- techniciens hostiles au changement et au renouveau !
Bâtir le football d'un pays sur des valeurs saines pour réussir le projet national de formation de joueurs de haut niveau exige encore et toujours le respect des recommandations de la lettre Royale adressée aux participants aux Assises nationales du sport à Skhirat le 24 octobres 2008. Pourquoi ?
Tout projet quel qu'il soit ne pourra connaître la réussite sans l'assainissement du champ footballistique national des intrus et des arrivistes qui prennent le football comme tremplin à des fins extra-sportives. Une problématique non moins ardue pour penser et repenser encore à la révision des lois et des statuts de la gestion professionnelle d'un football qui se veut professionnel…
La relance (la vraie) du football national nécessite des décisions politiques fermes et courageuses pour assainir le champ footballistique national.
Oui, il faut l'assainir d'abord de ces pseudo- techniciens qui, pour des misères de primes de signature et des dessous-de-table liés aux recrutements de nouveaux joueurs des clubs, ne cessent de voltiger d'un club à l'autre au cours d'une même saison sportive. N'est-ce pas eux, encore qui, pour faire le plus rapidement possible une carte de visite et devenir entraîneurs, s'appuient sur des pseudo-journalistes sportifs (…) et du jour au lendemain on les voit sur des écrans de télévision en train de commenter et d'analyser des matchs de football. Ils parlent de tout sauf de ce qui se passe sur un terrain de football et de surcroît, ils ont le culot de parler, eux aussi, du football national et de ses problèmes!
 Et puis, il y a encore ces nouveaux venus, ces ratés du métier d'entraîneur (les bac moins six dit l'autre) que nos instances techniques ne cessent de former dans les Ligues régionales en comptant les injecter dans le circuit de la formation. Un futur massacre de la formation de la jeunesse footballistique marocaine. ( !?) Personne n'est contre un ancien joueur disposant d'un niveau d'instruction lui permettant d'expliquer techniquement et bio-mécaniquement parlant les conditions de réussite du geste technique correct. Ce profil pourra être intégré en symbiose avec celui qu'on a tenté de défendre au long de de cette analyse.
Enfin, il y a ces pseudo- dirigeants qui ne voient dans la formation des jeunes qu'un fardeau imposé par le cahier des charges de la FRMF et que la notion de club se résume, pour eux, à l'équipe première et le match du dimanche…
Et puisque les points de vue divergent, nos cadres techniques les mieux formés préfèrent rester à l'écart, ce qui arrange fort bien les affaires de nos comités souvent hostiles à la présence, au sein de leurs clubs, de gens bien formés et avertis…(toute une histoire… !?).     
Alors peut-on conclure ce qui n'est pas encore entamé? ou faut-il attendre un faux pas de l'équipe nationale pour qu'on puisse tourner en rond et assister encore une fois à des débats et de faux débats, un tâtonnement à n’en plus finir autour d'une problématique?!...
Soyons honnêtes et objectifs et appelons les choses par leurs noms :
Notre championnat souffre d'une carence en joueurs de haut niveau pour qu'il puisse constituer un sérieux réservoir pour nos sélections nationales. Qui pourra nous dire le contraire?... A-t-on  besoin de justifier cette réalité du terrain?
La technologie aujourd'hui a facilité l'évaluation des aptitudes et des qualités nécessaires à l’obtention de hautes performances. D'ailleurs, la majorité des clubs professionnels étrangers disposent, au sein de leurs clubs, de moyens (appareils) de mesure pour l'évaluation du progrès de la performance sportive humaine.
Alors sur quels critères se basent ceux qui font l'avocat du diable en protestant contre le non choix de joueurs du championnat national ? Ce ne serait  peut-être, que pour polémiquer et engendrer les faux débats déjà cités.
L'entraînement comme la formation ou l'apprentissage en football est un processus qui se base sur une planification. Celle-ci exige encore et toujours des outils de travail permanents : (fiches de préparation, moyens de mesures d'évaluation et du contrôle des progrès des joueurs sans parler de logiciels et d'outils informatiques…).
