La pièce théâtrale marocaine “Solo” en lice pour le prix du Festival du théâtre arabe à Tunis

L’œuvre a déjà remporté le Grand prix du Festival national du théâtre


M.O.
Mardi 16 Janvier 2018

 La pièce théâtrale marocaine "Solo" a été présentée, dimanche en nocturne, dans le cadre de la 10ème édition du Festival du théâtre arabe, placée sous le signe "Vers un théâtre arabe nouveau et innovant". Ecrite par Mohamed El Hor et Hajar El Hamidi, cette pièce théâtrale avait remporté en décembre dernier deux prix lors de la compétition officielle de la 19ème édition des Journées théâtrales de Carthage et le Grand prix de la 19ème édition du Festival national du théâtre. Elle relate un témoignage émouvant de Zahra Ahmed qui raconte l'histoire de son émancipation d'un passé douloureux, où elle était obligée de vivre comme un homme, à travers un voyage empreint de spiritualité et de piété. On présente également la pièce théâtrale marocaine "Les bonnes", avec une mise en scène du réalisateur irakien Jawad Al Assadi et une production du Théâtre national Mohammed VI, qui a été présentée samedi à Tunis. 600 dramaturges arabes participent à ce festival, qui prend fin aujourd’hui à Tunis. Onze oeuvres théâtrales en provenance de huit pays arabes (Algérie, Arabie Saoudite, Egypte, Emirats Arabes Unis, Irak, Jordanie, Maroc et Tunisie) sont en lice pour l'unique prix du Festival du théâtre arabe, doté d'un montant de 25.000 dollars.
Cette édition a été marquée par l'organisation d’une conférence de réflexion sur "l'autorité et le savoir dans le théâtre" au cours de laquelle le dramaturge et écrivain marocain Issam El Yousfi a passé en revue l'évolution de la profession de dramaturge et sa relation avec le pouvoir, soulignant que la portée de cette relation reste palpable dans l'action théâtrale actuelle à travers les politiques culturelles des Etats et la présence de la censure dans plusieurs pays arabes. A ce sujet, El Yousfi a estimé que le rôle de l'auteur de théâtre est de résister et de critiquer car l'écriture est avant tout une position et un contre -pouvoir, citant à ce propos, les œuvres de Molière et de Lorca. Pour le dramaturge marocain, l'influence de l'auteur sur la société a diminué face à la démocratisation des moyens de communication de masse (télévision, cinéma, radio, Internet), ce qui a donné au théâtre un caractère élitiste en comparaison avec le nombre des spectateurs et utilisateurs des autres moyens d'expression.
Dans le même contexte, le chercheur égyptien Adel Abdelwaheb a indiqué que le 4ème art résiste encore malgré la concurrence de la télévision et du cinéma, signalant, à cet égard, que cette concurrence a encouragé le dramaturge à relever les défis et à endosser plusieurs rôles simultanément, dont la mise en scène, le décor et la direction d'acteur. Evoquant la notion "la disparition de l'auteur dramatique" qui était en vogue dans le théâtre pendant la seconde moitié du 20ème siècle, Abdelwaheb a expliqué que cette notion s'est propagée suite au renforcement du rôle du réalisateur et la transition de la parole vers l'image dans le théâtre, ce qui a emmené à la diminution du pouvoir du dramaturge dans la pièce de théâtre face à celui du réalisateur.
Le chercheur a, par ailleurs, précisé qu'actuellement, un nouveau contexte s'offre à l'auteur et au dramaturge à travers l'atelier d'écriture théâtrale initiant, ainsi, une nouvelle forme d'écriture et une nouvelle forme de coopération entre les deux. Et d’ajouter: "A travers l'atelier de l'écriture, le nouveau rôle du dramaturge est d'assister l'auteur et lui faire évoluer son texte pour une meilleure mise en scène".


Lu 857 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.










services