A notre connaissance et selon notre vécu quotidien du terrain, l'entraînement et la formation de nos joueurs se font à l'improviste. Une réalité qui fait peur aux instruits et aux pseudo-techniciens.
Tout technicien digne de ce nom ne peut résister à ce drame pédagogique et didactique de la formation de la relève du football de notre pays. Nos techniciens d'hier, les vrais nationalistes du football marocain, ont tant bataillé pour la concrétisation des objectifs d’antan : rectification, redressement et relance du football national. Aujourd'hui, les temps ont changé, et nous disciples de ces bonnes gens-là, nous n’avons pas droit à l'erreur de les décevoir. Cependant, il faut rationaliser et moderniser la formation si l'on veut suivre cette évolution galopante du football moderne d'aujourd'hui.
Avons- nous d'autres choix ? Et puisque ne nous pouvons compter que sur nous-mêmes, notre point de mire sera de retrousser les manches pour :
- La formation des joueurs de haut niveau aussi bien pour nos championnats nationaux (toutes catégories confondues) que pour nos sélections nationales.
Si c'est bien là notre objectif, la problématique du jour démontre fort bien la faillibilité et le dysfonctionnement de notre système de formation de ces joueurs considérés comme centre d'intérêt.
Si c'est bien là encore notre vraie problématique, alors, sans peur de nous tromper, nous proposons comme solution : une restructuration en profondeur et une rationalisation de ce secteur de formation de joueurs de haut niveau.  
Une proposition comme esquisse à un projet national de formation de joueurs de haut niveau.
Les partenaires de ce projet seront :
- La FRMF  et sa DTN, les clubs LNFP 1/2 leurs directions techniques. (Centres de formation et écoles de football).
 - La DTN de la FRMF sera l'organe responsable de l'élaboration des programmes de formation, comme elle sera responsable également du contrôle et du suivi de la réalisation des objectifs de ces programmes au niveau des clubs de la LNFP 1/2.
- Le ministère de la Jeunesse et des Sports et le ministère de l'Education nationale, quant à eux, pourront mettre à la disposition des clubs de LNFP 1/2 les cadres techniques les mieux formés et les mieux expérimentés en football pour aider la DTN à réussir cette mission nationale de formation de joueurs de haut niveau. C'est, donc, à la DTN de la FRMF de répertorier ce profil apte à communiquer à propos de la réalisation des objectifs de la formation en question. De vrais interlocuteurs sur lesquels elle pourra compter.
Enfin, ces partenaires que nous venons de citer, pourront conjuguer leurs efforts et faire entendre leurs voix auprès d'autres départements ministériels, et ce dans le but de chercher les moyens nécessaires à cet investissement (infrastructures réservées aux jeunes des clubs LNFP 1/2 et financement des championnats de jeunes et de l'encadrement sportif).
Devant ce malaise (casse-tête), provoqué par les débats et les faux débats suite à l'élimination de l'EN de la CAN 2012, le devoir national nous oblige - en ce moment critique - à agir et  proposer quelque chose de constructif, et de positif…
Telles sont les préoccupations actuelles d'un cadre du ministère de la Jeunesse et des Sports. Des points de vue partagés par plusieurs autres collègues de l'IFRC (INS My Rachid) qui ignorent encore les raisons de disqualification de leurs diplômes… Une problématique qui a déjà fait l'objet de communiqués et demandes d'audience adressés à l'ex-ministère de la Jeunesse et des Sports et à l'actuel président de la FRMF et à son DR.T.N (...) mais en vain…
Aujourd'hui encore, nous envoyons les mêmes messages à l'actuel ministre de la Jeunesse et des Sports du nouveau gouvernement de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et au président de la FRMF et à son directeur technique national, et ce dans l'espoir de voir, enfin, se concrétiser les recommandations de la lettre Royale sur le sport, surtout en ce qui concerne le volet formation et gestion de la formation des sportifs de haut niveau.

 * Lauréat du cycle supérieur
de management du sport
Ex-membre de la DTN (FRMF)
 (Département formation des cadres)  

Par : Salah BENAZZOUZ

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